Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

SURVOLTER.

Appliquer à un appareil électrique une tension supérieure à la tension normale d'alimentation. Survolter une lampe à incandescence pour améliorer son rendement lumineux et élever sa température de couleur. ( SOURCES LUMINEUSES.)

SUSCHITZKY (Peter)

chef opérateur britannique (Londres 1940).

Fils du chef opérateur d'origine viennoise Wolfgang Suschitzky (Vienne 1912), il dirige les prises de vues d'En Angleterre occupée (It Happened Here, Kevin Brownlow, 1964) que suivent, entre autres films : Privilège (P. Watkins, 1967), Charlie Bubbles (A. Finney, 1968), les Gladiateurs (Watkins, 1969), Lock up Your Daughters (P. Coe, id.), Leo the Last (J. Boorman, 1970), le Joueur de flûte (J. Demy, 1972), The Rocky Horror Picture Show (Jim Sharman, 1974), Lisztomania (K. Russell, 1975), Valentino (id., 1977), L'empire contre-attaque (I. Kershner, 1980).

SUTHERLAND (A. Edward)

cinéaste américain (Londres, Grande-Bretagne, 1895 - Palm Springs, Ca., 1973).

Ancien acteur et cascadeur de la Keystone et l'un des multiples assistants de Chaplin pour l'Opinion publique (1923), Sutherland est venu à la réalisation en 1925 et a vite affirmé sa spécialisation dans la comédie légère et rythmée. Peu de personnalité mais beaucoup de professionnalisme dans des films comme It's the Old Army Game (1926), où brillait W. C. Fields. Au parlant, il fut l'un des plus prolifiques artisans de la Paramount ; il est surtout connu pour avoir dirigé Eddie Cantor (Palmy Days, 1931), Mae West (Fifi peau de pêche [Every Day's a Holiday], 1938), Laurel et Hardy (Laurel et Hardy conscrits [The Flying Deuces], 1939) mais surtout W. C. Fields (International House, 1933 ; Mississippi, 1935 ; Poppy, 1936). On lui doit aussi, entre autres divertissements, Diamond Jim, le milliardaire (Diamond Jim, 1935), la Femme invisible (The Invisible Woman, 1941), Dixie (id., 1943) et Hollywood Parade (Follow the Boys, 1944). Mais ses films des années 40 donnent d'indiscutables signes de fatigue. Il a été, un temps, l'époux de Louise Brooks.

SUTHERLAND (Donald)

acteur canadien (Saint John, Nouveau-Brunswick, 1934).

Après des études à Toronto, il arrive en Grande-Bretagne en 1958, suit des cours d'art dramatique et joue sur les scènes du West End. Il commence sa carrière cinématographique dans un film d'épouvante italien : le Train des épouvantes (Freddie Francis, 1964), puis apparaît dans Aux postes de combat (J. B. Harris, 1965), Œdipe roi (Oedipus the King, V. Saville, 1968), Interlude (Kevin Billington, id.), Joanna (Michael Sarne, id.), Commencez la révolution sans nous (Start the Revolution Without Me, B. Yorkin, 1970). Il est un des Douze Salopards (R. Aldrich, 1967) et surtout un médecin facétieux dans M. A. S. H. (R. Altman, 1970). Le rôle de l'inspecteur dans Klute (A. J. Pakula, 1971) l'impose définitivement. À cette époque, il soutient Jane Fonda dans sa campagne contre la guerre du Viêt Nam et, dans cette perspective militante, participe au scénario et à la réalisation de F. T. A. (Francine Parker, 1972). Depuis, il accumule d'importants rôles de composition : l'architecte restaurateur de monuments de Ne vous retournez pas (N. Roeg, 1973), le comptable timoré du Jour du fléau (J. Schlesinger, 1975), l'ignoble fasciste de 1900 (B. Bertolucci, 1976), le rôle-titre du Casanova de Fellini (id.), l'inspecteur de police des Liens du sang (C. Chabrol, 1978), le chasseur de mutants de l'Invasion des profanateurs (Ph. Kaufman, id.), le forceur de coffres de la Grande Attaque du train d'or (The First Great Train Robbery, Michael Crichton, 1979), l'espion de l'Arme à l'œil (Eye of the Needle, Richard Marquand, 1981), le père de famille de Des gens comme les autres (R. Redford, id.), le sergent-major de Révolution (id., H. Hudson, 1985), le machiavélique directeur de prison de Haute sécurité (Lock Up, John Flynn, 1989), le professeur d'histoire qui lutte contre l'apartheid dans Une saison blanche et sèche (A Dry White Season, Euzhan Palcy, id.). Il est réellement désopilant en astronaute décati, séducteur à dentier, dans Space Cowboys (C. Eastwood, 2000).

