Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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WISEMAN (Frederick) (suite)

Autres films :

Hospital (1970) ; Essene (1972) ; Juvenile Court (1973) ; Canal Zone (1977) ; Sinaï Field Mission (1978) ; Manœuvre (1979) ; Seraphita's Diary (fiction, 1982) ; Racetrack (1985) ; Multi-handicaped (1986) ; Adjustment and Work (id.) ; Missile (1987) ; Central Park (1989) ; Zoo (1992) ; High School II (1993) ; Ballet (1995) ; la Comédie-Française ou l'amour joué (1996) ; Belfast, Maine (1999). ▲

WISEMAN (Joseph)

acteur américain d'origine canadienne (Montréal, Québec, 1918).

Son visage sinistre, à la peau tendue, lui vaut de nombreux rôles inquiétants (le « sorcier » du Vent de la plaine, J. Huston, 1960, tout de noir vêtu) ou réellement machiavélique (il est le docteur No dans James Bond contre docteur No, T. Young, 1962). Sa filmographie est riche de rôles souvent médiocres, très inférieurs à son réel talent qu'il a plus d'une fois l'occasion de démontrer à la scène. Retenons cependant sa création ambiguë et sobre de Fernando, le révolutionnaire, dans Viva Zapata (E. Kazan, 1952).

WITHERS (Georgette Lizette Withers, dite Googie)

actrice britannique (Karachi, Inde [auj. Pakistan], 1917).

Après ses débuts dans The Girl in the Crown (M. Powell, 1934), elle tourne sans interruption jusqu'en 1956. Alfred Hitchcock lui offre un rôle secondaire (Blanche, l'une des deux amies de Margaret Lookwook) dans Une femme disparaît (1938), mais elle s'impose surtout dans des films de tradition réaliste comme Un de nos avions n'est pas rentré (Powell et E. Pressburger, 1942, dans le rôle d'une résistante hollandaise) ou Il pleut toujours le dimanche (R. Hammer, 1947, où elle est une habitante du quartier populaire de l'East End). On la remarque également dans le sketch du miroir hanté d'Au cœur de la nuit (B. Dearden, C. Crichton, Hammer, A. Cavalcanti, 1945) et dans les Forbans de la nuit (J. Dassin, 1950) où, créature cupide, elle est inoubliable. Après Port of Escape (T. Young, 1956), elle se fixe en Australie où elle a une activité régulière. On connaît cependant peu de chose de ce qu'elle fait : Nickel Queen (1970), tourné par son mari John McCallum et Time After Time (Bill Hays, 1985). Dans Shine (Scott Hicks, 1996), elle fait un joli retour dans le rôle d'un écrivain au grand cœur.

WITNEY (William)

cinéaste américain (Lawton, Okla., 1910).

Sa filmographie impressionne par le nombre : plus de 100 titres, serials et série B, souvent tournés sur le pouce par ce vieux routier de la Republic, familier de Zorro, des Indiens revus et rhabillés par Hollywood, de Robin des Bois ou de Tarzan. Tout ce qui bouge l'amuse, jusqu'au burlesque involontaire. Sans aucune prétention, il a donné de bons westerns mineurs, et les amateurs ne le dédaignent pas. Il a réalisé plusieurs de ses films, dans les années 30 et 40, avec John English. Witney, pendant la Seconde Guerre mondiale, s'engage dans les marines. On peut donner un échantillonnage de son savoir-faire : le Retour de Zorro (Zorro Rides Again, co John English, 1937) ; les Vautours de la jungle (Hawk of the Wilderness, co English, 1938) ; les Justiciers du Far West (The Lone Ranger, co English, id.) ; Drums of Fu-Manchu (co English, 1940) ; G-Men contre Dragon noir (The Black Dragon, 1943) ; Ghost Canyon Trail (1948) ; The Golden Stallion (1949) ; Shadows of Tombstone (1953) ; le Passage de Santa Fe (Santa Fe Passage, 1955) ; City of Shadows (id.) ; Tarzan et la révolte de la jungle (Tarzan's Jungle Rebellion, 1970)... Son « adaptation » du Maître du monde (Master of the World, 1961), le roman de Jules Verne, est assez bouffonne.

