Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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AAES (Erik)

décorateur danois (Nordby 1899 - Charlottenlund 1966).

Assistant décorateur à la Nordisk Film Kompagni et au Folkteatret à Copenhague, il collabore avec Sven Gade à Berlin de 1920 à 1922, puis vient en France, où il se lie avec les meilleurs réalisateurs de l'époque : Alberto Cavalcanti (Yvette, 1927 ; En rade, id. ; la P'tite Lili, 1928) et Jean Renoir (la Petite Marchande d'allumettes, 1928), pour lesquels il invente un univers décoratif baigné d'une poésie sans afféterie. De retour dans son pays, il travaille avec Carl Dreyer (Dies irae/ Jour de colère, 1943 ; Ordet, 1955), retrouve Cavalcanti à Vienne en 1956 pour son adaptation de Brecht (Maître Puntila et son valet Matti, 1956), puis épaule les deux chefs de file du nouveau cinéma danois : Palle Kjaerulff-Schmidt (Week-End, 1962) et, surtout, Henning Carlsen (la Faim, 1966), qui lui offre l'occasion d'achever sa carrière sur une superbe recréation d'atmosphère (Christiania, la capitale de la Norvège en 1890).

ABATANTUONO (Diego)

acteur italien (Milan 1955).

Très célèbre en Italie où il fait figure de star, Abatantuono provient du cabaret où il a exercé ses talents dans le groupe des « Chats de la ruelle des miracles ». À partir de 1976, il tourne dans une vingtaine de comédies populaires qui lui valent un succès considérable malgré la médiocrité des films. Pressentant ses qualités de comédien, Pupi Avati lui donne sa vraie chance en 1986 avec Regalo de Natale, suivi en 1987, d'Ultimo minuto aux côtés d'Ugo Tognazzi. Repéré également par Luigi Comencini (Un garçon de Calabre [Un ragazzo di Calabria], 1987), il devient un acteur fétiche pour Giuseppe Bertolucci (Strana la vita, 1988 ; I cammelli, id.) Gabriele Salvatores (Marrakech Express, 1989 ; Strada blues, 1990 ; Mediterraneo, 1991 ; Puerto Escondido, 1992 ; Nirvana, 1997) et Giovanni Veronesi (Per amore solo per amore, 1994 ; Il barbiere di Rio, 1996). Désormais associé au succès de nombreux films (Nel continente nero, M. Risi, 1993 ; E' arrivata la bufera, D. Luchetti, id. ; Il toro, C. Mazzacurati, id. ; Camere da letto, S. Izzo, 1997 ; Matrimoni, C. Comencini, 1998 ; Il testimone dello sposo, P. Avati, id. ; Concorrenza sleale, E. Scola, 2001), il réussit à imposer une personnalité généreuse d'homme extraverti à la façon méridionale. Parallèlement, il s'implique dans l'écriture, participant aux scénarios de In barca a vela contromano (S. Reali, 1997) et Figli di Annibale (D. Ferrario, 1998).

ABBADIE D'ARRAST (Harry d')

cinéaste américain (Buenos Aires, Argentine, 1897 - Monte-Carlo 1968).

D'origine française basque, élève au lycée Janson-de-Sailly à Paris, Harry d'Abbadie d'Arrast, l'un des plus brillants auteurs de comédies cinématographiques à Hollywood dans les années 20, a connu une carrière météorique. Il arrive à Los Angeles en 1922, travaille avec Chaplin sur l'Opinion publique (1923), puis devient son assistant pour la Ruée vers l'or (1925). Il suit Adolphe Menjou à la Paramount et signe en 1927 un contrat de quatre films pour cette compagnie. Ce sont des comédies de mœurs élégantes, brillantes, au rythme nerveux et à la photographie chatoyante. On y sent l'influence de Lubitsch et du Chaplin de l'Opinion publique. Après ce carré d'as (Service for Ladies, A Gentleman of Paris, Serenade, 1927 ; The Magnificent Flirt, 1928), il tourne encore Dry Martini (1928), Raffles (non crédité et terminé par George Fitzmaurice), Laughter en 1930, Topaze en 1933. Malgré l'accueil chaleureux du public et de la critique, d'Arrast se voit éloigné de Hollywood par des producteurs avec qui il entrait souvent en conflit. Il tourne The Three Cornered Hat (1934) en Espagne d'après Alarcón. Après la guerre, il s'installe sur la Côte d'Azur, où il meurt vingt ans plus tard, oublié de tous.

