Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
M

MCCAREY ([Thomas] Leo) (suite)

On prétend parfois que l'œuvre de McCarey ne vaut que par quelques « moments » mémorables, qu'il n'est pas un auteur au sens de Capra. Cette opinion demande à être nuancée. Il est vrai que McCarey est inégal, ce qui d'ailleurs est sans doute le lot commun d'un comique fondé sur le gag improvisé. Mais, précisément, son génie comique et son idéologie irlando-américaine sont inextricablement liés, et ensemble définissent son indéniable originalité.

Autres films :

Red Hot Rhythm (1929) ; The Sophomore (id.) ; Let's Go Native (1930) ; Wild Company (id.) ; Part-Time Wife (id.) ; Indiscret (Indiscreet, 1931). ▲

MCCAY (Winsor)

dessinateur et cinéaste d'animation américain (Michigan 1871 - New York, N. Y., 1934).

L'origine de Winsor McCay est frappée du sceau de l'incertitude : il est peut-être né en réalité au Canada en 1867. Très jeune, il se révèle prodigieusement doué pour le dessin. Après quelques études de dessin à Ypsilanti, il fait mille travaux – décors pour le théâtre de variété, affiches de spectacles populaires, caricatures classiques pour les journaux. Fixé à Cincinnatti de 1891 à 1899, il y découvre le premier Vistascope d'Edison et y rencontre sa future femme, Maude. Il entame ensuite une carrière dans la bande dessinée en publiant notamment les planches des Contes des petits démons de la jungle (Tales of the Jungle Imps) puis celles du Rêve de la tarte au fromage diabolique (Dream of the Rarebit Fiend). Le 15 octobre 1905 paraît le premier épisode de Little Nemo in Slumberland, son œuvre la plus célèbre, publiée, par intermittence, jusqu'en 1924 dans le New York Herald : une délirante « nursery rhyme » digne de Lewis Carroll et du Magicien d'Oz, soutenue par une architecture graphique du plus pur modern style. En avril 1911, après avoir vu les premiers films d'Émile Cohl, et avec le soutien de James Stuart Blackton, opérateur et producteur, il montre son premier dessin animé, Little Nemo, après avoir inventé l'ancêtre du line-test, le mutoscope (développement du flip-book). Principal pionnier de l'animation américaine, il devient avec la Tactique du moustique (How a Mosquito Operates, 1912), puis Gertie le dinosaure (Gertie the Dinosaur, 1914), le père incontesté du cartoon. Il a également réalisé en dessin animé le Naufrage du « Lusitania » (The Sinking of the Lusitania, 1918, premier documentaire d'animation dramatique). Dans les années 20 et 30, il poursuit à la fois son travail d'illustrateur et d'animateur mais l'essentiel de ses bobines de films (plus de cent) disparaît dans un incendie peu de temps après sa mort.

MCCORD (Ted)

chef opérateur américain (Sullivan County, Ind., 1898 - Glendale, Ca., 1976).

Assistant dès 1917, il commence dans les années 20 une carrière qui s'achève en 1966 avec l'Homme à la tête fêlée (I. Kerschner). Il photographie d'abord un grand nombre de petits films d'action et de westerns, mais travaille à des ouvrages plus importants après la guerre. Son style s'affirme surtout dans les couleurs richement nuancées d'À l'est d'Eden (E. Kazan, 1955) ou de la Colline des potences (D. Daves, 1959), mais aussi dans les effets grisâtres du Trésor de la Sierra Madre (J. Huston, 1948) ou les valeurs plus affirmées des films de Curtiz (le Boulevard des passions, 1949 ; la Femme aux chimères et Trafic en haute mer, 1950 ; les Amants de l'Enfer, 1951 ; et la Femme de mes rêves, 1952). À l'aise dans le mélodrame (Johnny Belinda, J. Negulesco, 1948), il se plaît aussi à montrer son sens des paysages romantiques (le Fier Rebelle, 1958, et les Aventuriers du fleuve, Curtiz, 1960).

