Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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REED (Donna Belle Mullenger, dite Donna) (suite)

Née dans une famille de paysans, lauréate à divers prix de beauté, elle entre à vingt ans à la MGM, où elle tient pendant plusieurs années l'emploi de jeune fille modèle. Elle impose ses qualités d'actrice dans les Sacrifiés (J. Ford, 1945) et La vie est belle (F. Capra, 1947), et, après plusieurs rôles incolores, remporte l'Oscar pour son interprétation d'Alma, la prostituée de Tant qu'il y aura des hommes (F. Zinnemann, 1953). Elle connaît alors quelques succès dans le registre dramatique (la Dernière Fois que j'ai vu Paris, R. Brooks, 1954 ; la Rançon (Ransom, Alex Segal, 1956 ; Coup de fouet en retour, J. Sturges, id.). En 1958, elle crée le « Donna Reed Show », et abandonne le cinéma pour se consacrer à cette émission qui sera, pendant huit ans, l'une des plus populaires de la télévision américaine.

REED (Oliver)

acteur anglais (Wimbledon 1938 - La Valette, île de Malte, 1999).

Neveu de Carol Reed, il apparaît dans le Silence de la colère (G. Green, 1960) mais est remarqué dans la Nuit du loup-garou (T. Fisher, 1961). Son rôle dans les Damnés (J. Losey, id.) est typique des emplois de mauvais garçon, massif, inquiétant, imprévisible, dont il se dégagera rapidement grâce à la confiance de Michael Winner et de Ken Russell pour devenir une vedette au jeu multiple : The System (Winner, 1964), Scotland-Yard au parfum (The Jokers, id., 1966), l'Aventure sauvage (The Trap, Sidney Hayers, 1967), la Malédiction des Whateley (The Shuttered Room, David Greene, id.), Qu'arrivera-t-il après ? (I'll Never Forget What's His Name, Winner, id.), Oliver ! (id., C. Reed, rôle de Bill Sikes, 1968), Assassinats en tous genres (B. Dearden, 1969), Love (Russell, id.), les Charognards (The Hunting Party, Don Medford, 1971), les Diables (Russell, id.), Triple Écho (M. Apted, 1973), les Trois Mousquetaires (R. Lester, 1974 ; il joue le rôle d'Athos), On l'appelait Milady (id., 1975), Royal Flash (id., id.), Tommy (Russell, id.), The Prince and the Pauper (R. Fleischer, 1977), le Grand Sommeil (Winner, 1978), le Lion du désert (Mustapha Akkad, 1979), The Sting II (Jeremy Paul Kagan, 1983), Castaway (N. Roeg, 1987), le Retour des Mousquetaires (R. Lester, 1989), Les Aventures du Baron de Münchausen (T. Gilliam, id.), A Ghost in Monte-Carlo (John Hough, 1990), Treasure Island (Fraser C. Heston, id.), Master of Dragonard Hill (Gérard Kikoïne, id.), Funny Bones, les drôles de Blackpool (Peter Chelsom, 1995). Après une certaine éclipse au cours des années 80 et 90, il termine sa carrière par une prestation remarquée en marchand d'esclaves dans Gladiator (id., Ridley Scott, 2000).

REEVES (Keanu)

acteur américain (Beyrouth, Liban, 1965).

C'est probablement son physique exotique (son père est hawaiien) et sa popularité auprès des jeunes de sa génération qui ont valu à Keanu Reeves d'être choisi par Bernardo Bertolucci pour incarner son Little Buddah (1994). Il a été aussi le jeune et naïf chevalier d'Ancenis dans les Liaisons dangereuses (S. Frears, 1988). Pour l'acteur, ces consécrations sont cependant ses rôles les moins intéressants. On préférera le fils à papa tombé dans la prostitution dans My Own Private Idaho (G. Van Sant, 1991) ou le flic obstiné d'Extrême Limite (Kathryn Bigelow, 1991), où Keanu Reeves prouve que, s'il le désire, il peut être plus que la coqueluche d'une génération. Il tourne en 1995 Speed (id., Jan De Bont), en 1996 Johnny Mnemonic (id., Robert Longo), en 1997 l'Associé du Diable (The Devil's Advocate, Taylor Hackford) et il conquiert de public adolescent avec Matrix (id., Andy et Larry Wachowski, 1998).

