Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LIVESEY (Roger)

acteur britannique (Barry, Pays de Galles, 1906 - Watford 1976).

Il trouve ses rôles importants à la London Films, dans Rembrandt (A. Korda, 1936) et Alerte aux Indes (id., 1938). Il devient ensuite l'un des acteurs principaux des « Archers » (M. Powell et E. Pressburger). C'est ainsi qu'il interprète Clive Candy (à 25, 45 et 60 ans) dans le célèbre Colonel Blimp (1943), le châtelain de Je sais où je vais (1945) et l'avocat au procès surnaturel d'Une question de vie ou de mort (1946). Cet excellent acteur de composition s'est imposé dans des rôles très variés : citons le directeur de production dans l'Étrangère intime (J. Losey, 1956), le pasteur amateur d'érotisme dans Holp-up à Londres (B. Dearden, 1960), le vieil artiste de music-hall en retraite dans le Cabotin (T. Richardson, id.).

LIVE SOUND.

Locution anglaise pour son direct.

LIVINGSTON (Margaret)

actrice américaine (Salt Lake City, Utah, 1895 - Warrington, Penn., 1984).

Elle joue parfois les rôles de vamps à la fin de la période muette et au début du parlant. Elle est notamment la tentatrice de l'Aurore F. W. Murnau, 1927), qui incite George O'Brien à se débarrasser de son épouse (Janet Gaynor). Elle apparaît également dans Streets of Shanghai (Louis Gasnier, 1927), Seven Keys to Baldpate (R. Barker, 1929), le Dernier Avertissement (P. Leni, id.), Bellamy Trial (Monta Bell, id.), To-night at Twelve (Harry Pollard, id.). Elle épousa le chef d'orchestre Paul Whiteman.

LIZZANI (Carlo)

cinéaste italien (Rome 1922).

Critique dans les revues Cinema et Bianco e Nero, assistant de Vergano (Le soleil se lève encore, 1946, film où il est également acteur), De Santis (Chasse tragique, 1948, également acteur ; Riz amer, 1949), Rossellini (Allemagne année zéro, 1947), Lattuada (le Moulin du Pô, 1949), il débute dans la réalisation avec un documentaire sur l'Italie du Sud (Nel mezzogiorno qualcosa è cambiato, 1950) ; il reprend dans son premier long métrage, Achtung ! banditi (1951), vibrant hommage à la Résistance, les leçons de ses maîtres, en particulier celles de Vergano. Avec Dans les faubourgs de la ville (Ai margini delle metropoli, 1953) et surtout un épisode (L'amore che si paga sur la prostitution) du célèbre film collectif l'Amour à la ville (L'amore in città, id.), il est parmi ceux qui tentent de maintenir vivante la ligne zavattinienne du néoréalisme authentique.

Mais c'est Chronique des pauvres amants (Cronache di poveri amanti, 1954) qui lui vaut la consécration internationale (avec un prix à Cannes) : adaptant le roman de Vasco Pratolini, il y évoque avec ferveur l'atmosphère de violence et de terreur de l'Italie fasciste dans la Florence des années 30. Il reste fidèle au souvenir de cette époque tragique dans : le Bossu de Rome (Il gobbo, 1960), ou comment un résistant devient gangster ; Traqués par la Gestapo/l'Or de Rome (L'oro di Roma, 1961), sur la déportation de juifs de Rome ; le Procès de Vérone (Il processo di Verona, 1963), sur l'exécution de Ciano comme « traître » par les mussoliniens irréductibles ; les Derniers Jours de Mussolini (Mussolini, ultimo atto, 1974).

Simultanément, il multiplie les films purement commerciaux sur le thème du banditisme : Bandits à Milan (Banditi a Milano, 1968), la Vengeance du Sicilien (Torino nera, 1972). Il témoigne ensuite sur le terrorisme politique de droite avec San Babila ore 20 : un delitto inutile (1976). Il est revenu à l'inspiration de ses débuts avec Fontamara (1979), adaptation du roman d'Ignazio Silone sur les premières années du fascisme à travers le portrait d'un paysan que sa prise de conscience conduit à une exemplaire et vaine tentative de résistance. Caro Gorbaciov (1988) est une évocation, en forme de docu-drame, de la dernière nuit de liberté de Boukharine (1937) et de la rédaction de sa célèbre « Lettre aux futures générations des dirigeants du Parti ». De 1979 à 1982, il est directeur de la Mostra de Venise. Il a écrit Il cinema italiano (1953), édition régulièrement mise à jour jusqu'aux années 80.

