Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BAJON (Filip)

cinéaste polonais (Poznań, 1947).

Diplômé en droit, il étudie à l'école supérieure de cinéma de Łodz. Après quelques essais à la TV : ‘ le Retour ’ (Powrót, 1976), ‘ le Record du monde ’ (Rekord świata, 1977), ‘ le Pays vert ’ (zielona ziemia, 1978), il se fait connaître par son premier long métrage de cinéma Aria pour un athlète (Aria dla atlety, 1979). Les œuvres suivantes ont conforté la place importante qu'il occupe parmi les metteurs en scène polonais des années 70-80 : 1901, enfants en grève (Wizja lokalna, 1901, 1980), ‘ la Pendalette ’ (Wahadełko, T.V., 1981), Une limousine Daimler-Benz (Limuzyna Daimler-Benz, 1982), ‘ Engagement ’ (T.V. 1984), ‘ le Magnat ’ (Magnat, 1987), ‘ Bal à la station Koluszki ’ (Bal na dworcu w Koluszkach, 1989). Mieux vaut être belle et riche (Lepiej być pi¸ekna̧ i bogota, 1993), Poznán 56 (1996), l'Avant-printemps (Przedwiośnie, 2001).

BA KOBHIO (Bassek)

cinéaste camerounais (Yaoundé 1957).

Né de parents instituteurs, il ambitionne tout d'abord de devenir écrivain et reçoit à dix-neuf ans un prix pour la meilleure nouvelle de langue française au Cameroun. Inscrit à l'université de Yaoundé, il obtient une maîtrise de sociologie puis un DEA de philosophie. Parallèlement à ses études, il devient assistant réalisateur dès 1977 et travaille aux côtés de Claire Denis pour son film Chocolat (1987). Après un documentaire en 1988, Festac, il tourne en 1991 son premier long métrage, Sango Malo, sélectionné au Festival de Cannes dans la section « Un certain regard », filmant l'arrivée dans une campagne retirée d'un jeune maître d'école progressiste, voire libertaire aux yeux des parents. Dans le Grand Blanc de Lambaréné (1995), il met en scène la vie africaine du Dr Albert Schweitzer et l'opposition que celui-ci a progressivement rencontrée sur le terrain à la fin de sa vie. À côté de son travail de cinéaste, Ba Kobhio poursuit sa création littéraire et publie régulièrement.

BAKER (Carroll)

actrice américaine (Johnstown, Pa., 1931).

Après des débuts comme danseuse de night-clubs, un passage par l'Actors Studio et quelques pièces à Broadway, c'est George Stevens qui la fait sérieusement débuter à l'écran en 1956 dans Géant (elle était fugitivement apparue en 1953 dans Easy to Love de Ch. Walters). La notoriété lui arrive avec Baby Doll (1956). Sous la direction d'Elia Kazan, elle obtient un gros succès personnel, autant, semble-t-il, pour des raisons de scandale (les allusions sexuelles y sont innombrables et parfaitement explicites) que pour son talent propre. La suite de sa carrière n'allait pas confirmer ce coup d'éclat. Tout juste peut-on citer deux rôles à contre-emploi dans deux westerns de John Ford, la Conquête de l'Ouest (1962) et les Cheyennes (1964). Dans les Ambitieux (E. Dmytryk, 1964), elle personnifie une star dans laquelle il était bien difficile de ne pas reconnaître Jean Harlow, avant d'interpréter la biographie de la même actrice sous la direction de Gordon Douglas (Harlow, la blonde platine, 1965). Son dernier film notable est un policier du même Gordon Douglas : Sylvia (1965). Elle tourne à partir de 1966 plusieurs films peu convaincants en Italie et en Espagne, et on ne la retrouve au générique d'un film américain qu'en 1977 (Bad [Andy Warhol's Bad], de Jed Johnson). En 1987, elle tourne aux côtés de Meryl Streep Ironweed – la Force d'un destin d'Héctor Babenco et en 1997 aux côtés de Michael Douglas dans The Game de David Fincher.

BAKER (Joséphine)

danseuse, chanteuse et actrice française d'origine américaine (Saint Louis, Mo., 1906 - Paris 1975).

La triomphante étoile de la Revue nègre présentée à Paris en 1925, au corps magnifique, à la voix mélodieuse, possédée par le démon du rythme et de la danse, est sollicitée par le cinéma dès 1926 (elle tourne dans un court métrage : la Folie du jour). L'année suivante, elle fait partie de la Revue des revues. Elle ne retrouve pas sur l'écran ses succès de la scène, d'où sa brève filmographie : un film avec Gabin : Zouzou (M. Allégret, 1934), un autre tourné par E. T. Gréville (Princesse Tam-Tam, 1935), et un rôle épisodique dans Fausse Alerte (J. de Baroncelli, 1945 [ 1940]).

BAKER (Roy Ward)

cinéaste anglais (Londres 1916).

Il est assistant à partir de 1934. De 1947 à 1967, ses films relèvent de la production commerciale de qualité, sauf Troublez-moi ce soir (Don't Bother to Knock), film policier nerveux, tourné aux États-Unis en 1952, avec Marilyn Monroe et Richard Widmark, Atlantique latitude 41° (A Night to Remember, 1958), transposition dense de l'histoire du Titanic, et le Cavalier noir (The Singer Not the Song, 1961), qui mêle l'homosexualité à la critique de la religion. Après 1967, il se partage entre les feuilletons télévisés et les films fantastiques ou de science-fiction pour la plupart, produits par la Hammer, auxquels le classicisme de son style apporte sérieux et profondeur : les Monstres de l'espace (Quatermass and the Pit, 1967), Docteur Jekyll and Sister Hyde (id., 1971), Asylum (id., 1972).

BAKER (sir Stanley)

acteur britannique (Ferndale, pays de Galles, 1928 - Malaga, Espagne, 1976).

Fils de mineur, il débute au cinéma en 1943 dans un rôle d'adolescent (Undercover) et entre dans la troupe théâtrale du Birmingham Repertory en 1945. Dès 1949, on lui propose surtout des rôles de militaires ou d'aventuriers qui correspondent à sa large carrure et à l'aspect un peu « brute » de son visage. Il commence à échapper à cette spécialisation lorsque Laurence Olivier lui demande d'incarner Henri Tudor, duc de Richmond, vainqueur de la fameuse bataille de Bosworth (Richard III, 1956). Mais c'est Joseph Losey qui l'impose définitivement comme acteur de premier plan en révélant l'étendue de son registre. Il est l'« inspecteur » de l'Enquête de l'inspecteur Morgan (1959), le gangster évadé des Criminels (1960), le romancier déchu d'Eva (1962) et le professeur d'université dilettante d'Accident (1967). Stanley Baker avait accédé au vedettariat international lorsque la maladie l'emporta brusquement, peu après le tournage d'une série télévisée adaptée du roman de Richard Llewellyn, Qu'elle était verte ma vallée. Stanley Baker, qui avait été anobli quelques mois avant sa mort (sir Stanley Baker), produisit également le film de Peter Collinson, L'or se barre (The Italian Job, 1969).