Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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GOLDMAN (Peter Emmanuel)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1939).

Après des études à la Brown University, il partage son temps entre New York (qu'il filme en 8 mm) et Paris. Echoes of Silence (1962-1965) présente en seize « chapitres », sans paroles, quelques moments de la vie, surtout nocturne, à Greenwich Village, marquée par la solitude et la recherche de la tendresse. En 1968-69, il tourne à Paris Wheel of Ashes avec Pierre Clémenti, film moins dépouillé, mais d'un égal romantisme froid.

GOLDMAN (William)

scénariste américain (Chicago, Ill. 1931).

Romancier à succès, habile constructeur d'intrigues, et pasticheur tout terrain, ses talents s'illustrent au cinéma dans des variations narquoises et nostalgiques sur les grands genres hollywoodiens : policier, western, film de cape et d'épée ou d'aviation. Il débute sa carrière d'écrivain en 1957 et, à partir de 1966, mène de front une double et fructueuse carrière littéraire et cinématographique. Après une brillante adaptation de The Moving Target de Ross McDonald, que réalise Jack Smight (Détective privé, 1966), il signe le plus célèbre western rétro du cinéma américain : Butch Cassidy et le Kid (G.R. Hill, 1969), et entretient, pendant quelques années, une collaboration suivie avec Robert Redford : les Quatre Malfrats (P. Yates, 1971), la Kermesse des aigles (G.R. Hill, 1975), les Hommes du président (A.J. Pakula, 1976). Il adapte aussi plusieurs de ses best-sellers, dont Marathon Man (J. Schlesinger, 1976), Magic (R. Attenborough, 1978) et Princess Bride (Rob Reiner, 1987). Pour ce dernier, il écrit aussi Misery (1990) adapté d'un roman de Stephen King. On y retrouve son sens méticuleux de l'architecture dramatique et ses dialogues feutrés. C'est ce même soin qu'il apporte à des films d'actions qui dans ses mains se lestent d'une profondeur et d'une intelligence insoupçonnées, ce qui lui vaut d'être sollicité par des réalisateurs exigeants : Last Action Hero (J. McTiernan, 1993, non mentionné au générique), l'Enjeu (B. Schroeder, 1996), les Pleins pouvoirs (C. Eastwood, 1997). On lui doit aussi deux pièces, en collaboration avec son frère, le scénariste-dramaturge James Goldman, et un essai sur le métier de scénariste : Adventures in the Screen Trade.

GOLDSCHMIDT (Gilbert de)

producteur français (Paris 1924).

Il a débuté à Hollywood, sous l'égide de la RKO, avant de coproduire, en 1950, avec Denise et Roland Tual, Ce siècle a cinquante ans. En 1951, il fonde sa maison de production, Madeleine Films. Depuis cette date, il a produit, avec des fortunes diverses, environ un film par an, parfois en association avec Mag Bodard (Parc Film) ou la Guéville : Un amour de poche (P. Kast, 1957) ; les Parapluies de Cherbourg (J. Demy, 1964) ; le Grand Meaulnes (J. G. Albicocco, 1967) ; Hoa-Binh (R. Coutard, 1970) ; le Grand Blond avec une chaussure noire (Y. Robert, 1972) ; les Turlupins (Bernard Revon, 1980), etc. Il se pose en ardent défenseur de la libre entreprise et en promoteur d'un cinéma qui se veut populaire sans renoncer à la qualité.

GOLDSMITH (Jerry)

musicien américain (Los Angeles, Ca., 1929).

