Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
V

Varma (Nirmal)

Écrivain indien de langue hindi (Delhi 1929 – Shimla 2005).

Il a effectué un long séjour en Tchécoslovaquie et son œuvre se situe plutôt dans un contexte européen propre à faire ressortir les phénomènes d'acculturation de la société indienne occidentalisée. On lui doit un roman (Ve din, 1964), et des recueils de nouvelles (Jalti Jhari, 1964 ; Parinde, 1970).

Varnhagen von Ense (Rahel Levin, dite Rahel)

Femme de lettres allemande (Berlin 1771 – id. 1833).

Elle fut l'égérie du mouvement romantique à Berlin et reçut dans son salon l'élite intellectuelle de son temps : Tieck, Schlegel, Brentano, Kleist, etc. Elle imposa dans son cercle une meilleure compréhension de Goethe, puis soutint Heine et la Jeune Allemagne. Elle avait épousé en 1814 le diplomate Karl August Varnhagen von Ense (1895 – 1858), auteur de « monuments biographiques » élevés aux héros de la Prusse, à sa femme (Rahel, un livre de souvenirs, 1833-1834) et à lui-même (Mémoires et écrits divers, 1843-1846).

Varona (Enrique José)

Homme politique et écrivain cubain (Puerto Principe, auj. Camagüey, 1849 – La Havane 1933).

Auteur de poésies (Odes anacréontiques, 1868 ; Paysages cubains, 1879 ; Petites Poèmes en prose, 1921), de récits (Violettes et Orties, 1916) et d'essais littéraires, ses Conférences philosophiques révèlent l'influence positiviste de la philosophie anglaise, tandis que ses ouvrages politiques (Cuba contre l'Espagne, 1895) reflètent, du réformisme à la défense inconditionnelle de la république, son évolution.

Varoujan (Taniel)

Poète arménien (Brgnik, près de Sébaste, 1884 – déporté en 1915).

Nourri de littérature classique par ses maîtres mékhitaristes, esthète fervent et minutieux, fondateur de la revue d'avant-garde Méhian (Temple), il traduisit dans ses recueils (le Cœur de la race, 1909 ; les Chants païens, 1912 ; le Chant du pain, posthume, 1921) la profondeur culturelle et le destin tragique de son peuple. Il fut l'initiateur du « paganisme poétique ».

Varron, en lat. Marcus Terentius Varro

Écrivain latin (Réate 116 – 27 av. J.-C.).

Après une carrière politique active, il dirigea la première bibliothèque publique de Rome. Véritable encyclo– pédiste, il écrivit plus de 70 ouvrages d'érudition, notamment historiques (les Antiquités), philosophiques (Satires Ménippées), grammaticaux (la Langue latine), techniques (Dialogues sur l'agriculture). Seuls les deux derniers nous sont intégralement parvenus.

Vartio (Marja-Liisa)

Femme de lettres finlandaise de langue finnoise (Sääminki 1924 – Savonlinna 1966).

Ses poèmes (Noces, 1952 ; la Couronne de fleurs, 1953) s'inspirent de la poésie populaire. Abordant la prose romanesque, elle analyse avec minutie la vie apparemment modeste, et en réalité héroïque et tragique, de ses personnages féminins (N'importe quel homme, n'importe quelle jeune fille, 1958 ; Toutes les femmes font des rêves, 1962 ; les Oiseaux étaient siens, 1967).

Vasari (Giorgio)

Peintre, architecte, collectionneur et écrivain d'art italien (Arezzo 1511 – Florence 1574).

Ayant séjourné à Rome, à Naples, à Florence ou encore à Venise, il participe à la création artistique des chefs-d'œuvre de son époque. Il est surtout célèbre pour ses Vies des plus excellents architectes, peintres et sculpteurs italiens, écrites de 1542 à 1550, remaniées et complétées en 1568, qui constituent le premier modèle, rhétorique et critique, de l'histoire de l'art moderne. Recueil de 158 biographies, allant de Cimabue à Vasari lui-même, précédé d'un prologue et d'un traité des trois arts qu'ils élèvent au même rang que les lettres, les Vies, divisées en trois parties, suivent la progression illustre des arts en Toscane, de la barbarie médiévale jusqu'à la plénitude atteinte à l'époque de Michel-Ange et de Raphaël. L'édition de 1568 se signale par la richesse accrue de la documentation et la complexité des problèmes critiques soulevés par des œuvres contemporaines de l'auteur. L'ouvrage de Vasari est ainsi indispensable à la définition, aussi bien littéraire qu'artistique, du concept de maniérisme. Malgré son parti pris en faveur de l'école florentine, il demeure une source fondamentale pour la connaissance de l'art et de l'humanisme de la Renaissance.

Vasconcelos (José)

Homme politique et écrivain mexicain (Oaxaca 1882 – Mexico 1959).

Historien, critique littéraire, essayiste (la Race cosmique, 1925 ; Esthétique, 1935), il est également l'auteur de pièces de théâtre (Prométhée vendeur, 1916 ; les Voleurs d'enfants, 1946), de contes et de récits (la Sonate magique, 1933 ; le Vent de Bagdad, 1945) et de Mémoires en quatre tomes (Ulysse créole, 1935 ; la Tourmente, 1936 ; le Désastre, 1938 ; le Proconsul, 1939) d'un grand intérêt pour l'histoire du Mexique contemporain.

Vasconcelos (Mário Cesariny de)

Poète portugais (Lisbonne 1923 – id. 2006).

Représentant majeur du surréalisme portugais, il donne avec Corps visible (1950), Louange et simplification d'Alvaro de Campos (1953), Peine capitale (1957), un tableau truculent et satirique de la réalité portugaise. Traducteur de Rimbaud et d'Artaud, il a organisé des éditions collectives, notamment Surréel-Abjectionnisme (1963). Parmi ses œuvres postérieures, il faut signaler les Mains dans d'eau (1972) et Titaniae ville brûlée (1977).

Vasilev (Orlin)

Écrivain bulgare (Vranjak 1904 – Sofia 1977).

Ses romans (le Cercle de flammes, 1923 ; le Sentier blanc, 1929) évoquent la réalité bulgare des années 1920. Se consacrant principalement au théâtre à partir de 1948, il traite dans ses pièces de problèmes étroitement liés à l'actualité de l'époque (Alerte, 1948 ; Amour, 1952 ; Bonheur, 1954). Il est également l'auteur de plusieurs scénarios de films, d'essais (Amour et Raison, 1941), de récits et de nouvelles pour enfants.

Vassalli (Sebastiano)

Écrivain italien (Gênes 1941).

Proche du « Groupe 63 », il est d'abord influencé par l'atmosphère expérimentale des années 1960 et 1970 (Déphasage, poésies, 1968 ; Période de massacre, 1970). Après s'être détourné de l'expérimentation, il s'est consacré plus récemment à l'histoire des Italiens (l'Or du monde, 1987 ; la Chimère, 1990 ; le Cygne, 1993). On lui doit une biographie de Dino Campana (la Nuit de la comète, 1984).