Autres films :

Morgan (K. Reisz, 1966) ; De l'or pour les braves (B. G. Hutton, 1970) ; Petits meurtres sans importance (A. Arkin, 1971) ; Johnny-s'en-va-t-en-guerre (D. Trumbo, id.) ; Crackers (L. Malle, 1985) ; Gauguin, le loup dans le soleil (H. Carlsen, 1986 ; rôle-titre) ; The Rosary Murders (Fred Walton, 1987) ; Apprentice to Murder (R. L. Thomas, 1988) ; Lost Angels (H. Hudson, 1989) ; Buster's Bedroom (Rebecca Horn, 1990) ; Eminent Domain (Andrzej Krakowski, id.) ; The Road Home (H. Hudson, id.) ; Cerro Torre, le Cri de la roche (W. Herzog, 1991) ; Backdraft (Ron Howard, id.) ; Younger and Younger (P. Adlon, 1993) ; Harcèlement (B. Levinson, 1994) ; Alerte (W. Petersen, 1995) ; Space Cowboys (C. Eastwood, 2000).

SUWA (Nobuhiro)

cinéaste japonais (préf. de Hiroshima, 1960).

Assistant de plusieurs réalisateurs, dont Masashi Yamamoto et Naoto Yamakawa, dès 1982, N. Suwa tourne très vite des courts métrages, et un documentaire pour la télévision (Hôdô SpecialNyusu ga chikyu wo kakemeguru/ les Nouvelles qui voyagent autour du monde). En 1997, il réalise son premier long métrage de cinéma, 2/Duo (id.), remarqué pour son hyperréalisme, et qui obtient une aide à la production au Festival du film de Tokyo lui permettant de monter financièrement M/Other (id.), présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 1999. Ces deux films, qui mettent fortement en scène des conflits de couples désunis, par des ruptures narratives explicites, suffisent à établir sa réputation à l'étranger. Suwa poursuit dans cette voie avec H/History (id., 2001, avec Béatrice Dalle), troisième volet d'une trilogie hautement personnelle.

SUZUKI (Seijun)

cinéaste japonais (Tokyo 1923).

Après des études en province et une période à l'armée en Asie du Sud-Est, il étudie le cinéma à Kamakura et entre à la Shochiku en 1948 comme assistant réalisateur, notamment de Minoru Shibuya et Tsuruo Iwama. En 1954, il passe à la Nikkatsu, toujours comme assistant, et devient réalisateur, en 1956, sous le nom de Seitaro Suzuki. Il tourne alors une multitude de films de genre, mélodrames, histoires d'amour ou films de Yakuza, et se forge progressivement un style personnel qui attire l'attention des étudiants et des intellectuels. En 1964, il signe la Porte de chair/ Barrière de chair (Nikutai no mon), sa seule œuvre projetée en Europe, jugée alors « scandaleuse » par son sujet et ses audaces, puis une série de films très personnels, souvent parodiques des genres dans lesquels ils s'inscrivent : Chronique d'une fille à soldats (Shumpu-den, 1965), la Vie d'un tatoué (Irezumi ichidai, id.) et, surtout, le Vagabond de Tokyo (Tokyo nagaremono, 1966), Élégie de la bagarre (Kenka erejii, id.) et la Marque du tueur (Koroshi no rakuin, 1967). Ces trois derniers films provoquent la colère du président de la Nikkatsu, qui renvoie Suzuki : un long procès s'ensuivra, que le cinéaste, soutenu par l'opinion, finira par gagner, mais au prix d'un long silence. Il refait surface à 54 ans avec Conte de mélancolie et de tristesse (Hishu monogatari, 1977). Suivent deux films à caractère fantastique et poétique, Zigeunerweisen (1980) et Brume de chaleur (Kageroza, 1981). En 1991 Yumeji est une réflexion onirique sur le peintre Yumeji Takehisa à travers ses relations avec les femmes et ses amis dans les années 20. En 1993, il signe un des trois épisodes de Mariages (Kekkon). Il apparaît également comme acteur dans plusieurs films : Cold Fever (Fridrik Thor Fridriksson, 1995), Pupu no monogatari (Ken Watanabe, 1998), Sleepless Town (Chi-Ngai Lee, id.) et à la télévision, étant devenu dans son pays une sorte de personnalité culte.