Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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Raffi (Melik-Akopian, dit)

Écrivain arménien (Païadjouk, Iran, 1835 – Tbilissi 1888).

Instituteur, influencé par les théories de Saint-Simon et de Cabet, il est l'auteur de romans historiques, imaginatifs et bien documentés, qui dénoncent la politique tsariste (Salbi, 1867, publié en 1911), la classe marchande et usurière arménienne (Zahroumar, 1871, publié en 1895), et qui ont joué un rôle déterminant dans le réveil de la conscience nationale arménienne (David-Bek, 1881-1882).

Rafii (Mustafa Sadiq al-)

Écrivain égyptien (1880 – 1937).

Il a été le chef de file de l'école conservatrice en poésie. Auteur d'un dîwân, d'une Histoire de la littérature arabe (1912), il a contesté les thèses de Tâhâ Husayn mettant en doute l'authenticité de la poésie antéislamique (Sous la bannière du Coran, 1926). Ses nombreux articles de critique littéraire, ses contes et ses nouvelles ont été réunis en recueils (la Broche ; l'Inspiration de la plume, 1936).

Raghib al-Isfahani (al-Husayn ibn Muhammad al-)

Écrivain arabe (mort v. 1108).

Son ouvrage le plus célèbre reste une compilation, la Conférence des lettrés, regroupant d'importantes pièces en vers et en prose de la littérature arabe.

Rahel (Rahel Bluwstein, dite)

Poétesse russe de langue hébraïque (Saratov, Russie, 1890 – Tel-Aviv 1931).

Arrivée en Palestine en 1909, elle entreprit en 1913 des études d'agronomie à Toulouse et ne put rentrer en Palestine qu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Elle s'établit à Deganya, qu'elle dut quitter, gravement atteinte de tuberculose, et passa les dernières années de sa vie à Tel-Aviv. Ses poèmes, qui avaient commencé à paraître dans divers journaux, furent rassemblés en trois recueils : Regain (1925), De loin (1930) et Nébo (1932), et publiés plus tard en un seul volume : la Poésie de Rahel (1939). Les thèmes suivent étroitement les étapes de sa vie. Chantre des pionniers de la deuxième Alyah, elle exprime son amour pour Israël et le travail de la terre. Mais son œuvre reproduit également son destin d'individu souffrant, ses amours déçues, sa solitude et sa maladie. Sa langue claire et simple est exceptionnelle par sa musicalité. On y retrouve les influences de la Bible et de la poésie russe. L'abord facile de ses poèmes, dont beaucoup ont été mis en musique, a parfois discrédité l'œuvre de Rahel auprès des critiques littéraires qui ne lui ont pas toujours accordé l'importance qu'elle méritait.

Rahib (Hani al-)

Romancier syrien (Machqîta 1939 – ? 2000).

Issu d'une famille paysanne vivant au nord de Lattaquié, il étudie la littérature anglaise en Syrie, à Beyrouth et en Grande-Bretagne, et mène une carrière universitaire à Damas. Il est l'un des représentants les plus remarqués du nouveau roman syrien, avec une écriture très expérimentale (les Vaincus, 1961 ; Accroc dans une longue histoire, 1969 ; Mille et Deux Nuits, 1977 ; les Tells, 1988 ; Verts comme les marais, 1992 ; Verts comme les champs, 1993).

Raimondi (Giuseppe)

Écrivain italien (Bologne 1898 – id. 1985).

Il a collaboré aux revues la Ronda et Solaria. Son œuvre autobiographique est une méditation nostalgique sur la condition humaine (Années bolonaises, 1924-1943 ; Journal ou carnet, 1925-1930 ; Joseph en Italie, 1949 ; l'Écritoire, 1960 ; Entretien avec Giovanni Morandi, 1970).

Raimund (Ferdinand Raimann, dit Ferdinand)

Dramaturge autrichien (Vienne 1790 – Pottenstein 1836).

Acteur célèbre, Raimund se met à écrire ses propres pièces à partir de 1832. Les rôles qu'il se destine à lui-même sont issus de la tradition du théâtre populaire viennois. C'est Raimund qui a forgé les archétypes d'un présumé « inconscient collectif » autrichien, en particulier celui du « serviteur fidèle ». Liées à la musique, certaines scènes de ses pièces (le Paysan millionnaire, 1826 ; le Roi des Alpes ou le Misanthrope, 1829 ; le Dissipateur, 1834) ont rang de chansons populaires en Autriche.

Rainis (Jānis Pliekšāns, dit)

Poète letton (Varslavāni 1865 – Majori 1929).

Rédacteur en chef du journal progressiste Dienas Lapa (le Quotidien), il devint le porte-drapeau du « Nouveau Cours ». Arrêté pour activité révolutionnaire, il fut déporté en Russie (1897-1903). Pendant son exil intérieur, il écrivit sa première grande œuvre, Lointains Échos dans le soir bleu (1903), où la description de la nature symbolise les attentes de la société à la veille de la révolution de 1905. Autorisé à retourner en Lettonie, il publia son célèbre drame Feu et Nuit (1905 ; adaptation au théâtre en 1911), inspiré de l'épopée nationale Lāčplāsis et exaltant la lutte contre les oppresseurs russes et allemands. Après l'échec de la révolution de 1905, Rainis émigra en Suisse avec son épouse, la poétesse Aspazija. Cette période fut riche en créations littéraires : féeries allégoriques le Cheval d'or (1909), Souffle, brise ! (1914), poèmes Ave Sol ! (1910), Fin et Commencement (1912), tragédie Joseph et ses Frères (1919). Revenu en Lettonie indépendante (1920), Rainis participa à la vie politique de son pays (membre de l'Assemblée Constituante en 1920, député, ministre de l'Éducation de fin 1926 à 1928). Il n'en continua pas moins à écrire, publiant une série de poèmes (Cinq Cahiers d'esquisses de Dagda, 1920-1925) évoquant à la manière d'un roman la vie d'un exilé. Il écrivit également des tragédies remarquables (Ilia Muromiets en 1923 et l'Amour est plus fort que la Mort en 1927). Surnommé le « Goethe letton » en raison de l'ampleur de son œuvre, Jānis Rainis eut droit à des funérailles nationales lorsqu'il mourut en 1929.

Raisin (Jacques) , dit l'Aîné

Comédien et auteur dramatique français (Chaource, Champagne, 1653 – Paris 1702).

Acteur dans la troupe des « Petits Comédiens dauphins », il fut engagé à la Comédie-Française (1684-1694), où il fit représenter des comédies (le Niais de Sologne, 1684 ; le Faux Gascon, 1688).

Rajberti (Giovanni)

Écrivain italien (Milan 1805 – Monza 1861).

Médecin, il compose des poésies en dialecte milanais (le Pauvre Pill, 1852 ; les Fêtes de Noël, 1853) et des petites pièces (Sur le chat, 1846 ; l'Art de recevoir, 1850-1851 ; le Voyage d'un ignorant, 1857) qui tentent, avec humour, d'éduquer la bourgeoisie de son temps.