MCCOY (Timothy John Fitzgerald McCoy, dit Tim)

acteur américain (Saginaw, Mich., 1891 - Ft. Huachuca, Ariz., 1978).

Souvent mentionné comme Colonel Tim McCoy. L'un des grands cow-boys de l'écran depuis le parlant, McCoy, choisi par James Cruze comme conseiller technique pour la Caravane vers l'Ouest (1923), est d'abord un héros de westerns de série A à la fin du muet. Il impose un personnage mûrissant dans des films au rythme alerte et aux péripéties attendues (Winners of the Wilderness, W. S. Van Dyke, 1927). Il est incroyablement actif dans les années 30 (il est le héros du premier sérial parlant The Indians Are Coming, produit en 1930 par Universal) et se retire en 1942 dans son ranch du Wyoming. Il revient, le temps d'une silhouette, dans Requiem for a Gunfighter (Spencer G. Bennett, 1965).

MCCREA (Joel)

acteur américain (Los Angeles, Ca., 1905 - Woodland Hills, Ca., 1990).

Acteur de théâtre amateur, il se forme longuement comme figurant du cinéma muet, et débute en vedette à l'arrivée du parlant. Comédien apparemment limité, mais au jeu très sûr, il se montrera capable d'excellentes performances avec des cinéastes exigeants, dans les registres les plus variés : Dynamite (Cecil B. De Mille, 1929) ; l'Oiseau de paradis (K. Vidor, 1932) ; les Chasses du comte Zaroff (Schoedsack et Cooper, id.) ; Ville sans loi (H. Hawks, 1935) ; Ils étaient trois (W. Wyler, 1936) ; le Vandale (Wyler et Hawks, id.) ; Rue sans issue (Wyler, 1937) ; Pacific Express (Cecil B. De Mille, 1939) ; Correspondant 17 (A. Hitchcock, 1940) ; les Voyages de Sullivan (P. Sturges, 1942) ; Plus on est de fous (G. Stevens, 1943) ; Buffalo Bill (W. Wellman, 1944) ; l'Invisible Meurtrier (Lewis Allen, 1945) ; le Traître du Far-West (The Virginian, Stuart Gilmore, 1946) ; la Fille du désert (R. Walsh, 1949) ; Stars in My Crown (J. Tourneur, 1950) ; la Femme sans loi (Frenchie, Louis King, 1951) ; la Madone du désir (R. Parrish, 1952) ; Sweethearts on Parade (A. Dwan, 1953) ; Un jeu risqué (Wichita, J. Tourneur, 1955) ; Fort Massacre (Joseph Newman, 1958).

Après son rôle dans Coups de feu dans la sierra (S. Peckinpah, 1962), qui est presque une autoparodie, il se consacre à la TV et à l'administration d'une fortune considérable, fruit d'une carrière qui n'a pratiquement pas connu d'éclipses.

MACDONALD (Jeanette)

actrice américaine (Philadelphie, Pa., 1901 - Houston, Tex., 1965).

Après avoir débuté comme chorus-girl, elle atteint rapidement la célébrité comme chanteuse à Broadway. De 1929 à 1932, elle exerce essentiellement ses talents à la Paramount, souvent en compagnie de Maurice Chevalier. Jolie, légère, éclatante, elle séduit par sa vivacité d'actrice autant que par ses déshabillés vaporeux et son aisance de soprano. À partir de 1934, à la MGM, sous la direction de réalisateurs moins inventifs que Lubitsch et Mamoulian, elle aura pour principal partenaire Nelson Eddy, avec lequel sa grâce naturelle forme un agréable contraste. On l'emploie alors dans des opérettes tout à fait classiques (Rose Marie ou le Chant du printemps), mais elle s'essaie aussi à des œuvres plus dramatiques (San Francisco). Sa présence romanesque se traduit encore dans Smilin' Through ou même Lassie perd et gagne, son dernier film. Malgré sa finesse de comédienne, alors que son répertoire vieillit, elle reste attachée à des rôles essentiellement musicaux, victime peut-être de sa gloire des années 30 et du début de la décennie suivante.