Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BASE (2).

Socle spécial permettant de fixer la caméra lorsqu'il n'est pas possible d'installer un pied (caméra au ras du sol, en haut d'une échelle, etc.). [ MOUVEMENTS D'APPAREIL.] Nom donné aux projecteurs dans une cabine de projection double poste : base 1 et base 2 ou base x et base y pour les projecteurs de gauche et de droite (en regardant l'écran).

BASEHART (Richard)

acteur américain (Zanesville, Ohio, 1914 - Los Angeles, Ca., 1984).

Il débute sur scène à Broadway en 1938. Lauréat du prix de la critique new-yorkaise, il est remarqué par Hollywood. Après avoir interprété le psychopathe d'Il marchait dans la nuit (A. Werker, 1948), le Robespierre démoniaque du Livre noir (A. Mann, 1949) et le suicidaire de Quatorze Heures (H. Hathaway, 1951), il tourne indifféremment en Amérique ou en Europe, faisant preuve d'un rare éclectisme dans le choix de ses rôles : il a été le fou de La strada (F. Fellini, 1954), le voleur novice de Il bidone (1955), Ishmael dans Moby Dick (J. Huston, 1956), Ivan dans les Frères Karamazov (R. Brooks, 1958), le Führer dans Hitler (S. Heisler, 1962).

BAŞER (Tevfik)

cinéaste turc (Çankırı 1951).

Après des études d'art graphique et photographique en Turquie, il poursuit sa formation à l'Académie des beaux-arts de Hambourg. Il s'affirme comme l'un des plus talentueux auteurs de sa génération avec deux films réalisés en Allemagne fédérale, où il réside depuis 1980. Dans 40 m² d'Allemagne (40 Metrekare Almanya, 1986) et Adieu au faux paradis (Yanlış Cennete Elveda, 1989), il fait preuve de précision et de rigueur esthétique dans la mise en scène de la vie des femmes turques immigrées en R. F. A. ; la profondeur psychologique de ses personnages émerge sous un regard juste et sobre. La solitude et l'isolement – qui imprègnent particulièrement son troisième long métrage, Au revoir étrangère (Lebewohl Fremde, 1991), tourné sur un îlot de la mer du Nord – sont les principaux thèmes de son cinéma, qui marie avec élégance le réalisme social à la fiction. Après ce film qui concourt pour la Palme d'or à Cannes, T. Başer n'aura plus la possibilité de réaliser ses projets. Il se consacre depuis à l'enseignement du cinéma, dans les universités turques et allemandes.

BASEVI (James)

décorateur et créateur d'effets spéciaux américain d'origine britannique (Plymouth 1890).

Il arrive à Hollywood en 1924 et débute comme décorateur à la MGM, pour qui il travaille sur la Grande Parade (K. Vidor, 1925) ou la Tentatrice (F. Niblo, 1926). De 1930 à 1937, il crée des effets spéciaux, en particulier le fameux tremblement de terre dans San Francisco (W. S. Van Dyke, 1936) et les trucages de Hurricane (J. Ford, 1938). Il dirige ensuite le département décoration de la 20th Century Fox et conclut sa carrière sur deux réussites : À l'est d'Éden (E. Kazan, 1955) et la Prisonnière du désert (1956), de Ford, qui lui avait déjà confié huit de ses films.

BASINGER (Kim)

actrice américaine (Athens, Ga., 1953).

