Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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THOMAS (Olive)

actrice américaine (Charleroi, Penn., 1898 - Paris 1920).

Après avoir gagné un concours de beauté (« The Perfect Model »), elle apparaît dans les Ziegfeld Follies de 1915 et dans d'autres revues. Devenue « la plus belle fille du monde », elle est la coqueluche de Broadway, signe un contrat au cinéma avec la Triangle puis devient la star de la nouvelle compagnie (fondée par Marion Selznick) et l'épouse de Jack Pickford. Au moment où elle semble à l'aube d'une grande carrière cinématographique (Broadway Arizona, 1917 ; Betty Takes a Hand, Jack Dillon, 1918 ; The Follies Girl, id., 1919 ; Love's Prisoner, id., id. ; The Flapper, A. Crosland, 1920), elle est retrouvée morte d'une overdose de barbituriques dans un hôtel parisien.

THOMAS (Pascal)

cinéaste français (1945).

Auteur de plusieurs films que l'on imagine assez bien semi-autobiographiques (les Zozos, 1972 ; Pleure pas la bouche pleine, 1973 ; le Chaud Lapin, 1974), il se fait remarquer par un humour narquois et primesautier, un charme « provincial » qui détonne avec un certain bonheur au milieu d'une production qui affectionne essentiellement les milieux urbains, une spontanéité brillante et incisive et d'évidents dons d'observation. Ses films suivants n'ont pas toujours confirmé les promesses qu'avaient suscitées ses premières œuvres. La Surprise du chef (1976), Un oursin dans la poche (1977), Confidences pour confidences (1979), Celles qu'on n'a pas eues (1980), les Maris, les femmes, les amants (1989), la Pagaille (1991) n'échappent pas toujours aux situations convenues d'un comique de mœurs qui sait en tout état de cause éviter le vulgaire et le racoleur. Après une interruption, il réalise la Dilettante, qui est une des surprises de l'année 1999 par le succès remporté en plein été, puis Mercredi, folle journée (2001) où il noue avec habileté plusieurs intrigues.

THOMAS (Ralph)

cinéaste britannique (Hull 1915 - Londres 2001).

Il est assistant monteur dès 1934. Après une incursion dans le journalisme, il revient au cinéma en tournant Helter Skelter (1949). Bon artisan, peu personnel, il touche à tout sans jamais se départir d'un certain flegme. Avec Dirk Bogarde, il réalise la populaire série des « Doctor », dont Rendez-vous à Rio (Doctor at Sea, 1955), avec Brigitte Bardot. Après À tombeau ouvert (Checkpoint, 1956), il retrouve Bogarde et signe une honnête adaptation de Dickens : A Tale of Two Cities (1958), et un assez bon mélodrame : Le vent ne sait pas lire (The Wind Cannot Read, id.). Dans les années 60 et 70, il essaye de ressusciter les « Doctor » et commet de pénibles comédies grivoises comme Percy (1971) et Percy's Progress (1974).

THOME (Rudolf)

cinéaste allemand (Wallau 1939).

Critique de cinéma, il réalise plusieurs courts métrages de fiction (1964-1968) et aborde le long métrage en 1968 avec Détectives (Detektive), immédiatement suivi de Soleil rouge (Rote Sonne, 1969), Supergirl (1970) puis Fremde Stadt (1972). Il fait partie d'un groupe de cinéastes munichois influencés tant par Godard que par la tradition américaine, et compte parmi ses collaborateurs Niklaus Schilling, Max Zihlmann et Karin Thome. Il réalise ensuite plusieurs films au contenu plus autobiographique : Made in Germany and USA (1974) et Journal intime (Tagebuch, 1975). Il tourne aux Nouvelles-Hébrides Description d'une île (Beschreibung einer Insel, 1977-1979), sans plan établi, selon un argument qui mêle le documentaire et la fiction. Ses œuvres ultérieures (Berlin Chamissoplatz, 1980 ; la Main dans l'ombre [System ohne Schatten], 1983) relèvent de fictions plus traditionnelles ; c'est aussi le cas de Tarot (Tarot, 1985), adaptation des Affinités électives de Goethe, thème déjà traité par Thome de manière plus personnelle dans Journal intime. Il réalise ensuite une trilogie, les Formes de l'amour, très influencée par l'œuvre d'Éric Rohmer : le Microscope (Das Mikroskop, 1987), le Philosophe (Der Philosoph, 1988), Sept Femmes (Sieben Frauen, 1989), le Coup de foudre (Liebe auf den ersten Blick, 1991), inspiré par la réunification allemande, la Déesse du soleil (Die Sonnengottin, 1993), le Secret (Das Geheimnis, 1994), Tigerstreifenbaby Wartet auf Tarzan (1997) et Just Married (1998).

THOMPSON (Emma)

actrice britannique (Londres 1959).

La popularité de Kenneth Branagh, son mari, partenaire et metteur en scène, a entraîné dans son sillage celle d'Emma Thompson. Elle occupe des emplois quelque peu en retrait dans Henri V (1989), Peter's Friends (1992) et Beaucoup de bruit pour rien (1993), et le rôle central de Dead Again (1992). Très vite, elle affirme sa singularité. Racée, émotionnelle et pleine d'humour, elle perpétue la tradition britannique qui nous a déjà donné des actrices comme Jean Simmons ou Deborah Kerr. Elle a excellé dans l'univers de J. Ivory (Retour à Howard's End, 1992 ; les Vestiges du jour, 1993) où son art de la demi-teinte était exactement à sa place. Elle a été également l'avocate débutante mais passionnée de Au nom du père (J. Sheridan, 1993) et a prouvé dans Junior (Ivan Reitman, 1994) qu'elle pouvait adroitement se glisser dans une entreprise commerciale sans rien perdre de sa classe et de son charme. Dans Carrington (Christopher Hampton, 1995), elle joue, face à Jonathan Pryce, avec un «  naturel  » très étudié, le rôle d'une artiste peintre dont la vie amoureuse se complaît dans des relations volontairement ambiguës. Raison et sentiment (Sense and Sensibility, Ang Lee, 1995), dont elle joue le rôle principal et écrit le scénario, est un triomphe personnel. En 1997, elle donne la réplique à sa propre mère, l'actrice Phyllida Law, dans l'Invitée de l'hiver, première réalisation du comédien Alan Rickman. En 1998 elle incarne la femme du président des États-Unis dans Primary Colors de Mike Nichols.

THOMPSON (Virgil)

musicien américain (Kansas City, Mo., 1896 - New York 1989).

Sa contribution au septième art est essentiellement réduite au cinéma documentaire : deux films produits par Pare Lorentz, The Plough That Broke the Plains (1936) et The River (1937) et, surtout, Louisiana Story (R. J. Flaherty, 1948), qui lui vaut le prix Pulitzer dans sa spécialité. Musique descriptive, à laquelle s'intègrent des mélodies acadiennes et cajuns, cette partition reste un exemple remarquable de musique documentaire. Il a aussi signé une intéressante partition pour la Déesse (J. Cromwell, 1958), sa seule contribution au cinéma narratif.