Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
A

Aveline (Claude)

Écrivain français (Paris 1901 – id. 1992).

Éditeur d'art avant d'être un écrivain, il fut influencé dans son écriture par sa rencontre avec Anatole France. Son œuvre, très variée, est souvent autobiographique, comme sa trilogie romanesque la Vie de Philippe Denis (1930-1955). Aveline est aussi l'auteur d'une Suite policière en cinq romans (1932-1970), de livres pour enfants, de récits de voyage. Il a fait paraître en 1951 un étonnant essai, Et tout le reste n'est rien, à propos des Lettres de la religieuse portugaise. On lui doit encore des poèmes, tel le Portrait de l'oiseau-qui-n'existe-pas (1965), et une pièce, Brouard et le désordre (1963).

Avesta

Connu aussi sous le titre de Zend-Avesta (d'Avesta, « texte » et de Zend « commentaire »), c'est le livre sacré du mazdéisme, ancienne religion iranienne fondée au VIIe s. avant notre ère par le prophète Zarathoustra. L'antique version intégrale de l'Avesta disparut mais fut reconstituée à l'époque sassanide, sous Chapour II (310-379 apr. J.-C.), lors du synode mazdéen de Ctésiphon en 325. Il formait alors 21 livres ou nask. Le texte que nous possédons aujourd'hui est très largement mutilé. Mais il n'en est pas moins toujours utilisé à des fins cultuelles par les zoroastriens d'Inde et d'Iran. L'Occident découvrit l'Avesta au XVIIIe s. grâce à l'orientaliste français Abraham-Hyacinthe Anquetil-Duperron. Malgré l'absence de plan défini et le manque de cohérence, on peut dégager trois grandes parties principales dans l'Avesta : le Yasna ou « Sacrifice », ensemble de Gatha qui forment la partie la plus ancienne de ce texte, avec une annexe (le Visprat) ; le Videvdat, « Lois contre les démons » ; les Yasht ou « Hymnes ». Sans oublier les quelques fragments groupés sous le nom de Khorda Avesta, qui furent écrits au IVe s. apr. J.-C. en pazend, ou langue pahlavi écrite en caractères zend. La cosmogonie, la métaphysique et la morale zoroastriennes s'organisent autour du thème majeur du combat entre le Dieu de Lumière (Ahura-Mazda ou, tardivement, Ormazd d'où « mazdéisme ») et l'Esprit du Mal (Angra-Mainyu ou, plus tard, Ahriman). Dans cette lutte, qui connaîtra son épilogue à la fin des temps, Ahura-Mazda est aidé par de multiples entités, dont, principalement, les Amesha Spenta (les « Immortels Bienveillants »). Autour d'Angra-Mainyu est groupée la cohorte des démons, les daëva. À chacun de choisir la bannière sous laquelle il combattra. Au jour du Jugement, les Fils de la Lumière seront conduits jusqu'à Dieu par un sauveur, le Saoshyant, issu de la lignée de Zarathoustra. Ce sera le triomphe du Bien et l'anéantissement définitf du Mal. Au centre de la religion mazdéenne se place le culte du feu (Atar). C'est devant lui que les zoroastriens prient, sans y voir autre chose qu'une image de la divinité unique et transcendante.

Avidan (David)

Poète israélien (Tel-Aviv 1934 – id. 1995).

Un des chefs de file de la poésie israélienne, son premier recueil de poèmes, Robinets coupés, parut en 1954. Son œuvre, empreinte de cynisme et d'humour macabre, a pour thème essentiel l'individu dans sa confrontation désespérée avec le monde moderne. Avidan s'exprime délibérément dans une langue parlée émaillée d'expressions vulgaires. (Problèmes personnels, 1957 ; Poèmes sous tension, 1962 ; Quelque chose pour quelqu'un, 1964 ; Compte rendu d'un voyage au L.S.D., 1968 ; Poèmes extérieurs, 1970 ; Poèmes pratiques, 1973 ; le Livre des possibilités, 1985 ; Avidanium, 1987 ; le Dernier Golfe, 1991).

Avitus (Sextus Alcimus Ecdicius) , en fr. saint Avit

Écrivain gallo-romain (Vienne, Dauphiné (?), 450 – Vienne, Dauphiné, v. 518).

Évêque de Vienne en 490, il est l'auteur d'une centaine de lettres réparties en 9 livres, de traités dirigés contre les hérétiques, d'homélies et d'une épopée biblique en 5 livres totalisant 2 552 hexamètres, intitulée Libelli de spiritalis historiae gestis.

Avvakoum

Archiprêtre et écrivain russe (Grigorovo v. 1620 – Poustozersk 1682).

Ce prêtre, très tôt connu pour son attachement à la tradition et son rigorisme, fut le chef de file des vieux-croyants, ce qui lui valut d'être déporté dans le Grand Nord et de mourir sur le bûcher. Durant son exil, il rédigea sa fameuse Vie de l'archiprêtre Avvakoum (1672-1675) qui fait de lui le plus original des écrivains russes avant Pierre le Grand. Cette autobiographie écrite en russe vernaculaire, dans une langue expressive et truculente mêlée de citations en langue d'église (slavon), relate sa lutte pour la vérité et la tradition, les souffrances qu'il endura de la part des évêques, son exil en Sibérie avec sa femme et ses enfants pour avoir refusé de dire la messe selon les directives des réformateurs. La polémique, les sarcasmes se mêlent aux traits d'humour, l'humilité et la tendresse succèdent à l'indignation. L'œuvre, d'une simplicité parfaite, pleine de tableaux de vie quotidienne, demeure, aujourd'hui, vivante et attachante.

Awad (Louis)

Écrivain égyptien (Maghâgha 1915 – Le Caire 1990).

Universitaire spécialiste de littérature anglaise, il est l'auteur de poèmes (Ploutoland, 1947), de romans (le Phénix, 1966) et d'études de critique littéraire.

Awoonor (Kofi) , primitivement connu sous le nom de George Awoonor-Williams

Écrivain ghanéen d'expression anglaise (Wheta 1936).

Il a effectué une grande partie de sa carrière aux États-Unis, où il a enseigné dans plusieurs universités. Il doit sa réputation à la fois à son œuvre poétique, marquée par les souvenirs de son enfance (Redécouverte et autres poèmes, 1964 ; la Nuit de mon sang, 1971), et à son roman Cette terre, mon frère (1971). Il est également l'auteur d'essais (le Sein de la terre : littérature et culture africaine, 1971).

Awwad (Tawfiq Yusuf)

Écrivain libanais (Bhirsâf 1911 – Beyrouth 1989).

Journaliste, puis ambassadeur, il a laissé des romans sur la révolte arabe contre les Ottomans et sur le Liban en 1916 (al-Raghîf [le Pain], 1939) et en 1968 (Tawâhîn Bayrût [les Moulins de Beyrouth], 1972).

Axelsson (Sun)

Femme de lettres suédoise (Göteborg 1935).

Grande voyageuse et traductrice (notamment de Pablo Neruda), elle a essayé avec bonheur, dans le sillage d'Édith Södergran, d'accorder son inspiration aux rythmes de la vie moderne dans des recueils de poèmes (Sans voix, 1959 ; Tout ce qui vit, 1981), un journal intime (Berceau du feu, 1962), et des romans (Veilleur, 1963 ; Opéra-Comique, 1965), où elle s'applique à respecter les contradictions et les splendeurs de la vie du XXe s.