Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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Ramadan (Abd al-Munim)

Poète égyptien (Le Caire 1951).

Sa poésie expérimentale et volontiers provocatrice fit scandale à plusieurs reprises pour sa virulence satirique et son expression débridée de la sexualité (le Rêve, ombre du temps, ombre de l'espace, 1980 ; Poussière, ou Séjour du poète sur terre, 1994 ; Avant l'eau, au bord, 1994 ; Passé, pourquoi dors-tu dans mon jardin ?).

Ramadhan (Karta Hadimadja)

Écrivain indonésien (Bandung 1927).

Il entreprend des études, inachevées, à l'école technique de Bandung, puis, à Jakarta, dans une académie destinée à former les futurs diplomates. À partir de 1958, il occupe un emploi à l'Agence de presse nationale Antara, qu'il quitte en 1971 pour travailler au Conseil artistique de Jakarta chargé de l'administration de la maison de la culture de la capitale, le Taman Ismail Marzuki, tout en poursuivant ses activités de journaliste. Il est l'auteur de nouvelles, de poèmes (Priangan la jolie, 1958) qui chantent les beautés et les souffrances de sa province natale, et de romans à caractère social : Spasmes d'une révolution (1971) ; la Crise de la vie (1977) satire de la corruption ; la Famille Purnama (1978), sur les conflits entraînés par les mariages mixtes entre catholiques et musulmans ; Je t'accompagne jusqu'au portail (1981) qui évoque l'histoire d'amour entre l'ancien président d'Indonésie, Soekarno, et son épouse Inggit Garnasih.

Ramalho Ortigao (José Duarte)

Écrivain portugais (Porto 1836 – Lisbonne 1915).

Après des débuts de feuilletoniste et de chroniqueur à Porto puis à Lisbonne, il rédigea, en collaboration avec son ami Eça de Queiroz, un roman (le Mystère de la route de Sintra) qui parut en feuilletons dans le Diário de Notícias, en 1870. L'année suivante, toujours avec Eça de Queiroz, puis seul à partir de 1872, il fit paraître une série de feuilletons intitulée les Piques, qui, par l'intérêt porté à l'ethnographie, au folklore, et par la satire politique et sociale, constituent une large vision critique du Portugal de l'époque. Il a également laissé des récits de voyage et des contes (Contes roses, 1870) qui révèlent un réalisme ironique.

Ramanuja

Philosophe indien visnuite d'expression sanskrite (mort v. 1137).

Il prône la non-dualité qualifiée qui concilie l'individualité de l'âme humaine et sa nature divine. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur le culte de Visnu, dans lesquels il approfondit la conception de la bhakti.

Ramayana
(la Geste de Rama)

Attribué à Valmiki, ce poème épique raffiné, souvent comparé à l'Odyssée, est formé de sept livres (24 000 quatrains au total) ; si l'on fait remonter sa création au Xe av. J.-C., sa rédaction définitive pourrait dater du IIe s. Il relate la conquête de Lanka, une ville au-delà des mers, par Rama – incarnation divine de Visnu – fils du roi d'Ayodhya, ville située au nord-ouest de l'Inde, afin de délivrer Sita, son épouse, enlevée par Ravana, le roi des démons.

Ramón y Cajal (Santiago)

Médecin et écrivain espagnol (Petilla de Aragón 1852 – Madrid 1934).

Prix Nobel de médecine pour ses travaux sur les neurones (1906), il fut aussi un auteur de grand talent. Il composa des essais, des nouvelles (Contes de vacances, 1905), des recueils de pensées et d'anecdotes (Causeries de café, 1920), et des ouvrages autobiographiques : Mémoires de ma vie (1917 et 1923), Quand j'étais enfant (1921), le Monde vu par un octogénaire (1934).

Ramond de Carbonnières (Louis)

Écrivain français (Strasbourg 1755 – Paris 1827).

De double culture franco-allemande, il commence par publier le récit d'une déception amoureuse, les Dernières Aventures du jeune d'Olban (1777). Il adapte en français les Lettres sur la Suisse de Coxe, auxquelles il ajoute ses propres observations (1781). Un voyage dans les Pyrénées nourrit ses Observations faites dans les Pyrénées (1789) et le Coup d'œil comparatif sur les Alpes et les Pyrénées (1834). Il fit également une carrière politique.

Ramondino (Fabrizia)

Écrivain italien (Naples 1936).

Militante des droits civiques et sociaux, elle s'intéresse d'abord à l'histoire du mouvement des chômeurs napolitains, Naples : les chômeurs organisés, 1977. Elle s'est consacrée ensuite à la production narrative (Althenopis, 1981 ; Un jour et demi, 1988) et au théâtre (Tremblement de terre avec la mère et la fille, 1994 ; En voyage, 1995). Elle a édité, avec A. F. Müller, Dadapolis. kaléidoscope napolitain (1994), recueil d'impressions sur sa ville natale.

Ramos (Graciliano)

Écrivain brésilien (Quebranlugo, Alagoas, 1892 – Rio de Janeiro 1952).

Son œuvre romanesque (Caetés, 1933 ; São Bernardo, 1934 ; Angoisse, 1936), centrée sur l'analyse psychologique et les problèmes sociaux de la région du Nord-Est, fait de lui l'un des grands romanciers régionalistes. Ses écrits autobiographiques sont marqués par Dostoïevski (Enfance,1945 ; Mémoires de prison, 1955, qui relate son incarcération au temps de « l'État nouveau » de Vargas). Son roman le plus célèbre, Sécheresse (1938), évoque une famille du Nord-Est victime de l'inclémence du temps, de la malhonnêteté et de l'arbitraire du patron, qui mène une existence dépourvue de tout idéal, seulement soucieuse d'assurer sa survie. Le style sobre, elliptique du récit, qui fait alterner le point de vue des personnages avec celui d'un observateur éloigné, et le recours au discours indirect traduisent l'étroitesse de l'univers mental, l'atrophie du raisonnement et de l'expression de ces êtres parlant par gestes, monosyllabes ou bribes de phrase.

Rampalle (Daniel)

Auteur dramatique français (Sisteron 1603 ? – v. 1660).

Avocat, traducteur de Marino (l'Europe ravie, 1641) et de Montalvan (les Nouvelles de Montalvan, 1644), brocardé par Guez de Balzac et Boileau (Art poétique, IV, 35), il connut cependant le succès avec une tragi-comédie (la Belinde, 1630) qui fut longtemps au répertoire de l'Hôtel de Bourgogne. On lui doit aussi une tragédie (Dorothée ou la Victorieuse Martyre de l'amour, 1658) et des idylles (l'Hermaphrodite, 1639 ; la Nymphe Salmacis, 1639 ; le Départ funeste, 1642).