Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
R

RÉVÉLATEUR.

Terme générique pour les produits chimiques susceptibles de transformer l'image latente en image visible, au cours du développement. Révélateur chromogène, révélateur employé pour le développement chromogène. ( COUCHE SENSIBLE.)

REVERSAL.

Mot anglais pour inversible.

RÉVÉSZ (György)

cinéaste hongrois (Budapest 1927).

Diplômé de l'École supérieure de théâtre et de cinéma de Budapest en 1950, il fait ses débuts de réalisateur en 1954 avec ‘ Deux fois deux font parfois cinq ’ (2 X 2 néha 5) et s'impose au fil des ans comme un auteur fécond (23 films entre 1954 et 1983) et particulièrement éclectique. Son premier succès notable est ‘ À minuit ’ (Éjfélkor, 1957) et sa plus grande réussite sur le plan international, la Terre des anges (Angyalok földje, 1962), une adaptation d'un roman de Lajos Kassák. Il aborde aussi bien les comédies satiriques : ‘ Drôle de nuit ’ (Micsoda éjszaka, 1958), ‘ l'Homme convenable ’ (A megfelelő ember, 1959), ‘ Les débuts sont toujours difficiles ’ (Minden kezdet nehéz, 1966), avec une prédilection pour la parodie burlesque : ‘ l'Île du lion ’ (Az oroszlán ugrani készül, 1969), ou le « grotesque » insolite : Voyage autour de mon crâne (Utazás a koponyám körül, 1970), que les films pour la jeunesse : ‘ Il était une fois un tortillard ’... (Két pont Között a legrövidebb görbe, 1975), les évocations littéraires : ‘ Qui m'a vu ? ’ (Ki látott engem ?, sur le poète Endre Ady, 1977), ou les documentaires : ‘ Des Hongrois dans la prairie ’ (Magyarok a prérin, sur l'immigration hongroise au Canada, 1979). Mais il a aussi tenté d'apprivoiser la comédie musicale : Trois Nuits d'un amour (Egy szerelem három éjszakája, 1967), et de transposer certaines œuvres littéraires : Il était une fois une famille (Volt egyszer egy család, d'après un roman de Gábor Goda, 1972), les Jambes à son cou (Hanyatt-homlok, d'après une nouvelle de Miklós Vámos, 1983), Miklós Akli (Akli Miklós, d'après un roman de Kálmán Mikszáth, 1986).

REVUE DU CINÉMA (la).

Jean-Georges Auriol et Denise Tual font paraître sous ce titre, en 1928 et 1929, une première série de livraisons, au total 29 numéros. Ils en reprendront le titre en octobre 1946, fidèles à cette intention : créer « une vivante encyclopédie du film ». Ils rendent hommage aux inventeurs comme aux créateurs, d'Émile Cohl à Chaplin, de Muybridge à Dreyer. La couverture, jaune et blanche, préfigure celle, jaune et noire, et qui deviendra fameuse, des Cahiers du cinéma. Un sous-titre apparaît en janvier 1948 : Cahiers mensuels de l'art du film, mais la revue cesse de paraître après octobre 1948, à l'exception de quelques « cahiers » (sur l'art du costume à l'écran, par ex.). Plusieurs des collaborateurs de la Revue du cinéma, comme André Bazin et Jacques Doniol-Valcroze, se retrouvent aux Cahiers du cinéma dès leur création.

REVUE DU CINÉMA (la).

En 1946, la Ligue française de l'enseignement édite UFOCEL-informations, modeste bulletin de liaison entre les ciné-clubs de l'Union française des offices du cinéma éducateur laïque (plus tard UFOLEIS). Rebaptisé Image et Son, le bulletin fait peau neuve en 1951, s'enrichit de fiches et d'études filmographiques ; en 1964, il se change en « revue culturelle de cinéma » visant tous les publics sans renoncer cependant à sa vocation pédagogique. Image et Son s'illustrera bientôt par d'importants numéros spéciaux ou semi-spéciaux consacrés à un auteur, une école, une cinématographie. En 1967, elle adopte pour sous-titre la Revue du cinéma, qui deviendra peu après son appellation définitive. Elle milite pour un cinéma de réflexion, ancré dans la réalité de notre temps, s’ouvre aux rubriques d’actualité, et ne néglige pas le film dit commercial ni les genres mineurs (porno inclus). Elle a racheté et intégré en janvier 1980, la revue Écran (1972-1979), qui était issue par sécession de Cinéma, organe de la Fédération française des ciné-clubs. Elle a publié annuellement de 1957 à 1993 sous le titre la Saison cinématographique la fiche technique, le sujet et l'analyse de tous les films présentés en France au cours de l'année. En 1990, la Ligue de l'enseignement, restructurant l'ensemble de ses activités, oblige les rédacteurs à créer leur propre société d'édition. Après rachat par un autre éditeur, la Revue du cinéma cesse bientôt de paraître, en novembre 1992. L'équipe de la revue publie immédiatement avec d'autres partenaires le Mensuel du cinéma, qui ne sortira que 18 numéros (et 2 Saisons cinématographiques).

REY (Fernando Casado Arambillet, dit Fernando)

acteur espagnol (La Corogne 1917 - Madrid 1994).

Fils d'un militaire républicain, il obtient son premier vrai rôle dans Eugenia de Montijo (José Lopez Rubio, 1944). Le film historique et autres genres typiquement franquistes trouvent en lui un galant homme plein d'assurance, précocement mûrissant (Los últimos de Filipinas, A. Román, 1945 ; Reina Santa, R. Gil, 1947 ; Locura de amor, J. de Orduña, 1948). Néanmoins, il n'hésite pas à entreprendre la critique de ces stéréotypes, auprès de Bardem (Cómicos, 1953 ; la Vengeance, 1957 ; Sonatas, 1959). L'autre figure de proue de l'antifranquisme au cinéma, Luis Buñuel, lui confie le rôle magistral du gentilhomme grisonnant et secret de Viridiana (1961), consacrant ainsi sa stature internationale. Fernando Rey devient, à l'occasion, une sorte d'incarnation du vieux Buñuel lui-même, transmettant avec pudeur ses angoisses crépusculaires (Tristana, 1970 ; le Charme discret de la bourgeoisie, 1972 ; Cet obscur objet du désir, 1977). Il prête aussi une silhouette versatile, bonhomme et distinguée à Falstaff (O. Welles, 1966), French Connection (W. Friedkin, 1971), Cadavres exquis (F. Rosi, 1975), Quintet (R. Altman, 1978), tout en montrant la plénitude de son talent sous la direction de Saura (Elisa, vida mia, 1977, prix d'interprétation masculine à Cannes). Il a joué également dans la Femme aux bottes rouges (Juan Luis Buñuel, 1974), la Grande Bourgeoise (M. Bolognini, id.), le Désert des Tartares (V. Zurlini, 1976), le Grand Embouteillage (L. Comencini, 1979), le Crime de Cuenca (El crimen de Cuenca, Pilar Miro, id.), la Dame aux camélias (Bolognini, id.), l'Imposteur (Comencini, 1982), Estrangeira (Joao Mario Grilo, id.), Saving Grace (Robert Young, 1984), Padre nuestro (Francisco Regueiro, 1985), Bearn (J. Chavarri, id.), El bosque animado (Jose Luis Cuerda, 1987), Mi General (J. de Armiñan, id.), Diario de invierno (F. Regueiro, 1988), les Tambours de feu (S. Ben Barka, 1990) et Al otro lado del túnel (J. de Armiñán, 1993), son dernier film. À la télévision, il a incarné El Quijote dans la série réalisée par M. Gutiérrez Aragón (1991).