Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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Kosztolányi (Dezsö)

Poète et écrivain hongrois (Szabadka, auj. Subotica, 1885 – Budapest 1936).

Il connaît son premier succès avec son recueil Plaintes du pauvre petit enfant (1910). Sa poésie, d'abord symboliste (Concert d'automne, 1911 ; Magie, 1912), évolue vers un certain dépouillement (Pain et Vin, 1920 ; les Plaintes de l'homme triste, 1924 ; Nu, 1929 ; Bilan, 1935). Romancier (Néron, le poète sanglant, 1922 ; Alouette, 1924, le Cerf-Volant d'or, 1924 ; Anna la Douce, 1926), il peint dans ses nouvelles les manifestations de l'inconscient (Kornél Esti, 1933).

Kotcherha (Ivan Antonovytch)

Auteur dramatique ukrainien (Nosivka 1881 – Kiev 1952).

Adepte d'une dramaturgie originale, associant à l'élément poétique et symbolique des notes de fantastique et de grotesque, il composa d'abord des comédies légères (la Meule de diamant, 1927 ; le Mariage de Svitchka, 1930). Dans sa comédie philosophique Maître du temps (1934), il célèbre la construction du socialisme, tandis que son drame historique, Iaroslav le Sage (1944), évoque l'idée de l'unification des peuples slaves à l'époque de la Rous Kiévienne.

Kotliarevskyî (Ivan Petrovytch)

Écrivain ukrainien (Poltava 1769 – id. 1838).

Fils d'un petit fonctionnaire, il fut précepteur dans des familles nobles et se lia à l'aile modérée du mouvement décabriste (1818). Auteur d'une Énéide travestie (1798), il composa des comédies (Natalka Poltavka, 1838 ; le Soldat magicien, 1841) pour le théâtre de Poltava, dont il fut directeur. Son œuvre, où évoluent, sur un mode satirique, les diverses classes sociales (paysans, fonctionnaires, propriétaires fonciers), inaugure la littérature ukrainienne moderne.

Kotsioubynskyï (Mikhaïlo Mikhaïlovytch)

Écrivain ukrainien (Vinnytsia 1864 – Tchernihiv 1913).

Ses premiers récits, marqués par le folklore de Moldavie et de Bessarabie, évoquent la misère paysanne (Pour le bien commun, 1895) dans une tonalité populiste et à travers des personnages de jeunes filles persécutées (la Sorcière, 1898 ; Dans les chaînes de Satan, 1899 ; la Poupée, 1903). Dénonçant la collusion de la bourgeoisie « libérale » et des intellectuels « décadents » (Il arrive, 1906 ; Persona grata, 1908 ; Intermezzo, 1909 ; Les chevaux n'y sont pour rien, 1912), il lui oppose, avec le spectacle des paysans en lutte (Fata Morgana, 1903-1910), sa certitude d'un triomphe définitif des forces de vie (l'Ombre des ancêtres oubliés, 1912).

Kotzebue (August von)

Écrivain allemand (Weimar 1761 – Mannheim 1819).

Sa carrière d'auteur dramatique l'amena à séjourner à Saint-Pétersbourg, à Vienne et à Weimar. Distingué par les tsars, considéré en Allemagne par les étudiants des corporations comme un suppôt de la réaction, il fut assassiné par l'un d'eux. Tout en s'opposant à l'esprit de son temps par ses polémiques contre romantisme, classicisme et libéralisme, Kotzebue a su flatter le goût de son public en conjuguant esprit voltairien et sensiblerie. Ses pièces ont occupé jusque vers 1830 un quart du répertoire, et certaines (Misanthropie et Repentir, 1788 ; la Petite Ville allemande, 1803) ont été jouées dans toute l'Europe.

Koulakovski (Alekseï Elisseïevitch)

Poète iakoute (région de Jekhsogon 1877 – Moscou 1926).

Fils de nomades, il acquiert en autodidacte une vaste culture et se consacre à la collecte du folklore. Premier écrivain iakoute, il dénonce, au nom d'un réformisme modéré, la société traditionnelle (Portraits de femmes, 1904 ; l'Avare, 1907 ; Maudit avant de naître, 1913) comme les tares de la domination russe (le Rêve du chaman, 1910 ; la Vodka, 1916). Rallié à la Révolution (la Venue de l'été, 1924 ; l'Armée des neiges, 1925), il resta suspect de nationalisme aux yeux des autorités.

Koulich (Mykola Hourovytch)

Auteur dramatique ukrainien (Tchaplynky 1892 – Sandormokh 1937).

Durant les dix premières années de sa carrière littéraire, il écrivit 14 pièces, qui seront toutes interdites en Ukraine, mais jouées avec succès en Russie. Ses deux premières pièces de propagande, écrites dans le style naturaliste, 97 et la Commune dans les steppes connurent un immense succès. Mais à partir de 1927, dès son arrivée au théâtre Berezil, il créa de nouvelles formes dramaturgiques : drames sociaux et politiques (la Nielle, 1926 ; Khuliï Khouryna, 1927 ; les Gens de Malachie, 1928), comédies grotesques et satiriques (Myna Mazaïlo, 1929), drames lyriques et musicaux (la Sonate pathétique, 1929). Après la fermeture du théâtre Berezil (1934), il fut exclu du Parti, puis arrêté. Condamné à dix ans de camp de concentration, il fut fusillé en 1937. Il est considéré comme le créateur du drame moderne ukrainien.

Koulich (Panteleïmon Aleksandrovytch, dit Panko)

Écrivain ukrainien (Voronej 1819 – Motronivka 1897).

De petite noblesse, il adhéra à la confrérie « Cyrille et Méthode » et fut exilé (1847-1850). Collaborateur de la revue Osnova (1861-1862), il publia des travaux de linguistique, d'ethnologie (Notes sur la Russie du Sud, 1856-1857), de pittoresques Récits ukrainiens (1841), des romans historiques (Mykhaïlo Tcharnychenko, 1843 ; le Conseil de la plèbe, chronique de 1663, 1845-1857) et des recueils de vers (Aube, 1862 ; la Poésie au hameau, 1882 ; la Cloche, 1893).

Koun (Karolos)

Metteur en scène grec (Istanbul 1908 – Athènes 1987).

Fondateur du Théâtre d'Art d'Athènes, il a joué un rôle capital dans la vie théâtrale grecque de l'après-guerre par ses mises en scène d'œuvres classiques (Aristophane, Eschyle) et modernes (Beckett, Ionesco).

Koupala (Ivan Dominikovitch Loutsevitch, dit Ianka)

Poète biélorusse (Viazynka 1882 – Moscou 1942).

Fils de métayer, il se lia, après une jeunesse difficile, au journal Nacha Niva (1907). Très influencé par les événements de 1905, il exprime au travers de vers lyriques (le Pipeau, 1908 ; le Musicien, 1910), folkloriques et allégoriques (Bondarovna, 1910 ; la Tombe du lion, 1913), et de son œuvre dramatique (la Rengaine, 1908 ; Pavlinka, 1912 ; le Nid ravagé, 1913) les aspirations des paysans exploités. Après la Révolution, il se fit le chantre de la Biélorussie socialiste (l'Héritage, 1922 ; Au bord de l'Oressa, 1933 ; Borissov, 1934 ; De tout cœur, 1940).