Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

SILENCE.

Silence plateau, enregistrement sonore effectué sur le lieu de tournage en demandant le silence, de façon à disposer pour le montage de « silences » restituant le bruit de fond propre du local. ( BRUITAGE, BANDE SONORE.)

SILENT.

Mot anglais pour muet.

SILLIPHANT (Stirling)

scénariste et producteur américain (Detroit, Mich., 1918 - Bangkok, Thaïlande, 1996).

Après une carrière dans les services de publicité des studios Disney et Fox, il produit quelques films dans les années 50, puis devient un scénariste prolifique pour le cinéma et la télévision. On lui doit de bonnes adaptations comme Nightfall (J. Tourneur, 1957) d'après Goodis ; Charly (R. Nelson, 1968) d'après Robert Sheckley, ou la Valse des truands (Marlowe, Paul Bogart, 1969) d'après Raymond Chandler. Il joue un rôle déterminant dans la réhabilitation cinématographique des Noirs américains en écrivant des scénarios pour Sidney Poitier (Trente Minutes de sursis, S. Pollack, 1965) et surtout Dans la chaleur de la nuit (N. Jewison, 1967), qui lui vaut l'Oscar du meilleur scénario, ou en adaptant On n'achète pas le silence (W. Wyler, 1970), un des films antiracistes les plus efficaces de l'époque. S'intéressant à tous les genres, c'est le film-catastrophe qui, ces dernières années, semble avoir sa préférence, avec, entre autres, l'Aventure du Poséidon (R. Neame, 1972) et la Tour infernale (J. Guillermin, 1974).

SILLS (Milton)

acteur américain (Chicago, Ill., 1882 - Santa Monica, Ca., 1930).

Débutant à l'écran en 1914, il devient rapidement un acteur très populaire, habile à se glisser dans des rôles très diversifiés. En effet, il aborde aussi bien le western que la comédie, le mélodrame que le film de cape et d'épée. Parmi ses meilleures prestations, on peut citer Miss Lulu Bett (W. C. De Mille, 1921), l'Aigle des mers (F. Lloyd, 1924), Madonna of the Streets (E. Carewe, id.), Paradise (Willat, 1926), The Valley of the Giants (Ch. Brabin, 1927) et The Sea Wolf (A. Santell, 1930 ; son unique film parlant). Il était l'époux de Doris Kenyon, avec laquelle il apparut souvent à l'écran.

SILVAIN (Eugène)

acteur français (Bourg-en-Bresse 1851 - Marseille 1930).

Doyen de la Comédie-Française, lettré et haut en couleur, il consacre sa vie au théâtre, tenant du classicisme et d'un style d'interprétation qui paraîtrait pesant aujourd'hui. Le rôle de Cauchon dans la Passion de Jeanne d'Arc (C. Dreyer, 1929) lui permet de tirer le maximum de ses qualités, et aussi de ses défauts. Ce fut pour lui le chant du cygne. Il avait également paru, en 1909, dans Le roi s'amuse d'Albert Capellani et, en 1922, dans le Molière de Jacques de Féraudy.

SILVANI (Aldo)

acteur italien (Turin 1891 - Milan 1964).

Actif dans tous les domaines du spectacle — théâtre, radio, télévision, doublage —, Silvani se fait d'abord connaître à la scène. En 1934, il s'intéresse au cinéma (Il cardinale Lambertini, Parsifal Bassi) et devient un de ces acteurs de composition qui ont un rôle déterminant dans la réussite d'un film. Il apparaît dans des œuvres de Blasetti (Quatre Pas dans les nuages, 1942 ; Fabiola, 1949 ; Sa Majesté M. Dupont [Prima comunione], 1950), Castellani (Zazà, 1942), Zampa (Vivre en paix, 1946 ; les Années difficiles, 1948), Raffaello Matarazzo (Paolo e Francesca, 1950 ; Vortice, 1954 ; L'ultima violenza, 1957). C'est toutefois Fellini qui lui donne ses rôles les plus célèbres dans La strada (1954) et les Nuits de Cabiria (1957).

SILVEIRA (Leonor)

actrice portugaise (Lisbonne 1970).

Grands yeux bleus ouverts sur le monde, Leonor Silveira à l'écran fascine pour sa beauté ainsi que pour le calme et la noblesse mesurée de ses gestes. Dès ses debuts, très jeune, dans les Cannibales (Os Canibais, Manoel de Oliveira, 1988) elle ne travaille que pour des cinéastes portugais, Oliveira surtout – qui l'emploie dans Non ou la Vaine gloire de commander (Não ou a Vã Gloria de Mandar, 1990), la Divine Comédie (A Divina Comédia, 1991), le Val Abraham (Val Abraão, 1993), le Couvent (O Convento, 1995), Party (1996), Voyage au début du monde (Viagem ao Princípio do Mundo, 1997), Inquiétude (Inquietude, 1998), la Lettre (A Carta, 1999), Parole et utopie (Palavra e Utopia, 2000), Je rentre à la maison (2001) – mais aussi João Botelho (O Ar/No Dia dos Meus Anos, 1992 ; les Trois palmiers [Tres palmeiras], 1994) et Joaquim Pinto (O Fogo/Das Tripas Coração, 1992).

SILVERSTEIN (Elliot)

cinéaste américain (Boston, Mass., 1927).

Ancien élève de l'école d'art dramatique de Yale, il travaille à la télévision avant de passer au cinéma au début des années 60, sans grand succès (Belle Sommers, 1962), avant d'obtenir une certaine notoriété pour un western parodique agréable, mais sans réelle personnalité : Cat Ballou (1965). La présence de Jane Fonda et Lee Marvin dans ce film ne sont certes pas pour rien dans ce succès inattendu. Un homme nommé Cheval (1970) doit également beaucoup à l'acteur Richard Harris, qui en est probablement le véritable auteur spirituel. Plutôt opportuniste dans ses choix, il exploite les modes (les Détraqués [The Happening], 1967, comédie irritante à propos de quatre jeunes hippies kidnappant un homme d'affaires) et n'hésite pas à plagier des films à succès (The Car, 1977, démarque servilement Duel de S. Spielberg).

SIM (Alastair)

acteur britannique (Édimbourg 1900 - Londres 1976).

Son goût pour l'excentricité, son visage tour à tour lugubre ou jovial, son regard triste et son savoureux accent écossais en ont fait l'une des personnalités les plus populaires du cinéma britannique. Ayant commencé sous le masque d'un des personnages d'Alice au pays des merveilles (N. McLeod, 1933), il est remarquable dans des rôles sérieux et pathétiques, tel l'accordéoniste solitaire, père de Jane Wyman, dans le Grand Alibi (A. Hitchcock, 1950) ou le vieil avare de Scrooge (B. D. Hurst, 1951) d'après Charles Dickens. Mais il excelle surtout dans les comédies comme l'Académie des coquins (R. Hamer, 1960), Dieu et mon droit (Peter Medak, 1972), où il incarne l'évêque Lampton, aux côtés de Peter O'Toole. Son nom reste attaché à une de ses compositions loufoques les plus étonnantes, dans The Belles of St. Trinian's (Frank Launder, 1954), où il joue les deux rôles principaux — la directrice de l'école (en travesti) et son frère — dans cette adaptation cinématographique très réussie des célèbres dessins de Ronald Searle, qui obtint un succès commercial mérité.