Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
V

Vigolo (Giorgio)

Écrivain italien (Rome 1894 – id. 1983).

Critique littéraire (le Génie de Belli, 1963) et poète néoclassique (Conclaves des rêves, 1935 ; Ligne de la vie, 1949 ; Chant du destin, 1959 ; La lumière se souvient, 1967), il a également donné des récits fantastiques (les Nuits romaines, 1960).

Viiding (Juhan)

Poète estonien (Tallinn 1948 – Rapla 1995).

Ses premiers recueils, publiés sous le pseudonyme de Jüri Üdi (Décembre, 1971 ; En bon estonien, 1974 ; Lettres d'amour, 1975), révèlent une poésie originale, riche en jeux de mots et en contrastes stylistiques, mêlant étroitement lyrisme, ironie et comique burlesque. Le moi du poète, longtemps dissimulé sous de multiples masques, s'affirme plus nettement dans ses recueils ultérieurs, où le grotesque cède souvent la place à une poésie intimiste en quête d'absolu (Espoir de vie, 1980 ; Merci et s'il vous plaît, 1983 ; le Rôle, 1991).

Vila-Matas (Enrique)

Écrivain espagnol (Barcelone 1948).

Ses nombreux livres (Imposture, 1984 ; Suicides exemplaires, 1991 ; Loin de Veracruz, 1995 ; le Voyage vertical, 1999), traduits en onze langues, font de lui un des écrivains espagnols les plus importants et les plus originaux de sa génération. Il est aussi l'auteur d'articles et d'essais, parmi lesquels le Voyageur le plus lent (1992) et Pour en finir avec les chiffres ronds (1997). Dans son dernier ouvrage (Bartleby et compagnie, 2000), il étudie avec brio les écrivains qui, tels Melville, Rimbaud, Salinger ou Juan Rulfo, ont renoncé à l'écriture.

Vilakazi (Benedict Wallet)

Écrivain sud-africain (près de Stanger 1906 – Johannesburg 1946).

Professeur de zoulou et de langues bantoues à l'université de Johannesburg, il participa à la rédaction d'un dictionnaire zoulou-anglais. Il est surtout considéré comme l'un des plus grands poètes zoulous, notamment avec les recueils Chants zoulous et Horizons zoulous (1945).

vilancete

Dans la littérature portugaise, le terme désigne une forme poético-musicale élaborée à partir d'un thème initial. Tiré du mot vila, petite chanson populaire, le terme vilancete apparaît dans le Cancioneiro Geral de Garcia de Resende (1516). Le vilancete était chanté sur deux mélodies en vers de sept syllabes (parfois cinq). La première correspondait au thème initial (cabeça), la seconde, aux strophes (pés), et à nouveau la première (volta). Au XVIIe s., le terme vilancico va se généraliser et désigner une forme complexe de chorale liturgique.

Vilanova (Arnaud de)

Écrivain catalan (Valence v. 1238 – Gênes 1311).

Il fut le médecin le plus renommé de son temps et laissa plus de 70 ouvrages écrits en latin. Acquis à la cause des « spirituels », il prêche, dans son œuvre religieuse condamnée à la destruction par l'Inquisition (1316), la prochaine venue de l'Antéchrist et l'urgente nécessité de revenir aux vertus des premiers chrétiens, assortissant ses discours et ses libelles enflammés de violentes attaques contre l'Église. Parmi les quelques ouvrages qui nous sont parvenus, deux sont des exposés en règle de sa doctrine : le premier, violemment polémique, est une justification de ses prétendus errements devant Jacques II et sa cour (Confessió de Barcelona, 1305) ; le deuxième, plus serein, est un discours prononcé devant un auditoire déjà gagné aux vues des spirituels (Lliçó de Narbona, 1305-1308). Quant à l'Informació espiritual (1308), elle révèle un message divin appelant à une réforme radicale de l'Église. Désavoué par Jacques II, Vilanova tenta en vain son retour en grâce en lui présentant le Raonament d'Avinyó (1310). Cet irréductible illuminé constitue l'une des figures les plus étonnantes et les plus paradoxales de son époque.

Vilar (Jean-François)

Écrivain français (Paris 1947).

Révélé par le prix Télérama du Roman noir 1982, attribué à C'est toujours les autres qui meurent, qui évoque Marcel Duchamp, il va casser une notion trop étroite du roman policier avec ses livres au style flamboyant. Passage des Singes (1984) révèle une parenté avec Léo Malet. Avec les Exagérés (1989), il rappelle la Révolution française et, avec Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués (1993), le surréalisme et le trotskisme.

Vilde (Eduard)

Écrivain estonien (Pudivere 1865 – Tallinn 1933).

Après avoir débuté par des romans-feuilletons et des récits divertissants, il découvre, lors d'un séjour à Berlin (1891-1892), les réalistes européens et le socialisme, qui l'orientent vers le réalisme critique. Il stigmatise les inégalités sociales du monde rural (Au pays froid, 1896), décrit la condition ouvrière (les Mains de fer, 1898) et publie une trilogie solidement documentée sur l'Estonie des années 1850 et 1860 (la Guerre de Mahtra 1902 ; Quand les hommes d'Anija allèrent à Tallinn, 1903 ; le Prophète Maltsvet, 1905-1908). Contraint à l'exil en 1905, il écrit des pièces satiriques sur la bourgeoisie estonienne (l'Insondable mystère, 1912 ; Queue-de-feu, 1913), puis analyse sous l'angle psychologique les relations singulières entre un baron balte et ses paysans (le Laitier de Mäeküla, 1916).

Vildrac (Charles Messager, dit Charles)

Auteur dramatique français (Paris 1882 – id. 1971).

À l'origine du groupe de l'Abbaye de Créteil, Vildrac se fit d'abord connaître comme poète (Poèmes, 1905 ; Images et Mirages, 1908 ; le Livre d'amour, 1910 ; Découvertes, 1912 ; les Chants du désespéré, 1920) et comme théoricien de la poésie (Notes sur la technique poétique, en collaboration avec Duhamel, 1910). Il écrivit pour le théâtre : le Paquebot Tenacity (1920), Michel Auclair (1922), Madame Béliard (1925), l'Indigent (1927), la Brouille (1930), Poucette (1936). On lui doit encore des essais historiques (D'un voyage au Japon, 1927 ; Russie neuve, 1937), des livres pour enfants (de l'Île rose, 1924, à Amadou le Bouquillon, 1951) et des recueils de souvenirs (D'après l'écho, 1949 ; Pages de journal, 1968).

Vilhjálmsson (Thór)

Écrivain islandais (Édimbourg 1925).

Après de nombreux voyages dans l'Europe du Sud, où il se familiarise avec les civilisations romanes, l'existentialisme, le nouveau roman français, il publie de nombreux romans et des essais marqués par la diversité de ses expériences (l'Homme est toujours seul, 1950 ; Vite, vite, disait l'oiseau, 1968 ; le Cri du hanneton, 1970 ; la Faucille de la lune, 1976). La Mousse grise brûle (1986) présente, dans le contexte du XIXe s., l'amour réprouvé d'un demi-frère pour sa sœur. Comptine matinale dans les brins d'herbe (1998), inspirée de la Sturlunga saga, retrace l'itinéraire politique et spirituel d'un Islandais désireux d'accéder au pouvoir suprême.