WÓJCIK (Jerzy)

chef opérateur et cinéaste polonais (Nowy Şacz 1930).

Diplômé en 1955 de la section prise de vues de l'école de Łódź, il signe la photographie de quelques-uns des meilleurs films polonais des années 50 et 60 : Eroica (A. Munk, 1958), Cendres et Diamant (A. Wajda, id.), Croix de guerre (K. Kutz, 1959), Personne n'appelle (id., 1960), Mère Jeanne des Anges (J. Kawalerowicz, 1961), Samson (Wajda, id.), Pharaon (Kawalerowicz, 1966), Westerplatte (S. Roewicz, 1967), le Jeu (Kawalerowicz, 1969), le Déluge (J. Hoffman, 1974), Passion (S. Rożewicz, 1976), la Femme au chapeau (id., 1983).

Il est également le metteur en scène de plusieurs films pour la télévision (Jeanne d'Arc, 1976 ; Medea, 1978) et le cinéma (la Plainte [Skarga], 1991 ; la Poche de l'Europe [Wrota Europy], 1999).

WOLF (Konrad)

cinéaste allemand (Hechingen 1925 - Berlin, RDA, 1982).

Fils de l'écrivain Friedrich Wolf, il émigre avec ses parents en URSS en 1933 et rentre en Allemagne en 1945 comme lieutenant de l'Armée rouge. Diplômé du VGIK de Moscou en 1954 (classe de Grigori Aleksandrov). Assistant de Joris Ivens pour L'amitié vaincra (1952) et de Kurt Maetzig pour Ernst Thälmann (1954), il est attaché au studio de la DEFA à partir de 1955. Après avoir tourné ses deux premiers longs métrages (Einmal ist keinmal, 1955 ; Genesung, 1956), il réalise Lissy (1957), qui analyse les circonstances de l'arrivée des nazis au pouvoir, et les Chercheurs de soleil (Die Sonnensucher, 1958), qui étudie les relations de la population avec l'Armée rouge (ce film ne sera diffusé qu'en 1972), il conquiert une réputation internationale avec Étoiles (Sterne, 1959), qui évoque la déportation des Juifs. Sa collaboration avec le scénariste bulgare Angel Wagenstein pour ce film se poursuit avec une adaptation de Saint-Exupéry pour la TV, Der kleine Prinz (1966), et Goya (Goya, oder der arge Weg zur Erkenntnis, 1971), une ample fresque historique. Auparavant, il avait porté à l'écran Leute mit Flügeln (1960), puis l'œuvre célèbre de son père : Professeur Mamlock (Professor Mamlock, 1961), qui avait déjà été réalisé en 1938 par les Soviétiques Minkine et Rappaport, enfin le roman de Christa Wolf, le Ciel partagé (Der geteilte Himmel, 1964), sur la division de l'Allemagne.

C'est à l'écrivain Wolfgang Kohlhaase qu'il doit les scénarios (auxquels il a collaboré) de ses quatre meilleurs films. Dans deux d'entre eux, il raconte, de manière très réaliste, son expérience d'officier de l'Armée rouge chargé de l'administration d'une petite ville allemande en 1945 (J'avais 19 ans [Ich war neunzehn], 1967) et les problèmes de conscience de quatre prisonniers de guerre allemands en URSS qui décident de combattre aux côtés des Russes contre les nazis (Maman, je suis en vie [Mama, ich lebe], 1976). Les deux autres traitent, avec beaucoup de vivacité critique, de la société contemporaine : l'Homme nu sur le stade (Der nackte Mann auf dem Sportplatz, 1977) pose le problème de la communication entre le public et les artistes et dénonce, à travers le cas d'un sculpteur incompris, l'étroitesse d'esprit de certains citoyens. Solo Sunny (1979) brosse avec sympathie et lucidité le portrait d'une jeune femme qui affirme son autonomie en devenant une vedette de la chanson. Enfin, avant sa mort prématurée, Wolf a dirigé la réalisation collective d'un long portrait-interview du célèbre chanteur Ernst Busch, Busch chante (Busch singt, 1982), en tant que témoin et militant d'un demi-siècle d'histoire de l'Allemagne. ▲