Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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Rylskyï (Maksym Fadeïevytch)

Poète ukrainien (Kiev 1895 – id. 1964).

Fils d'un ethnologue, il cultive d'abord, sous l'influence des écoles moderniste et néoclassique, un lyrisme intimiste esthétisant (À la lisière, 1918 ; Lointain bleu, 1922 ; le Son et l'Écho, 1929). Virtuose des genres traditionnels, il découvre avec l'industrialisation la thématique sociale (Déclaration des devoirs du poète et du citoyen, 1931). Devenu le poète de l'Ukraine nouvelle (la Balance, 1932 ; Kiev, 1935 ; Vendanges, 1940) et un chantre ardent de la Résistance (Mère-Patrie, 1942), il saura dans sa maturité retrouver et enrichir d'interrogations le lyrisme personnel et méditatif de ses débuts (Ponts, 1948 ; les Roses et le Raisin, 1957 ; Horizons lointains, 1959 ; Notations d'hiver, 1964).

Rytkheou (Iouri Sergueïevitch)

Écrivain tchouktche (Ouelen 1930 – Saint Pétersbourg 2008).

Fils d'un chasseur, il se fait connaître comme nouvelliste (les Gens de notre rivage, 1953) et traducteur. Souvent autobiographiques, ses romans (le Temps de la fonte des neiges, 1958-1967 ; Dans la vallée des petits lièvres, 1962 ; Aïvangou, 1964 ; les Plus Beaux Navires, 1967 ; la Fin de la merzlota permanente, 1977) retracent en une langue poétique l'aventure d'un petit peuple du Nord passé du stade tribal au socialisme (Rêve au début du brouillard, 1969 ; Veket et Agnès, 1970 ; Légendes du détroit de Béring, 1980). Dans ses derniers romans (Unna, l'Étrangère aux yeux bleus), l'auteur dénonce le processus d'acculturation stalinien qui mit en péril les tribus nomades de la toundra. À travers ses personnages, d'abord séduits par le socialisme mais qui se prennent ensuite à rêver au bonheur individuel, c'est son propre parcours intellectuel que Rytkheou retrace.