Autres films :

Lo svitato (1956) ; Il fiume giallo (inachevé, 1957) ; la Muraille de Chine (La muraglia cinese, DOC, 1958) ; Esterina (1959) ; Il carabiniere a cavallo (1961) ; La vita agra (1964) ; Amori pericolosi (épisode : la Ronda, id.) ; La Celestina (1965) ; Guerre secrète (CO T. Young, Christian-Jaque, Werner Klinger, FR, ITAL, ALL, id.) ; Thrilling (épisode : L'autostrada del sole, id.) ; Lutring, réveille-toi et meurs (Lutring / Svegliati e uccidi, sous pseud. : Lee W. Beaver, 1966) ; Du sang dans la montagne (Un fiume di dollari, sous pseud. : L. W. Beaver, id.) ; Requiescant (1967) ; L'amante di Gramigna (1969) ; Amore e rabbia (épisode : L'indifferenza, id.,  : 1967) ; Barbagia (id.) ; Scandale à Rome (Roma bene, 1971) ; Crazy Joe (1974) ; Storie di vita e malavita (1975) ; San Babila ore venti un delitto inutile (1976) ; Uomini merce (id.) ; Kleinhoff Hôtel (1977) ; La casa del tappeto giallo (1983) ; Mamma Ebe (1985) ; Caro Gorbaciov (1988) ; Tutta colpa di Dio (1990) ; Cattiva (1991) ; Celluloide (1995).▲

LLOYD (Frank)

cinéaste américain (Glasgow, Écosse, 1886 - Santa Monica, Ca., 1960).

Chantre de « l'épopée tranquille » (selon la formule de Jean Mitry), Frank Lloyd fut l'un des plus prolifiques réalisateurs des années 20 et 30 (plus de cent films, répartis entre toutes les grandes compagnies américaines), excellant surtout dans le récit d'aventures maritimes et la fresque historique. Avec moins de souffle épique que Walsh ou Curtiz, moins de sensibilité que Ford, moins d'humour que Hawks, il n'en reste pas moins l'un de ces solides artisans qui ont forgé la réputation d'Hollywood. D'abord acteur et scénariste, il se lance dans la mise en scène en 1914, dirigeant de nombreux westerns avec William Farnum, des biographies romancées comme David Garrick (1916), puisant son inspiration aussi bien chez Georges Ohnet ou Zane Grey que Balzac ou Victor Hugo. Il connaît un immense succès en 1924 avec l'Aigle des mers (The Sea Hawk), une « flibusterie » de la plus belle eau, bientôt suivie du Corsaire masqué (The Eagle of the Sea, 1926) et de Lady Hamilton (The Divine Lady, 1929), où se mêlent habilement batailles navales, romances amoureuses et intrigues de cour. De son œuvre parlante, on retiendra surtout : Cavalcade (id., 1933), d'après Noel Coward, l'histoire d'une famille britannique, et Berkeley Square (id., id.), d'après Henry James, un retour dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, deux films tournés en Grande-Bretagne ; le fameux Révoltés du « Bounty » (Mutiny on the Bounty, 1935, avec Clark Gable et Charles Laughton), prototype du film de pirates ; Une nation en marche (Wells Fargo, 1937), épopée des postes américaines ; le Roi des gueux (If I Were King, 1938), une vie de François Villon ; les Maîtres de la mer (Rulers of the Sea, 1939), les débuts de la navigation marchande. Son dernier film, en 1955, est un honnête western Republic : Quand le clairon sonnera (The Last Command), avec Sterling Hayden. Autant de films qui lui valent une place estimable, comme celle qu'occupent dans le domaine du roman un Salgari ou un Henry de Monfreid.