Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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DEKEUKELEIRE (Charles) (suite)

Films :

Combat de boxe (1927) ; Impatience (1928) ; Histoire de détective (1929) ; Flamme blanche (Witte Vlam, 1930) ; Visions de Lourdes (1932) ; Terres brûlées (1934) ; le Mauvais Œil (1936) ; Processions et Carnavals (id.) ; Thèmes d'inspiration (1938) ; Images du travail (id.) ; l'Acier (1939) ; l'Usine aux champs (1940) ; Au service des prisonniers (1942) ; Secours en 1940-41 (id.) ; La vie recommence (1946) ; Métamorphoses (id.).

DEKKER (Albert Van Dekker, dit Albert)

acteur américain (Brooklyn, N. Y., 1904 - Hollywood, Ca., 1968).

Vétéran de la scène, Albert Dekker n'a abordé le cinéma qu'en 1937. Grand, menaçant, il a excellé dans les rôles inquiétants. Il joua avec goût les savants fous (Docteur Cyclops, E. B. Schoedsack, 1940) ou les médecins fous (Soudain l'été dernier, J. L. Mankiewicz, 1959). Inoubliable était sa création de En quatrième vitesse (R. Aldrich, 1955), où il provoquait une explosion atomique.

DELAIR (Suzanne Delaire, dite Suzy)

actrice française (Paris 1917).

Chanteuse légère remarquable, cette actrice pleine d'entrain et d'abattage s'est imposée dans le tour de chant, les revues, l'opérette. Ses débuts au cinéma sont difficiles, et on l'aperçoit dans certains films de l'avant-guerre, noyée dans la figuration (Dédé, René Guissart, 1934 ; La crise est finie, R. Siodmak, id. ; Prends la route, Jean Boyer, 1937). Sa rencontre avec Clouzot, alors scénariste, est déterminante. Dans le Dernier des six (G. Lacombe, 1941), elle ravit sans coup férir la vedette à l'actrice principale. L'assassin habite au 21 (H.-G. Clouzot, 1942), où elle reprend le même personnage, accroît son succès. Dans la Vie de bohème (M. L'Herbier, 1945 ; 1943), elle campe avec esprit une grisette. Dans Copie conforme (J. Dréville, 1947), elle est fascinée par Jouvet. En 1947, elle remporte un triomphe en interprétant le rôle de la chanteuse de music-hall dans Quai des Orfèvres (H.-G. Clouzot), où elle passe du rire aux larmes, du drame à la comédie, avec une aisance souveraine. Ses rôles dans Pattes blanches (J. Grémillon, 1949) et Rocco et ses frères (L. Visconti, 1960) confirment son autorité et son âpreté à défendre des personnages ambigus. Malheureusement, trop souvent délaissée, oubliée ou chargée d'apparitions sans relief, elle ne trouve plus guère que dans Gervaise (R. Clément, 1956) l'occasion de se faire remarquer, après avoir beaucoup fait rire dans Souvenirs perdus (Christian-Jaque, 1950). Pour son unique tentative de réalisateur, Henri Jeanson lui avait écrit Lady Paname (id.), rôle de gouaille et d'émotion à fleur de peau, mais le film fut un échec.

DELANNOY (Jean)

cinéaste français (Noisy-le-Sec 1908).

Licencié ès lettres, il hésite entre le journalisme, la banque et la décoration. Il opte finalement pour le cinéma, où sa sœur, Henriette Delannoy, joue au temps du muet des rôles importants. D'abord acteur (Casanova, A. Volkoff, 1927), il s'intéresse vite au montage et acquiert une renommée certaine dans cette branche de la profession. À partir de 1933 et de Franches Lippées, on lui confie la mise en scène de courts ou moyens métrages et, en 1936, il travaille avec l'auteur Jacques Deval sur la réalisation de Club de femmes puis avec Félix Gandéra sur celle de Tamara la complaisante (1937) et du Paradis de Satan (1938). Ainsi se dessine le paysage de son œuvre, qui, jusqu'en 1943, n'outrepasse pas les limites du mélo maîtrisé (le Diamant noir, 1940 ; Fièvres, 1942) ou du roman d'aventures entraînant et filmé avec vigueur, tel Macao, l'enfer du jeu (1939). Le film ne sort d'ailleurs qu'en 1942, après que Pierre Renoir eut remplacé Stroheim dans toutes ses scènes. Pontcarral, colonel d'empire (1942) se situe à la jonction de ces deux courants. L'intrigue amoureuse développe des situations mélodramatiques qu'avive un parfum d'aventures héroïques. L'éclat des dialogues de Zimmer, le goût de l'époque pour le panache font de Pontcarral un brillant succès. Tout change avec l'Éternel Retour (1943). Cocteau tente de rajeunir le mythe de Tristan et de le situer dans un climat qui veut rappeler celui des Enfants terribles. Le film joue sur deux niveaux : la légende pure, où Delannoy n'évite pas un hiératisme assez accablant, et la partie réaliste un peu plaquée, dans laquelle se contrarient les machinations des uns et les jeux dangereux des autres. C'est pour Delannoy une rupture complète avec le passé. Son style, qui jusqu'alors ne manque pas de nerfs, se guinde et peu à peu laisse le champ libre à des compositions glacées, élégantes et fastidieuses. Cet écart est sensible dès le Bossu (1944), un des classiques du mélo, rendu soudain pompeux et solennel. La Symphonie pastorale (1946), qui bénéficie de l'émouvante présence de Michèle Morgan, a la froideur, sinon la beauté, de la neige environnante. Tous ses films vont jouer dès lors leur rôle de grandes machines académiques : aussi bien Les jeux sont faits (1947), en dépit du scénario de Sartre, que Notre-Dame de Paris (1956), malgré la participation de Prévert. Le Secret de Mayerling (1949) reste un ouvrage soigné que d'autres auraient pu signer comme Aux yeux du souvenir (id.), Dieu a besoin des hommes (1950), le Garçon sauvage (1951) ou Guinguette (1959). Cependant Maigret tend un piège (1958) vaut par son atmosphère, et il traîne dans la Princesse de Clèves (1961) un parfum nostalgique à cause de Cocteau, de Jean Marais, de Piéral ; mais le temps de l'Éternel Retour est déjà bien loin et le Rendez-vous (1961), Vénus impériale (1962), les Amitiés particulières (1964), le Majordome (1965), le Lit à deux places (id.), les Sultans (1966), le Soleil des voyous (1967), la Peau de Torpédo (1970), Pas folle la guêpe (1972), de même qu'une « trilogie religieuse » : Bernadette (la vie de Bernadette Soubirous, 1988), la Passion de Bernadette (1990) et Marie de Nazareth (1995) apparaissent comme de simples œuvres de commande ou de circonstance.

DELANNOY (Marcel)

compositeur français (La Ferté-Alais 1898 - Nantes 1962).

Parallèlement à une activité théâtrale, il a composé (ou collaboré à) la musique d'un grand nombre de courts et de longs métrages, dont : Maldonne (J. Grémillon, 1928) ; les Deux Orphelines (M. Tourneur, 1933) ; Volpone (id., 1941) ; Tempête (D. Bernard-Deschamps, 1940) ; Monsieur des Lourdines (P. De Hérain, 1943) ; la Ferme du pendu (J. Dréville, 1945) ; le Village perdu (Christian Stengel, 1948) ; Orage d'été (Jean Gehret, 1949) ; le Guérisseur (Y. Ciampi, 1954) ; la Bande à papa (Guy Lefranc, 1956).