Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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ROCHA (Glauber) (suite)

Films :

O Pátio (CM, 1958) ; A Cruz na Praça (CM, 1959) ; Barravento (1961) ; le Dieu noir et le Diable blond (Deus e o Diabo na Terra do Sol, 1963) ; Amazonas, Amazonas (CM, 1965) ; Maranhão 66 (CM, 1966) ; Terre en transe (Terra em Transe, 1967) ; Antônio das Mortes (O Dragão da Maldade contra o Santo Guerreiro, 1969) ; le Lion à sept têtes (Der Leone have sept cabeças, 1970) ; Têtes coupées (Cabezas cortadas, id.) ; Câncer (1972 [ 1968]) ; História do Brasil (CO Marcos Medeiros, 1974) ; Claro (IT, 1975) ; Di Cavalcanti (CM, 1977) ; l'Âge de la Terre (A Idade da Terra, 1980). ▲

ROCHA (Paulo)

cinéaste portugais (Porto 1935).

Après des études universitaires à la faculté de droit, il se lie activement au mouvement des ciné-clubs, qui lutte contre la torpeur et l'isolement du cinéma national. Il vient à Paris de 1959 à 1961, suit les cours de l'IDHEC et obtient son diplôme de réalisateur. Il est l'assistant de Jean Renoir pour le Caporal épinglé (1961) et de Manoel de Oliveira pour le Mystère du printemps et la Chasse (1962). Il tourne deux films, les Vertes Années (Os Verdes Anos, 1963) et Changer de vie (Mudar de Vida, 1966), qui sont deux étapes essentielles dans la nouvelle prise de conscience du cinéma portugais au cours des années 60. Les difficultés de production et de distribution au Portugal empêchent sa carrière de se poursuivre harmonieusement. Devenu attaché culturel à Tokyo après avoir dirigé de 1973 à 1974 le Centre du cinéma portugais, il mène à bien en 1982 après plus de dix années d'effort un projet ambitieux : l'Île des amours (A Ilha dos Amores), qui évoque l'époque, l'œuvre, les amours, la vie et la mort de Wenceslau de Moraes, grand écrivain portugais obsédé par l'Extrême-Orient. Le film, d'une somptueuse beauté, est la plus audacieuse aventure de production du cinéma portugais. Il a été complété en 1984 par l'Île de Moraes (A Ilha de Moraes), documentaire sur la vie énigmatique de l'écrivain réalisé à la lumière du film précédent. En 1986, il tourne les Montagnes de la lune (O Desejado) en s'inspirant du Roman de Genji écrit vers l'an 1000 par Shikibu Murasaki sur le double thème du pouvoir et de la séduction. L'œuvre, lente et contemplative, rejoint — en mineur — l'itinéraire esthétique de l'Île des amours. Dans les années suivantes Rocha, qui, pour le nombre des projets jamais réalisés et les difficultés de production, peut être considéré le cinéaste le plus censuré de son pays — d'un côté il est le seul auquel on a toujours dénié des aides économiques officielles ; de l'autre des films comme A Ilha dos Amores et O Desejado ont été projetés au Portugal seulement en 1991 —, se tourne vers le documentaire et réalise Mascara de Aço contra Abismo Azul (MM, 1988) sur le peintre portugais Amadeus de Sousa Cardoso, O Senhor Portugal en Tokushima (MM, 1993) d'après une pièce théâtrale (encore sur Moraes), deux épisodes de la série télé Cinéma de notre temps (Oliveira l'architecte [Oliveira, o Arquitecto], 1993; Shohei Imamura, le libre penseur, 1995) et Camões, Tanta Guerra, Tanto Engano (1998). Son retour au long métrage de fiction avec le Fleuve d'or (O Rio do Ouro, 1998), situé dans le Nord du Portugal, coïncide avec un film qui raconte une histoire passionnelle et violente, d'une cruauté et d'un pouvoir visionnaire étonnants. En 2000 Rocha réalise la Racine du cœur (A Raiz do Coração), une allégorie parodique de la corruption politique et de l'opportunisme de la culture officielle.

ROCHAL (Grigori) [Grigori L'vovič Rošal']

cinéaste soviétique (Novozybkov, Ukraine, 1899 - Moscou 1983).

Après des études d'art dramatique sous la direction de Meyerhold, il s'occupe de théâtre pour enfants puis passe au cinéma comme réalisateur (et accessoirement acteur) : ‘ les Skotinine ’ (Gospoda Skotininy, 1926), ‘ la Salamandre ’ (Salamandra, 1928, scénario de Lounatcharski et Grebner). Il s'affirme avec la Nuit de Saint-Pétersbourg (Peterburgskaja noč ’, 1934, d'après Dostoïevski, en collaboration avec Vera Stroïeva), les Aubes de Paris (Zori Pariža, 1936, sur la Commune), ‘ l'Affaire Artamonov ’ (Delo Artamonovyh, 1941, d'après Gorki). Après la guerre, il se consacre à des biographies filmées de style académique : l'Académicien Pavlov (Akademik Ivan Pavlov, 1949), Moussorgski (Musorgskij, 1950), ces deux films reçoivent chacun un prix Staline, Rimski-Korsakov (Rimskij-Korsakov, 1952). Dans la même ligne d'analyse psychologique, il signe une adaptation en trois parties du roman d'Alexis Tolstoï, ‘ le Chemin des tourments ’ (‘ les Sœurs ’ [Sëstry], 1957 ; ‘ l'Année 1918 ’ [Vosemnadcatyj god], 1958 ; ‘ Aube grise ’ [Humuroe utro], 1959), sa dernière œuvre marquante. Il était professeur de mise en scène au VGIK.

Autres films :

‘ Son Excellence ’ (Ego prevoshoditel'stvo, 1928) ; ‘ Deux Femmes ’ (Dve ženščiny, 1930) ; ‘ David Gorelik ’ (Čelovek iz mestečka, id.) ; ‘ Premier-Mai à Gorlovka ’ (Maj v Gorlovke, DOC, 1931) ; ‘ la Famille Oppenheim ’ (Sem'ja Oppengejm, 1938) ; ‘ À la recherche de la joie ’ (V poiskah radosti, CO V. Stroïeva, 1939) ; ‘ les Géants des steppes ’ (Batyrja stepej, 1942) ; ‘ la Chanson d'Abaï ’ (Pesni Abaja, CO E. Aron, 1945) ; ‘ Aleko ’ (id., 1954) ; ‘ les Sans-entrave ’/ ‘ le Sel de la mer ’ (Vol'nica, 1956) ; ‘ le Jugement des fous ’ (Sud sumasšedših, 1962) ; ‘ Karl Marx ’ (God kak žizn‘ , 1966) ; ‘ Ils vivent dans la joie ’ (Oni živut rjadom, 1968).

ROCHANT (Éric)

cinéaste français (Paris 1961).

Après de brillants débuts dans le court métrage, il accède au long métrage en 1989 avec Un monde sans pitié, un film qui a marqué le cinéma français de l'époque et qui apporte à son auteur une grande notoriété. Son deuxième film, Aux yeux du monde (1991), n'aura pas autant de succès, malgré des caractères communs (regard sur le monde cruel, romantisme du désespoir, densité psychologique). Les Patriotes (1994), histoire d'un jeune juif français enrôlé dans les services secrets israéliens, ne lui donnera pas toutes les satisfactions espérées d'un « grand sujet » tourné en plusieurs langues. En 1996 il tourne Anna Oz, en 1997 Vive la République !, en 2000 Total western.