Lauréate d'un concours de beauté à dix-sept ans, puis mannequin, la télévision la révèle en 1976 dans la série « Drôles de dames », avant de commencer une carrière cinématographique en 1980 (Hard Country, de David Greene, 1981). Elle tourne avec des réalisateurs souvent intéressants : Irvin Kershner, Blake Edwards, Robert Altman, Robert Benton. La comédienne ne parvient pas toujours à faire oublier le statut de sex-symbol dans lequel on la cantonne trop souvent : Jamais plus jamais (I. Kershner, 1982), où elle est une James Bond girl, Neuf Semaines et demie (9 1/2 Weeks, Adrian Lyne, 1984), porno soft, avec Mickey Rourke, Sans pitié (No Mercy, Richard Pearce, 1986), J'ai épousé une extraterrestre (My Stepmother is an alien, R. Benjamin, 1988), Sang chaud pour meurtre de sang-froid (Final Analysis, Phil Joanou, 1991). Seuls, Robert Altman (Fool for Love, 1985, Pret-à-porter, 1994) et surtout Blake Edwards (l'Homme qui aimait les femmes, 1983, et Boire et déboires, 1986) ont varié son registre. Après une éclipse, elle est revenue en fascinante call-girl hollywoodienne au visage de Veronica Lake dans L.A. Confidential (C. Hanson, 1997) qui lui a valu un Oscar du second rôle. Je rêvais de l'Afrique (H. Hudson, 2000) la remet au premier plan, mais le film est médiocre.

BASS (Saul)

dessinateur et cinéaste américain (New York, N. Y., 1920 - Hollywood, Ca., 1996).

Venu du dessin publicitaire, il crée en 1946 une société de dessin appliqué au cinéma : films publicitaires et surtout génériques. Il fait de cette dernière branche une spécialité, qu'il révolutionne par son style graphique quasi abstrait, où le défilé des noms est subordonné à l'image choc. Ce style épuré et vif établit une résonance avec ce qui venait simultanément de naître aux studios d'animation UPA. Sa collaboration avec Preminger (Carmen Jones, 1954 ; l'Homme au bras d'or, 1955 ; Sainte Jeanne, 1957 ; Bonjour tristesse, 1958 ; Autopsie d'un meurtre, 1959 ; Exodus, 1960 ; Tempête à Washington, 1962 ; le Cardinal, 1963), Hitchcock (Sueurs froides, 1958 ; la Mort aux trousses, 1959), Wise (West Side Story, 1961), Dmytryk (la Rue chaude, 1962), Frankenheimer (Opération diabolique et Grand Prix, 1966) a été efficace et parfois éclatante. Collaborateur au prédesigning de Psychose (Hitchcock, 1960), il s'est attribué le mérite de la célèbre séquence du meurtre sous la douche. Il a réalisé quelques documentaires et un film de science-fiction, Phase IV (1974).

BASSERMANN (Albert)

acteur allemand (Mannheim 1867 - océan Atlantique 1952).

Présent sur la scène théâtrale depuis 1890, il se rend à Berlin en 1909 et devient vite célèbre (il fait partie de la troupe de Max Reinhardt entre 1909 et 1915). Au cinéma, il est le principal protagoniste d'un des plus anciens films de l'école allemande, l'Autre (Der Andere, Max Mack, 1913). Partenaire d'Asta Nielsen dans la version de Loulou due à Leopold Jessner (1923), il tourne dans Lucrèce Borgia (R. Oswald, 1922), la Femme du pharaon (E. Lubitsch, id.) et de nombreux films muets allemands et autrichiens. Le cinéma parlant le confirme dans sa position de vedette (films d'Oswald, Siodmak, A. Korda, Lamprecht), mais il quitte l'Allemagne lorsque les nazis prennent le pouvoir. En France, en Suisse, il a, hélas, rarement l'occasion de jouer. Aux États-Unis, en revanche, de 1939 à 1946, il tourne beaucoup, mais ne se voit offrir que des rôles secondaires : Il était une fois (G. Cukor, 1941), Madame Curie (M. LeRoy, 1943), Since You Went Away (J. Cromwell, 1944). Après un dernier rôle dans les Chaussons rouges, en Grande-Bretagne (M. Powell et E. Pressburger, 1948), il s'établit à Zurich et se voit accaparé par le théâtre. En 1952, il meurt d'une crise cardiaque dans l'avion qui le ramenait de New York en Europe.