REEVES (Steve)

acteur américain (Glasgow, Mont., 1926 - 2000).

Ancien Monsieur Univers, il s'établit en Italie après avoir réalisé une prestation décorative et musclée dans le musical Athena (R. Thorpe, 1954). Les Travaux d'Hercule (P. Franscisci, 1957) et sa suite Hercule et la reine de Lydie (id., 1959) le consacrent prince du péplum. Son regard clair et assez expressif lui a permis d'éviter le ridicule et de se maintenir à un certain niveau de qualité dans des films comme la Bataille de Marathon (J. Tourneur, id.) ou Romulus et Remus (S. Corbucci, 1961). Vers la fin des années 60, le péplum étant en déclin, il se reconvertit dans le western italien, mais sans succès, et il se retire en 1968.

RÉFLEX.

Visée réflex, système de visée où l'on observe l'image fournie par l'objectif de prise de vues lui-même. ( CAMÉRA.)

REGGIANI (Serge)

acteur français (Reggio Emilia, Italie, 1922).

Comédien intense, trop expressionniste pour le sage cinéma français de l'après-guerre, il n'a pas fait la grande carrière que son talent autorisait. Ses premiers rôles importants ont été des personnages négatifs, sarcastiques, des salauds cyniques, dans le Voyageur de la Toussaint (L. Daquin, 1943), dans les Portes de la nuit (M. Carné, 1946) ou dans Manon (H.-G. Clouzot, 1949). Il est ensuite le perdant des Amants de Vérone (A. Cayatte, id.), puis de Casque d'or (J. Becker, 1952). Il porte alors sur son visage tourmenté tout le tragique d'une époque qui doute d'elle-même.

Le cinéma et le théâtre (il a été en 1959 le créateur halluciné des Séquestrés d'Altona, de Jean-Paul Sartre) l'emploient trop épisodiquement, et souvent mal. Dans les années 60, il entame une carrière de chanteur, exigeant sur les textes qu'il interprète, qui emporte un réel succès populaire. Il apparaît dans des films de Robert Enrico, de Claude Lelouch, de Claude Sautet. Il a également tourné dans des films italiens, notamment : les Chemises rouges (G. Alessandrini et F. Rosi, 1952), la Grande Pagaille (L. Comencini, 1960), le Guépard (L. Visconti, 1963), La maffia fait la loi (D. Damiani, 1968), Touche pas la femme blanche (M. Ferreri, 1974), la Terrasse (E. Scola, 1980).

Autres films :

le Carrefour des enfants perdus (L. Joannon, 1944) ; François Villon (A. Zwobada, 1945) ; Étoile sans lumière (M. Blistène, id.) ; Au royaume des cieux (J. Duvivier, 1949) ; Retour à la vie (épis. de J. Dréville, id.) ; le Parfum de la dame en noir (Daquin, id.) ; Au royaume des cieux (J. Duvivier, id.) ; les Anciens de Saint-Loup (G. Lampin, 1950) ; la Ronde (M. Ophuls, id.) ; Les salauds vont en enfer (R. Hossein, 1955) ; Marie-Octobre (Duvivier, 1959) ; le Doulos (J. -P. Melville, 1962) ; l'Armée des ombres (id., 1969) ; Vincent, François, Paul et les autres (Sautet, 1974) ; le Chat et la Souris (C. Lelouch, 1975) ; le Bon et les Méchants (id., 1976) ; Violette et François (J. Rouffio, 1977) ; Fantastica (G. Carle, 1979) ; l'Apiculteur (T. Angelopoulos, 1986) ; Mauvais sang (L. Carax, id.) ; l'Apiculteur (T. Angelopoulos, id.) ; Coupe franche (Jean-Pierre Seauné, 1989) ; Plein fer (Josée Dayan, 1990) ; J'ai engagé un tueur (A. Kaurismäki, 1990) ; De force avec d'autres (Simon Reggiani, 1992).