Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
P

PHOENIX (River)

acteur américain (Madras, Org., 1970 - Los Angeles, Ca., 1993).

Authentique enfant de 68, né au sein d'une famille bohème, River Phoenix a déboulé sur les écrans en 1986, adolescent blondinet, ses yeux bleus à l'abri derrière ses sourcils souvent soucieusement froncés, volontaire et énergique, dans Stand by Me (R. Reiner) et dans Mosquito Coast (P. Weir). La maturité de son jeu alliée à la spontanéité créait une gravité rare chez un acteur aussi jeune. En 1988, il est cité aux Oscars pour sa création magistrale de jeune fuyard sur qui pèsent des responsabilités écrasantes, dans À bout de course (S. Lumet). C'est donc le plus prometteur des jeunes talents qu'engage, sur une inspiration, Steven Spielberg, pour jouer le rôle du jeune Indiana Jones dans le sympathique prologue d'Indiana Jones et la dernière croisade (1989). River Phoenix passe très vite à des rôles adultes avec Je t'aime à te tuer (L. Kasdan, 1990), lourde farce où son jeu tout en nuances est déplacé et son personnage sacrifié. Il fait preuve d'un certain courage en acceptant de jouer le prostitué atteint de narcolepsie de My Own Private Idaho (G. Van Sant, 1991), création hagarde et habitée qui reste sa meilleure prestation (prix d'interprétation au Festival de Venise). On ne peut donc que regretter sa mort prématurée, peut-être prévisible dans le regard lourd et grave qui a toujours été le sien.

PHOTOGÉNIE.

Qualité d'un visage, d'un paysage, d'une lumière, etc., qui produisent un effet agréable en photographie.

PHOTOGRAMME.

Terme employé par Moholy-Nagy en 1925 pour désigner une photo faite sans appareil, par application directe d'objets sur la pellicule (ce qu'au même moment Man Ray appelle « rayographe », et Christian Schad « schadogramme »). Aujourd'hui, le mot désigne la plus petite partie de la pellicule filmique, les petits cadres dont le défilement dans l'appareil donne l'illusion du mouvement. Par extension : photographie obtenue par agrandissement d'une image du film lui-même, idéalement le négatif, à défaut une copie positive. Compte tenu de la taille réduite de ces images, les photogrammes présentent souvent un grain assez visible, souvent renforcé — dans le cas fréquent où l'on part d'une copie — par un contraste excessif. (En projection, le grain est beaucoup moins visible, en raison de la succession rapide des images ;  GRANULATION.) Aussi ne recourt-on aux photogrammes que faute d'un autre matériau. Presque toujours, les photographies qui paraissent tirées du film ont en fait été réalisées par le photographe de plateau. ( TOURNAGE.)

PHOTOGRAPHE DE PLATEAU.

Technicien, n'appartenant pas à l'équipe de tournage, qui réalise les photographies destinées au matériel publicitaire du film. ( GÉNÉRIQUE.)

PHOTOMÉTRIE.

Pour faciliter la lecture de cet ouvrage, on a souvent employé certains termes — « luminosité », par exemple — qui n'appartiennent pas, en fait, au vocabulaire de la photométrie. Comme l'étymologie l'indique, la photométrie se préoccupe de mesurer la lumière.

Luminosité.

Impression visuelle, sensation que nous percevons de la luminance des objets éclairés.

Flux lumineux.

Caractérise la puissance lumineuse de la source de lumière, il est défini par la quantité de lumière émise dans toutes les directions dans un temps t. Le flux lumineux s'exprime en lumens.

Intensité lumineuse.

Cette grandeur permet de caractériser la répartition de la lumière dans une direction donnée. L'intensité lumineuse s'exprime en candelas.

Éclairement.

C'est la quantité de lumière uniformément répartie que reçoit une surface. Selon la puissance et la distance de la source qui les éclaire, les objets sont plus ou moins éclairés. L'éclairement se mesure en lux, il peut être extrêmement variable : un objet placé en plein soleil reçoit environ 100 000 lux ; au clair de lune, il reçoit moins de 0, 1 lux.

Luminance.

Un corps paraît lumineux soit qu'il reçoive de la lumière, soit qu'il émette de la lumière. Dans le cas d'une surface éclairée, celle-ci réfléchit différemment la lumière qu'elle reçoit selon que son état de surface est parfaitement réfléchissant (surface polie) ou diffusant (surface irrégulière). La luminance s'exprime en candelas par mètre carré.

Transparence.

Un matériau est dit transparent lorsqu'il peut être traversé par la lumière. La proportion de lumière qui n'est pas transmise est absorbée par le matériau. Aucun matériau ne laisse passer 100 % de la lumière qu'il reçoit.

Opacité.

C'est l'inverse de la transparence. Un matériau opaque ne se laisse pas traverser par la lumière. La notion d'opacité est progressive, un matériau, selon son épaisseur peut laisser passer une certaine partie de la lumière qu'il reçoit.

Densité.

En photométrie, on entend par densité, le logarithme de l'opacité d'un matériau, généralement une surface sensible. Si un matériau laisse passer 10 % de la lumière qu'il reçoit, soit une opacité de 1/10, sa densité est de 1 ; si la proportion est de 1/100, la densité est de 2 ; 1/1 000, sa densité est de 3 ; 1/10 000, sa densité est de 4. Cette valeur correspond à la densité maximale des surfaces photosensibles utilisées dans le cinéma (pellicules positives) avant le voile total. Un rapport d'opacité du simple au double se traduit par une variation de densité de 0,30 (log 2 = 0,30103).

Lumination.

C'est l'« énergie lumineuse » que reçoit une surface sensible qui déterminera son exposition. On désigne par lumination le produit de l'éclairement par le temps durant lequel est exposé une surface sensible. La lumination s'exprime en lux.seconde.

L'image photographique restitue l'impression visuelle que nous ressentons devant une scène. Elle y parvient parce que l'image de chaque objet est d'autant plus claire que l'objet nous paraît plus lumineux. Or l'émulsion photographique ne sait qu'enregistrer les éclairements qu'elle reçoit. Il ressort de cela que l'éclairement de chaque point de l'image fournie par un objectif croît non pas avec l'éclairement de l'élément correspondant de la scène filmée mais avec la luminance de cet élément. C'est évidemment là que réside l'intérêt fondamental de la notion de luminance. (Dans le chapitre Contraste, le « contraste du sujet » est ainsi, en fait, un contraste de luminances alors que le contraste de l'image sur l'écran est un contraste d'éclairements.)