Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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CHEN KAIGE

cinéaste chinois (Pékin 1952).

Fils du cinéaste Chen Huai'ai. La révolution culturelle interrompt ses études et en 1968, il est envoyé dans une plantation de caoutchouc au Yunnan. Trois ans plus tard, il s'engage dans l'armée où il reste cinq ans. Après quoi il rentre à Pékin et travaille pendant trois ans comme ouvrier dans les laboratoires de cinéma. En 1978, il est admis à l'Institut de cinéma de Pékin qui vient de rouvrir ses portes après dix ans d'interruption. Diplômé en 1982, Chen réalise deux téléfilms avant de partir pour les studios de Guangxi avec son camarade d'études, le cameraman Zhang Yimou. Son premier film la Terre jaune (Huang tudi, 1984) est brillamment accueilli dans divers festivals internationaux. Il réalise ensuite le Grand défilé (Da yue bing, 1986) dont la photographie, comme pour la Terre jaune, est de Zhang Yimou. Ces films proposent une nouvelle esthétique, très visuelle, qui rompt avec le cinéma narratif et instaure une cinquième génération de cinéastes. En 1987, Chen Kaige signe le Roi des enfants (Haizi wang). Il obtient une bourse à l'Université de Columbia à New York en 1988 et revient en Chine deux ans plus tard pour tourner la Vie sur un fil (Bian zou bian chang, 1991), un film métaphorique sur la magie de la foi. Ensuite, il réalise pour la compagnie Tomson (HK) Films, d'après le roman historique de Lilian Lee, une très belle mise en scène pour Adieu ma concubine (Ba wang bie ji) - avec Leslie Cheung, Zhang Fengyi et Gong Li – Palme d'or ex-aequo (avec la Leçon de piano de Jane Campion) au Festival de Cannes 1993. C'est le début d'une trilogie sur l'histoire de la Chine, poursuivie en 1996 par Temptress Moon et achevée en 1999 par l'Empereur et l'assassin, une fresque au souffle shakespearien sur les fondements de l'Empire du Milieu, aboutissement d'un tournage de trois ans. En 2001, il tourne aux États-Unis Killing Me Softly.

CHENG BUGAO

cinéaste chinois (Jiaxing, Zhejiang, 1894 - Hongkong 1966).

D'abord étudiant en France et critique de cinéma, il écrit son premier scénario et réalise son premier film en 1924. Il entre à la Mingxing en 1928. Après avoir été assistant de Zhang Shichuan pour ‘la Cantatrice Pivoine rouge’ (Genü Hongmudan, 1931), il réalise à la Mingxing près d'une quarantaine de films, parmi lesquels : ‘le Torrent sauvage’ (Kuangliu, 1933, scénario de Xia Yan) ; ‘les Vers à soie du printemps’ (Chuncan, id., scénario de Xia Yan d'après la nouvelle de Mao Dun) ; ‘Défricher le Nord-Ouest’ (Dao Xibei qu, 1934) ; ‘l'Ennemi commun’ (Tongchou, id., scénario de Xia Yan) ; ‘Une bible pour les femmes’ (Nüer Jing, id.) ; ‘la Petite Lingzi’ (Xiao Lingzi, 1936, scénario de Ouyang Yuqian) ; ‘Shanghai d'hier et d'aujourd'hui’ (Xin jiu Shanghai, id., scénario de Hongshen). En 1947, on le retrouve à Hongkong, où il travaille pour la compagnie Yonghua, puis pour sa concurrente Great Wall (Changcheng). Il y réalise une vingtaine de films, le dernier en 1961. Le plus célèbre est ‘Merry-Go-Round’ / ‘Une joyeuse réunion’ (Huanxi yuanjia, 1954).

CHENGUELAIA (Eldar) [El'dar Nikolaevič Sengelaja]

cinéaste soviétique géorgien (Tbilissi, Géorgie, 1933).

