Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
V

Vallverdu (Josep)

Écrivain espagnol d'expression catalane (Lleida 1923).

Auteur d'une œuvre prolifique et diversifiée couronnée par de nombreux prix littéraires, il est particulièrement connu et apprécié pour ses récits destinés aux enfants (En mir, l'esquirol, 1978 ; L'Alcade Ferrovell, 1981). Il a traduit Wilde, Jack London, Stevenson, entre autres, et a également écrit des pièces de théâtre (La Tornada, 1982 ; El Dofi d'Ario, 1984) et de nombreux essais, principalement sur la langue et la littérature catalanes.

Valtinos (Thanassis)

Écrivain grec (Kynouria, Péloponnèse, 1932).

Il utilise dans ses romans une technique narrative originale reposant sur le témoignage, à travers laquelle il aborde certains thèmes privilégiés : la guerre civile (la Descente des neuf, 1978 ; Orthokosta, 1994), l'émigration (Synaxaire d'Andréas Kodopatis. 1 – Amérique, 1972), la société grecque (Éléments pour les années soixante, 1989), les guerres balkaniques (Synaxaire d'Andréas Kodopatis. 2 – Balkans – 1922, 2000).

Valton (Arvo Vallikivi, dit)

Écrivain estonien (Märjamaa 1935).

Après deux recueils de nouvelles réalistes (Un étrange désir, 1963 ; Dans l'engrenage, 1966), il s'oriente vers l'absurde pour composer des paraboles philosophiques tour à tour angoissantes et humoristiques sur la condition humaine, et des satires plus ou moins voilées du régime soviétique (recueils de nouvelles Huit Japonaises, 1968 ; le Messager, 1972 ; Dans une ville étrangère, 1981), ainsi que des récits oniriques et surréalistes (À travers des paysages de rêve, 1975 ; les Voyages d'Arvid Silber, 1984). Il est également l'auteur de romans historiques (Voyage à l'autre bout de l'infini, 1978 ; la Détresse et l'espérance, 1989) ou psychologiques (Solitaires dans le temps, 2 vol. 1983-1985), d'aphorismes (les Portes grincent la nuit, 1977 ; Dans les chaînes de la liberté, 1993), de poèmes et de livres pour enfants.

Vampilov (Aleksandr Valentinovitch)

Auteur dramatique soviétique (Koutoulik 1937 – lac Baïkal 1972).

Le titre de son premier recueil de récits, Concours de circonstances (1961), résume bien le principe de son œuvre dramatique : un menu fait, pris dans la vie quotidienne, devient chez lui une mise à l'épreuve du héros. Son théâtre mêle les genres et les tons (satire et lyrisme, drame et comédie), pour poser des problèmes d'éthique, en étudiant le mûrissement de héros qui apprennent à refuser le compromis (Adieu en juin, 1966), à aimer et à pardonner (le Fils aîné, 1972). Vampilov se considère comme appartenant à une génération « perdue » (la Chasse au canard, 1970), et si l'Eté dernier à Tchoulimsk (1972) propose le récit d'une renaissance morale, elle a lieu au prix d'une tragédie.

Van Aken (Piet)

Écrivain belge d'expression néerlandaise (Terhagen, Malines, 1920 – Anvers 1984).

Ses récits, qui tirent leurs sujets de la dure existence des briquetiers dans la région du Rupel, se détachent du réalisme pour aborder le problème du héros à la recherche de lui-même (Dieu en vain, 1942 ; Seuls les morts en réchappent, 1947 ; le Désir, 1952 ; Chiens endormis, 1966). Si, après les nouvelles du Bel Été de 1940 (1966) et le Journal d'un lecteur païen (1967), il reste silencieux pendant plusieurs années, ses derniers romans (le Miroir aveugle, 1982), dans lesquels il poursuit sa critique sociale, comptent parmi ses meilleures œuvres.

Van Boendale (Jan)

Poète flamand (Boendale, près de Tervuren, entre 1280 et 1290 – Anvers v. 1347), également connu sous le nom de Jan de Clerc.

Sous le titre de Gestes brabançonnes, il prolonge jusqu'en 1347 l'histoire du duché de Brabant entreprise par Jacob Van Maerlant et, comme ce dernier, destine aux bourgeois (et non plus à la noblesse) ses deux grands poèmes didactiques : le Miroir des laïcs (1325-1333), panorama des connaissances nécessaires au chrétien de son temps, et les Convictions de Jan, exposé sous forme de dialogue de ses vues sur la société contemporaine.

Van Bruggen (Carolina Lea de Haan, dite Carry)

Romancière néerlandaise (Smilde 1881 – Laren 1932).

Issue d'un milieu juif orthodoxe, elle épouse le journaliste et romancier Kees Van Bruggen. Elle le suit en Indonésie (1904-1910), puis se sépare de lui pour épouser l'historien d'art A. Pit et finira par sombrer dans la maladie mentale. Plus que les romans psychologiques qu'elle publie sous le pseudonyme de Justine Abbing, ce sont ses romans autobiographiques, dans lesquels elle évoque sa jeunesse (la Délaissée, 1910 ; la Maison près du fossé, 1921) ou donne des portraits de femmes intelligentes et sensuelles, tendues vers le plein épanouissement de leur personnalité (Hélène, 1913 ; Une femme coquette, 1915 ; Eva, 1926), qui constituent la partie la plus attachante de son œuvre.

Van Cauwelaert (August)

Écrivain belge d'expression néerlandaise (Roosdal 1885 – Anvers 1945).

Frère d'une des grandes figures du Mouvement flamand, le bourgmestre d'Anvers Frans Van Cauwelaert, la Première Guerre mondiale lui inspire les beaux vers des Chants de rêve et d'action (1918), mais c'est dans l'expression simple et fervente de son sentiment religieux qu'il trouve son originalité (Chants pour Marie, 1924 ; Chants d'humilité, 1938 ; Vers sur la vie et la traversée, 1940). Dans son œuvre de prosateur (Harry, 1934 ; Récits en toge, 1935 ; Et le juge raconte encore, 1944), le roman paysan la Lumière derrière la colline (1920-1929) annonce le courant vitaliste qu'incarneront Walschap et Zielens.

Van de Berge (Rony Maria Florimond Pauwels, dit Claude)

Écrivain belge de langue néerlandaise (Assenede 1945).

Poursuivant la tradition du roman expérimental flamand, il donne, dans une prose extrêmement musicale, une œuvre de caractère métaphysique (les Rencontres, 1968 ; le Rivage, 1975 ; Être quelque part, 1977 ; le Vent froid qui souffle sur le sable, 1968 ; la Silhouette dans la boulaie, 1983).

Van de Kerckhove (Remy Corneel)

Poète belge de langue néerlandaise (Malines 1921 – Duffel 1958).

Après des débuts placés sous le signe de l'expressionnisme (Razzia nocturne, 1938), l'expérience de la Seconde Guerre mondiale donne à son œuvre des accents de révolte et de désespoir (Prière pour les corbeaux, 1948 ; Une petite musique de ruine, 1951 ; Poèmes pour une caryatide, 1957).