Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
V

VIDOR (King) (suite)

Contraint, faute de commanditaires, à une retraite prématurée, King Vidor se tourne vers l'écriture, la peinture, la philosophie. Dans les années 60, il travaille à ce qui aurait été pour lui l'équivalent du Huit et demi de Fellini, The Milly Story ; à The Man Called Cervantes ; à un film sur la fondatrice de la Science chrétienne, Mary Baker Eddy. Ces projets n'aboutissent pas. Il enseigne à l'université du sud de la Californie et tourne deux courts métrages expérimentaux. En 1979, il reçoit un Oscar pour l'ensemble de son œuvre.

Il y a assurément autant de modestie que d'orgueil dans ce propos de son autobiographie : « Je n'aime pas être classé parmi les vieux pionniers. On dit que j'étais en avance. Si je tournais aujourd'hui je serais aussi en avance. »

Films  :

le Tournant (The Turn in the Road, 1919) ; Better Times (id.) ; The Other Half (id.) ; Poor Relations (id.) ; The Jack-Knife Man (1920) ; The Family Honor (id.) ; The Sky Pilot (1921) ; Love Never Dies (id.) ; The Real Adventure (1922) ; Dusk to Dawn (id.) ; Conquering the Woman (id.) ; Peg o' My Heart (id.) ; la Sagesse de trois vieux fous (Three Wise Fools, 1923) ; The Woman of Bronze (id.) ; Capriciosa (Wild Oranges, 1924) ; Happiness (id.) ; Wine of Youth (id.) ; Wife of the Centaur (id.) ; Son heure (His Hour, id.) ; la Grande Parade (The Big Parade, 1925) ; Fraternité (Proud Flesh, id.) ; la Bohème (id. ; 1926) ; Bardelys le Magnifique (Bardelys the Magnificent, id.) ; la Foule (The Crowd, 1928) ; Une gamine charmante (The Patsy, id.) ; Mirages (Show People, id.) ; Hallelujah (id., 1929) ; Billy le Kid (Billy the Kid, 1930) ; Not So Dumb (id.) ; Street Scene (1931) ; le Champion (The Champ, id.) ; l'Oiseau du paradis (Bird of Paradise, 1932) ; Cynara (id.) ; The Stranger's Return (1933) ; Notre pain quotidien (Our Daily Bread, 1934) ; Nuit de noces (The Wedding Night, 1935) ; So Red the Rose (id.) ; la Légion des damnés (The Texas Rangers, 1936) ; Stella Dallas (1937) ; la Citadelle (The Citadel, 1938) ; le Grand Passage (North-west Passage, 1940) ; Comrade X. (id.) ; H. M. Pulham Esq. (1941) ; Romance américaine (An American Romance, 1944) ; Duel au soleil (Duel in the Sun, 1947) ; On Our Merry Way / A Miracle Can Happen (CO Leslie Fenton, 1948) ; le Rebelle (The Fountainhead, 1949) ; la Garce (Beyond the Forest, id.) ; Lightning Strikes Twice (1951) ; Japanese War Bride (1952) ; la Furie du désir (Ruby Gentry, id.) ; l'Homme qui n'a pas d'étoile (Man Without a Star, 1955) ; Guerre et Paix (War and Peace, US-IT, 1956) ; Salomon et la Reine de Saba (Solomon and Sheba, 1959) ; Truth and Illusion : an Introduction to Metaphysics (CM, 1966) ; Metaphor (CM, 1979).]

VIERGE.

Film vierge, ou pellicule vierge, film n'ayant pas encore été exposé à la lumière.

VIERNY (Sacha)

chef opérateur français (Bois-le-Roi 1919 - 2001).

