Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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WEAVER (Sigourney)

actrice américaine (New York, N. Y., 1949).

Née dans le monde du spectacle (son père fut l'un des pionniers de la télévision), elle se livre à des activités théâtrales durant sa scolarité. Elle suit des cours d'art dramatique à la Yale School of Drama, joue à New York dans plusieurs pièces off-Broadway et apparaît dans de nombreuses dramatiques télévisées, avant d'aborder le cinéma pour la première fois, en 1977, dans Annie Hall de Woody Allen. Beauté monumentale et androgyne, elle incarne à jamais Ripley, l'astronaute d'Alien, mélange inédit de justicier vengeur et de jeune femme en détresse. Elle reprendra son rôle fétiche dans des films de qualité variable, mais d'un intérêt constant, comme Aliens. Le Retour, Alien 3 ou Alien 4 : elle y fait montre d'énergie et d'un réel talent d'actrice. Si la comédie lui réussit assez bien (Une femme ou deux ; S.O.S. Fantômes ; Working Girl ; Président malgré lui), son jeu intense et physique s'épanouit pleinement dans la Jeune Fille et la mort, de Roman Polanski (1995), qu'elle arrache brillamment à une certaine théâtralité ou dans Gorilles dans la brume, de Michael Apted, et Copycat qu'elle arrache à la routine.

Principaux films :

Annie Hall (W. Allen, 1977) ; Mad Man (D. Cohen, id.) ; Alien (R. Scott, 1979) ; l'Œil du témoin (P. Yates, 1980) ; l'Année de tous les dangers (P. Weir, 1982) ; Deal of the Century (W. Friedkin, 1983) ; S. O. S. Fantômes (I. Reitman, 1984) ; Une femme ou deux (D. Vigne, 1985) ; Half Moon Street (B. Swaim, id.) ; Aliens. Le retour (J. Cameron, 1986) ; Gorilles dans la brume (M. Apted, 1988) ; Working Girls (M. Nichols, id.) ; Alien 3 (D. Fincher, 1992) ; 1492 Christophe Colomb (R. Scott, id.) ; Président malgré lui (Ivan Reitman, 1993) ; la Jeune fille et la mort (R. Polanski, 1995) ; Copycat (id., Jon Amiel, id.) ; Ice Storm (id., Ang-Lee, 1997) ; Alien, la résurrection (Alien : Resurrection, J.-P. Jeunet, id.).

WEBB (Webb Parmalee Hollenbeck, dit Clifton)

acteur américain (Indianapolis, Ind., 1889 - Beverly Hills, Ca., 1966).

Ayant appris la danse très tôt, il devient à dix-neuf ans un célèbre danseur de cabaret de New York. Suivant sa voie, il fait une carrière au théâtre dans la comédie musicale. Après quelques films sans succès, dans les années 20, il oublie le cinéma. Ayant derrière lui toute sa gloire de Broadway, il réapparaît dans Laura (O. Preminger, 1944), mince, élégant, avec la moustache aristocratique, la démarche légère du danseur, les manières raffinées de l'esthète et la diction articulée de l'homme cultivé. Sa première composition est indubitablement la meilleure, l'inoubliable Walgo Lydecker, journaliste acide et autocratique, Pygmalion de Gene Tierney. Ce rôle le poursuit longtemps. Dans l'Impasse tragique (H. Hathaway, 1946), il reprend presque entièrement son personnage et, dans Les femmes mènent le monde (J. Negulesco, 1954), on reconnaît parmi les portraits qui ornent sa maison celui de Laura/Gene Tierney. La Twentieth Century Fox l'utilise surtout dans des comédies familiales comme Treize à la douzaine (Cheaper by the Dozen, W. Lang, 1950) et lui invente le personnage savoureux de Monsieur Belvédère, majordome bougon et pincé, qui sait tout, qui arrange tout et qui a un cœur d'or : Monsieur Belvédère au collège (Mr. Belvedere Goes to College, E. Nugent, 1949), Monsieur Belvédère fait sa cure (Mr. Belvedere Rings the Bell, H. Koster, 1951). On le voit aussi dans de bons films spectaculaires comme Titanic (Negulesco, 1953), mais rarement dans de grands films. L'impact de sa création de Waldo Lydecker était tel qu'il n'a jamais pu trouver un rôle de cette envergure. Son dernier film intéressant est Une histoire de Chine (L. McCarey, 1962).

WEBB (Jack)

cinéaste américain (Santa Monica, Ca., 1920 - Hollywood 1982).

Acteur à la radio, inventeur de ses propres sketches, tout en tenant de petits rôles à Hollywood, il crée et dirige, en 1949, la série de drames policiers radiodiffusés Dragnet, future interminable série TV. Il la porte au grand écran dans quelques films dont l'un mérite de survivre, la Peau d'un homme (Pete Kelly's Blues, 1955), pour son rythme, son sens du scope, et son raffinement photographique. Dans les années 60, il retourne à la TV, mais comme producteur exécutif de la Warner.

WEBB (Robert D.)

cinéaste américain (New York 1903 - Los Angeles, Ca., 1990).

Cameraman dans les années 20, producteur associé à la Fox, il dirige nombre de secondes équipes dans des films d'action à partir des années 40 (Échec à Borgia, H. King, etc.) tout en s'essayant à la mise en scène (The Caribbean Mystery, 1945). En 1953, il signe Tempête sous la mer (Beneath the 12 Mile Reef), agréable romance « subaquatique », l'un des premiers films en scope distribué en France. Il réalise « un Presley » (le Cavalier du crépuscule [Love me Tender], 1956), plusieurs westerns dans la tradition picaresque (The Way to the Gold, 1957) ou psychanalytique (White Feather, 1955) et, passé tardivement à la Warner, un film sur les bûcherons, Tonnerre sur Timberland (Guns of the Timberland, 1960), qui ne manque pas de force. Mais les années 60 l'ont retrouvé surtout directeur de seconde équipe pour, par exemple, l'Extase et l'Agonie (C. Reed, 1965).

WEBER (Lois)

cinéaste américaine (Allegheny, Pa., 1881 - Los Angeles, Ca., 1939).

Elle épouse le metteur en scène de théâtre Phillips Samlley et avec lui passe au cinéma, comme actrice ou assistante dans diverses sociétés, dont Gaumont puis Universal. Dès 1914, elle devient réalisatrice à part entière et signera, jusqu'en 1934 (également comme scénariste), un nombre considérable de films. Elle s'en attribue plus de 300, dont la plupart sont perdus, et qui lui valent une grande popularité publique et critique. Issue d'une famille de stricte obédience religieuse, elle développe une thématique moralisatrice (analogue à celle de Griffith) fondée sur la critique de la morale victorienne (Hypocrites, 1915) et sur l'analyse des problèmes de la vie conjugale et familiale (le contrôle des naissances dans Where Are My Children ?, 1916). Ce propos féministe, dénonçant la passivité de la femme, s'insère dans une vision sociale mettant en évidence les différences de classes (The Blot, 1921), son esthétique oscillant entre l'allégorie parfois naïve et un réalisme rigoureux. Elle a également tourné de brillantes comédies de mœurs (Two Wise Wives, 1921).