Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

COMPLEXE.

La formule du complexe multisalle consiste à implanter plusieurs salles en un lieu unique, par « découpage » d'un ancien cinéma de vastes dimensions ou par construction. Cette formule apparut au milieu des années 60 (Kansas City, 1963, Paris, fin 1967) et devint la formule privilégiée de la rénovation du parc de salles : offrant plusieurs programmes en un même lieu, elle permettait de mieux capter le public ; grâce à la capacité décroissante des salles, elle permettait en outre de prolonger l'exploitation d'un film au fur et à mesure de la baisse de l'audience. Depuis la fin des années 1980 des nouveaux complexes, de plus grande envergure, comptant jusqu'à plus de vingt écrans ont fait leur apparition, bénéficiant des techniques les plus modernes. Pour les distinguer du complexe devenu traditionnel, on les nomme multiplexe, voire megaplexe lorsqu'ils dépassent vingt écrans.

COMPOSITE.

Image composite, image obtenue par l'association d'éléments d'origines diverses, regroupés sur la même image. Au cinéma la technique du cache contre-cache a été remplacée par les techniques d'imagerie numérique multicouche. ( IMAGE NUMÉRIQUE.)

COMPRESSION.

1 – Terme, souvent employé (improprement), pour désigner la réduction de débit en enregistrement numérique image et son. ( IMAGE NUMÉRIQUE.)

2 – Action de réduire la différence de niveau entre l'amplitude maximale et minimale d'un signal analogique. Cette technique est utilisée pour des effets sonores par emploi d'un compresseur. L'opération inverse s'appelle expansion.

3 – Chambre de compression, Type de haut-parleur à haut rendement, utilisé au cinéma pour la reproduction des sons de fréquences élevées.

COMPSON (Eleanor Luicime Compson, dite Betty)

actrice américaine (Beaver, Utah, 1897 - Glendale, Ca., 1974).

Elle débute dans les films burlesques d'Al Christie, puis devient vedette : The Miracle Man (G. L. Tucker, 1919). James Cruze, avec qui elle fut mariée pendant un temps, la dirige dans The Pony Express (1925) et Sternberg dans les Damnés de l'océan (1928). Elle s'adapte adroitement au parlant : le Torrent fatal (Weary River, F. Lloyd), On With the Show (A. Crosland) et Gabbo le ventriloque (Cruze), en 1929, maintiennent sa renommée. Mais la transformation des rôles féminins la relègue vite à des emplois secondaires (le Cargo maudit, de Borzage, 1940 ; Joies matrimoniales, de Hitchcock, 1941).

COMPTON (Virginia Lilian Emeline Compton, dite Fay)

actrice britannique (Londres 1894 - id. 1978).

Elle débute à l'écran en 1914 dans She Stoops to Conquer (G. L. Tucker, pour la London Films) et devient une des grandes stars du cinéma muet anglais. Après l'avènement du parlant, elle trouve ses meilleurs rôles dans Tell England (A. Asquith, 1931), The Prime Minister (T. Dickinson, 1941), où elle incarne la reine Victoria, ainsi que dans Huit Heures de sursis (C. Reed, 1947), Nicholas Nickleby (A. Cavalcanti, id.), Rires au paradis (Laughter in Paradise, M. Zampi, 1951), Othello (O. Welles, 1952), le Scandale Costello (D. Miller, 1957), la Maison du diable (R. Wise, 1963), la Vierge et le Gitan (The Virgin and the Gypsy, Christopher Miles, 1970).

CONCHON (Georges)

romancier et scénariste français (Saint-Avit, Puy-de-Dôme, 1925 - Paris 1990).

Romancier, il entame à partir de 1967 une carrière de scénariste et de dialoguiste avec l'Horizon, de Jacques Rouffio, pour qui il adaptera, en 1978, son propre roman le Sucre. Fidèle aux sujets à thèse (racisme, anti-militarisme, magouilles politiques et financières...) traités de manière rapide, spectaculaire, parfois un peu didactique, qui le rapprochent d'un cinéma de dénonciation à l'américaine, sa meilleure contribution est, peut-être, son travail sur le scénario de la Victoire en chantant (J. -J. Annaud, 1976). Il a également écrit les scénarios de Il pleut sur Santiago (H. Soto, 1975), Sept morts sur ordonnance (Rouffio, 1975), l'État sauvage (F. Girod, 1978), Judith Therpauve (P. Chéreau, 1978), la Banquière (Girod, 1980).

CONDENSEUR.

Dispositif optique employé sur certains appareils de projection pour concentrer la lumière sur la fenêtre de projection. ( PROJECTION.)

CÔNE.

Tronc de cône métallique placé devant un projecteur d'éclairage à lentille de Fresnel pour réduire l'ouverture du faisceau lumineux.

CONKLIN (Chester)

acteur américain (Oskaloosa, Iowa, 1886 - Los Angeles, Ca., 1971).

Après deux ans de music-hall et de théâtre, il est clown de cirque chez Barnum, puis joue pendant cinq ans dans les comédies Keystone de Mack Sennett auprès de Charlie Chaplin, de Ford Sterling et de Mack Swain. On le reconnaît à ses moustaches de morse, à son nez bulbeux de poivrot, et à son œil légèrement vitreux, ses vêtements trop grands. Il s'est fait une silhouette connue dans les films de slapstick avant de se reconvertir dans de plus sérieuses entreprises, puisqu'on l'a vu dans les Rapaces de Stroheim (1925 ; 1923), dans des films de Lewis Milestone, Gregory La Cava, Allan Dwan, Victor Fleming et Preston Sturges, où le public aimait à le reconnaître. Dans le Dictateur (1940), c'est lui que Charlot, barbier, rasait au son de la Rhapsodie hongroise. On l'a encore vu auprès de Jerry Lewis dans Trois Bébés sur les bras (1958), et pour la dernière fois dans un western de Fielder Cook (A Big Hand for the Little Lady, 1966).

CONNER (Bruce)

artiste et cinéaste expérimental américain (McPherson, Kans., 1933).

Après des études d'art à l'université du Nebraska, il fabrique des boîtes-sculptures à San Francisco. Il réalise A Movie (1958), qui devient l'un des plus célèbres films du cinéma underground. Comme Cosmic Ray (1961), c'est un collage de chutes, de préférence spectaculaires ou érotiques, provoquant des effets comiques. Le procédé avait déjà tenté les Marx Brothers à la fin de la Soupe aux canards (1933), les lettristes ou Griffi Baruchello (La verifica incerta, 1965), et c'est l'équivalent filmique des photomontages dadaïstes. Mais Conner le survolte par un montage ultrarapide. Beaucoup de ses films — sauf Vivian (1965), The White Rose (1965-1967), Looking for Mushrooms (1966), Raga (id.), Breakway (1967), bouts d'essai d'une jeune chanteuse, et Liberty Crown (1970) sont ainsi des montages de matériau filmé par d'autres. Report (1963-1967) mêle les plans fameux des assassinats de John Kennedy et d'Oswald à Dallas, maintes fois répétés, à des extraits de publicités ou de films d'horreur. Crossroads (1974-75) est une variation sur des images ralenties de l'explosion de la première bombe H américaine en 1945. Dans la même veine, Take the 5 h 10 to Dreamland (1975) est un film onirique.