Il accomplit ses études musicales avec Jacob Gimpel (University of Southern California) et Miklos Rozsa (L. A. City College). Dans près de 70 films (et d'importantes partitions pour la radio et la télévision), il se libère des conventions dramatiques avec une forte et séduisante personnalité. Les références classiques, folk ou modernes s'intègrent à une conception brillante et neuve correspondant à l'éclatement des genres, de Freud, passions secrètes (J. Huston, 1962) à Sept Jours en mai (J. Frankenheimer, 1964), Justine (G. Cukor, 1969), les Cent Fusils (T. Gries, id.), Un nommé Cable Hogue (S. Peckinpah, 1970), Rio Lobo (H. Hawks, id.), Klute (A. J. Pakula, 1971), l'Autre (R. Mulligan, 1972), Chinatown (R. Polanski, 1974), Alien (R. Scott, 1979). Ses choix plus récents sont moins heureux : À armes égales (J. Frankenheimer, 1982) ; Legend (R. Scott, 1985) ; Rambo III (Peter MacDonald, 1988) ; Lancelot (First Knight , Jerry Zucker, 1995) ; Air Force One (W. Petersen, 1997) ; Small Soldiers (id., Joe Dante, 1998) ; le 13ee guerrier (J. Mc Tiernan, 1999) et Hollowman (id., P. Verhoven, 2000).

GOLDWYN (Samuel Goldfish, dit Samuel)

producteur américain d'origine polonaise (Varsovie, Russie, 1882 - Los Angeles, Ca., 1974).

Il s'enfuit de chez lui à l'âge de onze ans et s'embarque pour l'Angleterre, pour s'établir chez des parents à Manchester. À l'âge de quinze ans, il part pour les États-Unis. Il fait son apprentissage dans l'industrie vestimentaire, se met à son compte progressivement et fonde une entreprise de ganterie. En 1913, craignant pour son avenir, il préfère se reconvertir dans le cinéma et crée, avec Cecil B. De Mille et Jesse Lasky (son beau-frère), la Lasky Feature Plays, qui allait plus tard devenir la Paramount. En 1916, mécontent de l'évolution de l'affaire, il se joint aux frères Selwyn, des distributeurs, pour fonder la Goldwyn Picture Corp., ainsi nommée en fusionnant leurs deux noms. (Il adopta à partir de ce moment le nom de Goldwyn.) En 1918, la compagnie quitta New York pour Los Angeles, elle est donc une des premières à s'installer en Californie. Mais, en 1919, l'impatient Goldwyn désire à nouveau faire bande à part : il part, revient, puis part définitivement en 1922. L'année suivante, la Goldwyn Picture Corp. fusionne avec la Metro Pic. et la Loews Corp., pour devenir la MGM (Metro Goldwyn Mayer). Désormais producteur indépendant, Goldwyn produit tout au long des années 20 des grands films romantiques à succès que distribuent les Artistes associés. Notons surtout les films du couple Ronald Colman-Vilma Banky (l'Ange des ténèbres, George Fitzmaurice, 1925 ; Barbara, fille du désert, H. King, 1926) et le grand succès du Sublime Sacrifice de Stella Dallas (id., 1925). Dans les années 30, il opte pour un style plus fantaisiste et fait la carrière du comique Eddie Cantor et de Busby Berkeley, à qui il donne leur chance dans Whoopee (E. Sutherland, 1930), notamment en confiant à Berkeley la chorégraphie du film. Bientôt, Goldwyn se pique de culture et produit des adaptations littéraires et théâtrales de prestige, dont il confie souvent la mise en scène à William Wyler (Dodsworth, 1936 ; Ils étaient trois, id. ; Rue sans issue, 1937 ; les Hauts de Hurlevent, 1939). Parallèlement, il entreprend de nouvelles versions de ses grands succès (l'Ange des ténèbres, S. Franklin, 1935 ; Stella Dallas, K. Vidor, 1937). Au début des années 40, il signe un accord avec la RKO, qui devait distribuer désormais ses productions : elles furent plus rares, mais visèrent toujours à une politique de prestige. Parmi ses réussites, comptons Boule de feu (H. Hawks, 1942) et surtout les Plus Belles Années de notre vie (W. Wyler, 1946), son œuvre la plus forte et la plus imprégnée de l'air du temps. Parallèlement, il reprend plusieurs succès d'Eddie Cantor avec un nouveau comique populaire, Danny Kaye. Dans les annés 50, ses productions se raréfient encore mais deviennent plus coûteuses : ainsi les deux musicals spectaculaires, Blanches Colombes et Vilains Messieurs (J. L. Mankiewicz, 1955) et Porgy and Bess (O. Preminger, 1959).