Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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DAVIS (Desmond)

cinéaste et producteur britannique (Londres 1928).

Après un début de carrière comme assistant à la prise de vues, il réalise la Fille aux yeux verts (Girl with Green Eyes, 1964), l'Oncle (The Uncle, id.), puis le Retour (I was Happy Here, 1965), films qui s'inscrivent dans la lignée du Free Cinema. Après Deux Anglaises en délire (Smashing Time, 1967) et A Nice Girl like me (1969), Davis change radicalement de genre en abordant le cinéma historique à grand spectacle, avec le Choc des Titans (Clash of the Titans, 1980). En 1984, il signe une adaptation d'Agatha Christie, Ordeal by Innocence.

DAVIS (Juliette David dite Dolly)

actrice française (Levallois-Perret 1900 - Cannes 1962).

Blonde, potelée et souriante, elle représente l'ingénue type du cinéma muet, toujours de bonne humeur et parfois minaudante. Elle tourne dans les comédies de Pierre Colombier (Paris en 5 jours, 1926 ; Jim la Houlette, roi des voleurs, id. ; Dolly, 1929). Elle anime de sa gaieté le Fauteuil 47 (1926) et Mademoiselle Josette, ma femme (id.) de Gaston Ravel, le Chauffeur de mademoiselle (H. Chomette, 1928). René Clair lui avait confié un rôle important dans le Voyage imaginaire (1926). Elle participe à un certain nombre de coproductions franco-germaniques et disparaît peu à peu des écrans dans les premières années du parlant.

DAVIS (Virginia, dite Geena)

actrice américaine (Wareham, Mass., 1957).

Geena Davis, grande bringue brune à la moue enfantine, est ravissante. C'est aussi une des meilleures actrices américaines de sa génération, spécialement dans le registre de la comédie. Elle étincelle dans Une équipe hors du commun (P. Marshall, 1991) et surtout dans Héros malgré lui (S. Frears, 1992) où, journaliste aux dents longues, elle soutient la comparaison avec les Jean Arthur ou Barbara Stanwyck chères à Frank Capra. On la sollicite moins dans le registre dramatique, ce que l'on peut regretter : ainsi, dans Thelma et Louise (R. Scott, 1991), c'est surtout la drôlerie de sa composition qui reste à l'esprit. Cependant, sa prestation sensible dans l'univers torturé de D. Cronenberg (la Mouche, 1989) aurait dû donner de l'imagination aux producteurs. À défaut, son compagnon, le réalisateur Renny Harlin, la fait se démener comme une jolie diablesse dans un film de pirates l'Ile aux pirates (Cutthroat Island, 1995) et dans un film d'espionnage assez divertissant Au revoir, à jamais (The Long Kiss Goodbye, 1996).

DAVIS (Judy)

actrice australienne (Perth, 1955).

Selon Woody Allen, c'est tout simplement la meilleure actrice contemporaine. Il est certain que son talent est immense : dans l'effervescence de la découverte du cinéma australien, il a pu faire croire à celui de Gillian Armstrong (Ma brillante carrière, 1979). Très vite, c'est une carrière internationale qui s'est ouverte à elle, non une carrière de star, mais une carrière d'actrice authentique, exigeante et risquée. Elle peut à loisir suggérer une sexualité complexe, plus ou moins contrariée (la Route des Indes, D. Lean, 1984), ou faire éclater une sensualité plus voyante (Barton Fink, J. Coen, 1992 ; le Festin nu, D. Cronenberg, 1991). Mais elle peut également jouer l'hystérie et la névrose sans jamais verser dans le cabotinage : on peut en juger à ses prestations pour Woody Allen (Alice, 1990, et surtout Maris et femmes, 1992, où elle forme avec S. Pollack un couple tumultueux et inoubliable, d'une drôlerie constante ; Harry dans tous ses états, 1997 ; Celebrity, 1998). Judy Davis peut pratiquement tout jouer ; elle a été une George Sand très crédible dans le bizarre Impromptu (id., James Lapine, 1991). Elle sait faire un sort aux répliques les plus banales. Elle sait capter l'attention du spectateur sans pour autant le détourner de l'essentiel. Elle choisit ses rôles et ses cinéastes avec un goût très sûr, comme en attestent en 1996 Blood and Wine (B. Rafelson), les Pleins pouvoirs (C. Eastwood), Harry dans tous ses états et Celebrity (W. Allen, 1997 et 2000).

DAVIS (Robin)

cinéaste français (Marseille 1945).

Formé par l'assistanat et le court métrage (Une méchante petite fille, 1972), il écrit et réalise, en 1975, Ce cher Victor, premier long métrage prometteur, qui séduit la critique par sa maîtrise d'un sujet difficile, l'amour/haine de deux retraités. Très attiré par les sujets « policiers », il connaît un large succès public avec la Guerre des polices (1979) et filme le Delon de l'année 1982, le Choc, qu'il coécrit d'après un roman de Jean-Patrick Manchette. Il revient en 1983 au suspense noir et psychologique, moins spectaculaire, avec J'ai épousé une ombre, adapté de William Irish. Changeant de registre, il tourne en 1985 un film sans vedette, Hors-la-loi, l'épopée mouvementée du désir de liberté d'une bande de jeunes délinquants en fuite.

DAVIS JR. (Sammy)

acteur américain (New York, N. Y., 1925 - Beverly Hills, Ca., 1990).

Enfant de la balle, ayant débuté très tôt comme chanteur et danseur dans le music-hall all-black, l'après-guerre lui permet de devenir une personnalité marquante de la TV et du cabaret. C'est alors qu'un accident (qui le prive de l'œil gauche) risque de mettre fin à sa carrière : il répond à ce défi du destin par un surcroît d'énergie et en 1956 débute à la fois à Broadway et à Hollywood (The Benny Goodman Story, A. Mann). Son autobiographie, Yes I Can (1965), reste un beau livre. Ses autres films exploitent incomplètement ses dons de showman et son humour : Porgy and Bess (O. Preminger, 1959) ; l'Inconnu de Las Vegas (L. Milestone, 1960) ; One More Time (Jerry Lewis, 1970).

DAVOLI (Nino, dit Ninetto)

acteur italien (Rome 1944).

Pasolini le découvre en 1966 et le fait entrer dans son équipe permanente de comédiens « prolétaires ». Sa mimique spontanée, son sourire contagieux, ses cheveux frisés font de lui un des masques privilégiés de l'univers pasolinien : Des oiseaux petits et gros (1966), La terra vista dalla luna (1967), Che cosa sono le nuvole ? (1968) – trilogie où il joue en couple avec Totò ; Théorème (1968) ; le Décameron (1971) ; les Contes de Canterbury (1972) ; les Mille et Une Nuits (1974). Après la mort de son mentor, il continue à jouer le même personnage dans de nombreuses comédies et films érotiques.