Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
M

MEDEIROS (María de)

actrice portugaise (Lisbonne 1965).

Issue d'une famille d'artistes, elle étudie à Paris à l'École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre, puis au Conservatoire national d'art dramatique. Dès 1982, elle joue au théâtre, dirigée par Philippe Fridman, Roland Monod, Brigitte Jacques, Jorge Lavelli, Jean-Marie Villégié, Luis Miguel Cintra, Jérôme Savary, José Luis Gomes, et mène parallèlement une carrière au cinéma. Découverte dans Silvestre de João Cesar en 1980, elle enchaîne film après film : A Estrangeira (João Mario Grilo, 1981) ; Paris vu par... épisode de Chantal Akerman, 1984) ; Vertiges (Christine Laurent, id.) ; Paraiso perdido (Alberto Seixas Santos, 1986) ; le Moine et la sorcière (Suzanne Schiffman, id.) ; l'Air de rien (Mary Jimenez, 1988) ; 1871(Ken McMullen, 1989), avec un talent qui petit à petit l'entraîne vers des rôles importants dans des productions internationales (Henry and June, Ph. Kaufman, 1990 ; la Tentation de Vénus, I. Szabo, 1991 ; Pulp Fiction, Q. Tarantino, 1994). Petit visage enfantin, yeux immenses, une indéniable présence pleine d'originalité, elle est également à l'affiche de A Idade maior (Teresa Villaverde, 1991) ; Retrato de familia (Luis Galvão Teles, id.) ; la Divine Comédie (M. de Oliveira, id.) ; l'Homme de ma vie (Jean-Charles Tacchella, 1992) ; Des feux mals éteints (S. Moati, id.) ; les Bois transparents (Pierre Sullice, id.) ; El detective y la muerte (G. Suarez, id.) ; Nur Tote sind Unsterblich (Peter Patzak, 1995) ; Saint-Exupéry, la dernière mission (R. Enrico, id.) ; The Woman in the Moon (Ariadne Kimberly, id.) ; Helena (Akinori Tsujitani, id.) ; Adão e Eva (Joaquim Leitão, id.) ; le Polygraphe (Robert Lepage, 1996) ; le Comédien (Christian de Chalonge, 1997) ; Tiré à part (Bernard Rapp, id.) ; Go for Gold (Lucian Segura, id.) ; Guerra e liberdade (Nelson Pereira dos Santos, 1998) ; les Infortunes de la beauté (John Lvoff, id.) ; Deuxième vie (Patrick Braoudé, 2000) ; Honolulu Baby (Maurizio Nichetti, 2001). En 2000 elle entreprend aussi une carrière de réalisatrice avec son premier long métrage, Capitaines d'Avril (Capitães de Abril) sur la révolution des Œillets en avril 1974 au Portugal.

MEDEM (Julio)

cinéaste espagnol (San Sebastián 1958).

Provenant de la critique et du Super 8, il s'impose d'emblée avec son premier long métrage, Vacas (1991). Il y évoque, avec des options de mise en scène assez personnelles, la prégnance de la terre, le poids du passé et de la famille au Pays basque. Plus ludique, La ardilla roja (1993) est davantage ancrée dans le présent, tout en jouant à cache-cache avec la mémoire et avec les identités. Il signe ensuite Tierra (1996) et le romantique les Amants du Cercle Polaire (Los amantes del Círculo Polar, 1998).

MEDIN (Gastone)

décorateur italien (Split, Autriche-Hongrie, 1905 - Rome 1975).

Personnalité très ouverte ayant absorbé l'influence russe et allemande des années 20, Medin réalise ses premiers décors en 1928 pour Sole de Blasetti. Très actif jusqu'au début des années 60, Medin a travaillé sur plus de 130 films et a témoigné d'une maîtrise exceptionnelle aussi bien dans les décors contemporains que dans les reconstitutions historiques. Figure dominante du cinéma italien de 1930 à 1945, il est associé aux plus grands metteurs en scène du moment, Camerini (il collabore à la plupart de ses films de la période, notamment : Figaro e la sua gran giornata, 1931 ; Je vous aimerai toujours [T'amerò sempre], 1933 ; Il signor Max, 1937 ; les Fiancés, 1941) ; Blasetti (La tavola dei poveri, 1932) ; Palermi (Napoli d'altri tempi, 1938) ; Alessandrini (Seconda B, 1934 ; la Cavalerie héroïque [Cavalleria], 1936). Il signe aussi les décors très élaborés de plusieurs films du mouvement calligraphique (Adieu jeunesse, 1940, de Poggioli ; Piccolo mondo antico, 1941, et Malombra, 1942, de Soldati ; Un coup de pistolet, id., et Zazà, id., de Castellani ; La freccia nel fianco, 1944, de Lattuada). Après la guerre, son activité se ralentit et devient plus routinière. On relève toutefois sa collaboration avec Castellani (Mio figlio professore, 1946), Soldati (Eugénie Grandet, 1947), De Sica (l'Or de Naples, 1954 ; le Toit, 1956 ; la Ciociara, 1960), Comencini et Risi (les trois Pain, amour..., le Signe de Vénus, 1955). Il dessine aussi les décors de nombreux films musicaux de Gallone (la Traviata, 1948 ; le Trouvère, 1949 ; la Force du destin [La forza del destino], 1950 ; Puccini, 1953 ; Cavalleria rusticana, id.).

MEDINA (José)

cinéaste brésilien (Sorocaba, São Paulo, 1894 - São Paulo 1980).

Le principal pionnier du cinéma de fiction à São Paulo, d'origine ouvrière et d'ascendance espagnole, est un amateur de photographie et de théâtre dont il fréquente longuement les troupes formées par les communautés immigrées. Autodidacte, il déduit les règles de la mise en scène en étudiant les films américains et européens. Sa rencontre avec l'opérateur et producteur Gilberto Rossi lui fournit l'occasion de mettre en pratique les connaissances acquises dans le drame Exemplo Regenerador (1919). Ses œuvres apportent une fluidité narrative jusqu'alors inconnue du balbutiant cinéma brésilien. Fragmentos da Vida (1929), d'après un conte de O'Henry, son seul autre film encore conservé, révèle un souci d'authenticité dans la description des faubourgs industriels, réalisme qui ne s'écarte pourtant pas d'une vision traditionaliste. Presque toujours associé à Rossi, il tourne aussi bien des mélodrames (Perversidade, 1921 ; Gigi, 1925), que des comédies (Carlitinhos, 1921 ; Do Rio a São Paulo para Casar, 1922). Lors de l'avènement du parlant et de l'effondrement de la production pauliste, il écrit pour la radio. Canto da Raça (1943), fugace retour au cinéma, est interdit par la censure de Getúlio Vargas.

MEDINA (Patricia)

actrice britannique (Liverpool 1919).

Jolie brune au physique exotique, c'est aux États-Unis qu'elle fit carrière à partir de 1946, principalement dans des films d'aventures où son nom est souvent présent dans les années 50. Elle fut donc en vedette dans quelques productions agréables et modestes comme Sangaree (E. Ludwig, 1953) ou le Serment du chevalier noir (T. Garnett, 1954). Son film le plus remarquable reste Dossier secret (O. Welles, 1955) où, dans un emploi fugitif, elle croisait son futur époux, Joseph Cotten. Elle resta actrice dans des rôles secondaires jusqu'au milieu des années 70 (Faut-il tuer Sister George ?, R. Aldrich, 1968).