Fils de Nikolaï Chenguelaia et de l'actrice Nata Vatchnadze, il termine ses études en 1958 au VGIK de Moscou où il a été l'élève de Youtkevitch. Il signe ses deux premières œuvres en collaboration avec Alekseï Sakharov : ‘la Légende du cœur de glace’ (Legenda o ledjanom serdce, 1958) et ‘Conte de neige’ (Snežnaja Skazka, 1960) et la troisième avec Tamaz Meliava (‘la Caravane blanche’ [Belyj Karavan], 1964). En 1965, il participe avec son frère Gueorgui et Merab Kokotchachvili à l'un des épisodes (Nikela) du film ‘les Légendes du passé’ (Stranicy prošlogo), puis il traduit à l'écran son univers personnel, à mi-chemin de la farce et de la fantasmagorie, dans ‘Une exposition extraordinaire’ (Neobyknovennaja vystavka, 1969) et ‘les Hurluberlus’ ‘les Rigolos’ (Čudaki, 1974). Il reprend en 1977 un sujet traditionnel géorgien, ‘la Marâtre Samanichvili’ (Mačeha Samanišvili), déjà traité en 1927 par Kote Mardjanichvili et Zahari Berichvili. En 1984, il signe une réjouissante satire de la bureaucratie, les Montagnes bleues (Golubye gory), suivie en 1993 d'un autre pamphlet social, Information-Express (Ekspress-Informacia, 1993).

CHENGUELAIA (Gueorgui) [Georgij Sengelaja]

cinéaste soviétique géorgien (Moscou 1937).

Fils de Nikolaï Chenguelaia et de l'actrice Nata Vatchnadze, frère d'Eldar Chenguelaia, il est d'abord acteur dans des films de Revaz Tchkheidze et Mikhail Tchiaoureli (dont il épousera la fille, la comédienne Sofiko Tchiaoureli). Il étudie au VGIK de Moscou jusqu'en 1962 et attire l'attention par un moyen métrage : ‘Alaverdoba’ (1966 [ 1962]). Après l'épiso)de ‘la Récompense’ (Nagrada) du film ‘les Légendes du passé’ (Stranicy prošlogo ; CO E. Chenguelaia et M. Kokotchachvili, 1965), il signe ‘Il ne voulait pas tuer’ (On ubivat‘ ne hotel, 1966) et remporte un succès d'estime international avec Pirosmani (1971 [ 1969]), transposition volontairement naïve de la vie du célèbre peintre naïf Niko Pirosmani [chvili]. Il s'essaye ensuite dans la comédie musicale : ‘Mélodies du quartier de Verij’ (Melodii Verijskogo Kuartala, 1973), puis tourne successivement ‘Notre eau quotidienne’ / ‘Viens dans la vallée du raisin’ (Pridi v dolinu vinograda, 1977), ‘Jeune fille à la machine à coudre’ (Devuška so švejnoj mašinkoj, en coréalisation avec M. Tchiaoureli, 1980), ‘le Voyage d'un jeune compositeur’ (Putešestvie molodogo kompozitora, 1985), Khareba et Gogui (Hareba i Gogi, 1987) ‘le Grand échange’ (Menialy, 1992).

CHENGUELAIA (Nikolaï) [Nikolaj Mihailovič Sengelaja]

cinéaste soviétique géorgien (Selo Obudni 1903 - Tbilissi 1943).

Poète et écrivain de talent, admirateur de Maïakovski, disciple doué du metteur en scène de théâtre (et cinéaste) Kote [Konstantin] Mardjanichvili, il débute à l'écran, avec l'aide de Lev Pouch, en tournant Gioulli (Gjulli, 1927), puis il signe un film qui fait date, Elisso (Eliso, 1928) d'après A. Kazbegi et sur un scénario de Tretiakov. Ses 26 Commissaires de Bakou (Dvadcat‘šest’ Komissarov, 1933) lui apportent une célébrité plus large encore. Il devient la figure de proue du cinéma géorgien, réalise successivement la Vallée d'or (Zolotistaja dolina, 1937), la Patrie (Rodina, 1940), Dans les montagnes noires (V černyh ǵorah, 1941). Son dernier film, Il reviendra encore (On ešče vernetsja, 1943), sera terminé après sa mort par Diomid Antadze.