ABBAS (Khwaja Ahmad)

cinéaste indien (Panipat, Pendjab [auj. Haryana], 1914 - Bombay 1987).

D'abord journaliste de cinéma au Bombay Chronicle, il fonde l'Association théâtrale du peuple indien (IPTA), qui monte des pièces et produit des films à préoccupations sociales. Marqué par l'agitation de masse de son temps, influencé par Upton Sinclair et John Steinbeck, il se veut socialiste sans parti. Tous ses films, sans cesser d'être des mélodrames, abordent des thèmes sociaux ou politiques (la famine, l'enfance abandonnée, l'irrigation, les luttes de libération nationale), mais aucun n'a obtenu le succès de ceux qu'il a écrits pour Raj Kapoor : ‘ le Vagabond ’ (1951), ‘ Monsieur 420 ’ (1955), ‘ Dans l'ombre de la nuit ’ (1957) ou Bobby (1978). Langue : hindi.

Films 

‘ les Enfants de la terre ’ (Dharti Ke Lal, 1946) ; ‘ l'Enfant perdu ’ (Munna, 1954) ; ‘ l'Étranger ’ (Pardesi, 1957 ; coprod. avec Mosfilm [URSS]) ; ‘ le Rêve et la Cité ’ (Gyarah Hazaar Ladkiyan, 1962) ; ‘ Bombay en pleine nuit ’ (Bombai Raat Ki Bahon Mein, 1968) ; ‘ Sept Indiens ’ (Saat Hindustani, 1969) ; ‘ Deux Gouttes d'eau ’ (Do Boond Pani, 1971) ; The Naxalites (1980).

ABBOTT (George)

cinéaste américain (Forestville, N. Y., 1887 - Miami Beach, Fla., 1995).

Son activité d'auteur et de metteur en scène à Broadway est très novatrice : On Your Toes (1936) élargit le rôle du ballet, Pal Joey (1940) invente un ton effronté, On the Town (1944) modernise l'image de la ville. Ces trois comédies musicales inspireront Hollywood. Le film de Paul Fejos, Broadway (1929), doit son pathos au livret dont Abbott est le coauteur. Il réalise lui-même Why Bring That Up ? (1929) et l'adaptation de trois pièces qu'il a montées : Too Many Girls (1940) et, en collaboration avec Stanley Donen, Pique-Nique en pyjama (The Pajama Game, 1957) et Damn Yankees (1958).

ABBOTT (William, dit Bud) et COSTELLO (Louis Francis Cristillo, dit Lou)

ABBOTT (William, dit Bud) [Asbury Park, N. J., 1895 - Los Angeles, Ca., 1974] et COSTELLO (Louis Francis Cristillo, dit Lou) [Paterson, N. J., 1906 - Beverly Hills, Ca., 1959], acteurs américains.

Abbott, le faire-valoir, est maigre et intraitable ; Costello, le bouffon, gros et niais. Rodé au théâtre et à la radio, leur comique se fonde sur des situations absurdes et une folle mécanique verbale. Buck Privates (A. Lubin, 1941) et Pardon My Sarong (E. C. Kenton, 1942) sont de grands succès du box-office. Deux Nigauds contre Frankenstein (Abbott and Costello Meet Frankenstein de Charles Barton, 1948) leur ouvre une voie nouvelle, celle de la parodie ; une longue série s'ensuivra.