Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BURTON (Richard Walter Jenkins Jr., dit Richard) (suite)

Autres films :

les Rats du désert (R. Wise, 1953) ; la Mousson (The Rains of Ranchipur, J. Negulesco, 1955) ; les Aventuriers (Ice Palace, V. Sherman, 1960) ; le Jour le plus long (K. Annakin, 1962) ; Quoi de neuf, Pussycat ? (C. Donner, 1965) ; l'Espion qui venait du froid (M. Ritt, id.) ; Quand les aigles attaquent (B. G. Hutton, 1969) ; l'Assassinat de Trotsky (J. Losey, 1972) ; le Voyage (V. De Sica, 1974) ; l'Exorciste II : l'Hérétique (J. Boorman, 1977) ; Wagner (Tony Palmer, 1983).

BURTON (Tim)

cinéaste américain (Burbank, Ca., 1960).

Il a attiré l'attention sur lui grâce à un remarquable court métrage d'animation dédié à Vincent Price et justement intitulé Vincent (id., 1982). On pouvait y déceler le sens du bizarre et un humour très particulier qui ne dédaignait pas s'étrangler dans un râle d'inquiétude. Ce ne sont pas là les qualités habituellement liées aux studios Walt Disney. C'est pourtant là qu'il travaillait à l'époque, notamment sur Taram et le chaudron magique. Depuis, Tim Burton est resté remarquablement fidèle aux promesses de ce premier film. Après le succès inattendu de Pee Wee's Big Adventure (id., 1985), qui lançait un étrange et anachronique nouveau burlesque, on a cru hâtivement que l'exubérance visuelle de Beetlejuice (id., 1988) n'était qu'un phénomène de mode. Forte de quoi une certaine critique française a joué l'indifférence face au dispendieux Batman (id., 1989), lancé par une publicité tapageuse à grands coups de chiffres à plusieurs zéros. Mais Edward aux mains d'argent (Edward Scissorhands, 1990), insuccès commercial et film d'une poésie et d'une délicatesse rares, « calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur » ne ressemblant à rien de connu, affirmait la personnalité la plus neuve du cinéma américain moderne : l'invention visuelle débridée y allait de pair avec l'acuité de la satire et la gravité du propos. Désormais plus libre de ses mouvements, Tim Burton a su admirablement se tirer de l'embûche d'une suite prestigieuse à Batman. Batman 2, le défi (Batman Returns, 1992), ne se contente pas de déployer la magie visuelle et le sens du grotesque du premier film, il s'aventure dans d'autres directions en créant un ton (une ouverture à la Dickens), un climat (l'architecture totalitaire de la ville mythique de Metropolis) et des personnages (Danny De Vito, Pingouin d'une méchanceté tragique et pathétique, Michelle Pfeiffer, femme-chat solitaire et cruelle) inédits. Ce faisant, Burton filait une métaphore macabre et amère sur le monde contemporain. Ces deux réussites jetaient un éclairage qui valorisait rétrospectivement Beetlejuice et Batman, les quatre films démontrant la remarquable cohésion thématique et plastique de ce cinéaste inclassable. Il a produit un film d'animation, en volume, à l'esthétique néo-gothique, l'Étrange Noël de Monsieur Jack (The Nightmare before Christmas, 1993, réalisé par Henry Selick), dont il est peut-être la véritable force créatrice et où l'on retrouve tout son univers : il s'agit d'un conte pour enfants où s'entrechoquent les mythes américains de Halloween et de Noël et la défense d'un personnage solitaire et incompris, Monsieur Jack. Le goût du paradoxe le possède quand, en 1994, il réalise une biographie du réalisateur Ed Wood, célèbre aux États-Unis comme « un des plus mauvais réalisateurs de tous les temps » ; Burton en fait une émouvante et drôle méditation sur la création artistique. Mars Attacks ! (id., 1996), toujours très drôle, était plus acide dans la satire des mœurs américaines : sous le couvert d'une parodie des films de science-fiction des années 50, ce véritable jeu de massacre n'épargne personne et flirte avec un mauvais goût agressif en connaissant toujours la limite à ne pas franchir; peut-être un film mineur, mais en tout cas un exercice de corde raide brillamment réussi. Sleepy Hollow, la légende du chevalier sans tête (Sleepy Hollow, 1999) se référait également à un type de film bien particulier, les films d'horreur en couleurs produits par la britannique Hammer à la fin des années 50 : à travers Johnny Depp, alter-ego du cinéaste, Burton affinait sa critique, pénétrant profondément dans les fondements mêmes de l'idéologie américaine, se plaisant à relever tous les détails irrationnels qui permettent d'en battre en brèche l'assurance. Visuellement, ce film aux couleurs de l'hiver porte une fois de plus la marque reconnaissable de son auteur : un cavalier décapité jaillissant d'un arbre mort, une jolie sorcière en lévitation et une autre, dangereuse, cachée sous les habits d'une lady distinguée. En 2001 il réalise Planet of the Apes (la Planète des singes).

BUSCH (Mae)

actrice américaine d'origine australienne (Melbourne 1895 - Woodland Hills, Ca., 1946).

Élevée aux États-Unis dans un couvent du New Jersey, elle s'intègre au début des années 10 à la Keystone sous la férule de Mack Sennett et joue également sur les planches à Broadway, notamment avec Eddie Foy comme partenaire. Elle devient peu à peu une star du cinéma muet et rencontre son plus beau rôle dans Folies de femmes, d'Erich von Stroheim, en 1922. Très active jusqu'à la fin des années 30, elle apparaît dans plusieurs films de Laurel et Hardy (Unaccustomed as We Are, 1929 ; Quelle bringue !, 1931 ; Laurel et Hardy bonnes d'enfants, 1932 ; les Compagnons de la nouba, 1933 ; Gai, gai marions-nous, 1934 ; les Jambes au cou, id. ; Laurel et Hardy campeurs, id. ; The Live Ghost, id. ; Tit for Tat, 1935 ; la Bohémienne, 1936). Parmi ses autres films, il faut citer The Christian (M. Tourneur, 1923), Bread (V. Schertzinger, 1924), le Club des trois (T. Browning, 1925), Fazil (H. Hawks, 1928), Doctor X (M. Curtiz, 1932).

BUSCH (Niven)

scénariste américain (New York, N. Y., 1903 - San Francisco, Ca., 1991).

Journaliste et romancier, doté d'une forte culture classique, ses goûts le portent vers une vision épique de la société américaine du passé, mais recentrée sur les conflits familiaux chers à la tragédie grecque. La psychanalyse se trouvera donc intégrée sans peine, quand elle sera à la mode, dans ses histoires de vendetta : la Vallée de la peur (R. Walsh, 1947) ou les Furies (A. Mann, 1950) en sont de bons exemples.