Après de nombreux courts métrages, il éclaire Hiroshima mon amour (1959) pour Alain Resnais, qui lui confie encore les prises de vues (en noir et blanc très contrasté) de l'Année dernière à Marienbad (1961), Muriel (1963), La guerre est finie (1966), Stavisky (1974), et Mon oncle d'Amérique (1980). Mais il collabore également avec Pierre Kast (le Bel Âge, 1960 ; la Morte-saison des amours, 1961) Luis Buñuel (Belle de jour, 1967), Marguerite Duras (la Musica, 1967 ; Baxter, Vera Baxter, 1977), Claude Faraldo (Bof..., 1971), Jean Chapot (les Granges brûlées, 1973), Raul Ruiz (l'Hypothèse du tableau volé, 1979), Bertrand Blier (Beau-père, 1981) ou Peter Greenaway (le Ventre de l'architecte, 1986 ; Drowning by Numbers, 1988 ; le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, 1989 ; Prospero's Book, 1991).

VIERTEL (Berthold)

scénariste et cinéaste américain d'origine autrichienne (Vienne 1885 - id. 1953).

Poète, dramaturge, romancier, il collabore à quelques films allemands muets comme réalisateur et scénariste. C'est dans ce dernier domaine surtout qu'il gagne une enviable réputation aux États-Unis, où il arrive en 1929 (il collabore avec Murnau pour les Quatre Diables, cette même année, et pour City Girl en 1930). À partir de 1934, il dirige plusieurs films en Grande-Bretagne (Little Friend, 1934 ; The Passing of the Third Floor Back, 1935 ; Rhodes of Africa, 1936). Il fut l'époux de Salka Viertel, (1889 - 1978) et le père de Peter Viertel, lui-même scénariste et marié à Deborah Kerr.

VIÊT-NAM.

Dans ce qui était alors l'Indochine française, les premières salles publiques ont été ouvertes en 1910. On en comptait 33 en 1927, 63 en 1939. En 1975, dans le Sud seulement, elles étaient au nombre de 200. Le premier film « indochinois » semble avoir été Kim Van Kieu (1923), tourné à Hanoi d'après une légende locale mais par un Français, E. A. Famechon. Suivirent Une épouse pour Tou-Fou (1925) et la Belle Histoire de Madame de (1929). En 1938, un Chinois établi en Indochine, Tran Phi, réalise la Fleur du cimetière pour une société chinoise.

Dès 1946, au début des hostilités avec les Français, le Viêt-minh commence à produire des actualités politiques, des reportages sur les combats en cours et des films d'« agitation », comme À bas l'impérialisme ! et Mettons les Occidentaux en boîte ; l'organisation révolutionnaire met sur pied une « unité de projection » (en 16 mm) qui circule à travers le pays. Il y aura une centaine de ces unités en 1957, un millier en 1975. Au Nord, un Centre d'instruction et de production va jouer un rôle décisif après la signature par Hô Chi Minh (15 mars 1953) du décret créant la Société nationale de cinéma et de photographie. La production est encore uniquement documentaire et les projections ont lieu en plein air ou dans des abris souterrains. En 1959 est réalisé le premier film de fiction, Nous vivons sur les rives d'un même fleuve (Chung mot dong song), sur le thème de la division du pays par le 17e parallèle. Au Sud, durant la guerre américaine, les régimes de Diem puis de Thieu produisent des films de propagande anticommuniste.

Au Nord, après l'indépendance (1954), la production s'élève, en moyenne, à cinq ou six longs métrages par an et à une dizaine de courts métrages. Ces chiffres doublent après la réunification de 1975 grâce à l'activité des studios de Hanoi et d'Hô Chi Minh-Ville (ex-Saigon) et de celui de l'armée : au total, depuis 1954, une centaine de films de fiction ont été produits ; autant de films d'animation et environ trois mille films d'actualités, de documentaires et de bandes de vulgarisation scientifique. Parmi les documentaires les plus marquants figurent Diên Biên Phu (1955), L'eau arrive à Bac Hung Haï (1959) et la Victoire historique du printemps 1975.