Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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WILCOX (Fred McLeod) (suite)

Publiciste à la MGM, collaborateur de King Vidor, réalisateur de seconde équipe, directeur de tests, il se voit enfin confier la nouvelle vedette de « la firme au lion » : le chien Pal, interprète (peut-on dire travesti?) de la belle et bonne Lassie. Il tient également en laisse, pour les deux premiers titres de ces films très populaires, la jeune Liz Taylor : la Fidèle Lassie (Lassie Come Home, 1943) et le Courage de Lassie (The Courage of Lassie, 1946), où, de surcroît, Pal est nommé(e) « Bill » ! Il y en aura d'autres, dont le Maître de Lassie (Hills of Home, 1948) avec Janet Leigh. Three Daring Daughters est l'occasion, la même année, d'un come-back de Jeanette MacDonald, aux côtés de... José Iturbi. En 1953, Tennessee Champ est un méli-mélodrame de la boxe et de la foi. En 1956 pourtant, toujours pour la MGM, McLeod Wilcox tourne Planète interdite (Forbidden Planet) à partir d'une des idées les plus séduisantes de la « SF » : une civilisation exceptionnellement brillante est détruite par son subconscient collectif. Les maquettes et les effets spéciaux, la beauté des espaces intersidéraux, le robot (« Robby ») traité avec humour, l'étrangeté de tout et de Walter Pidgeon en Dr Morbius font oublier quelques naïvetés et sauvent, in extremis, la mémoire de McLeod Wilcox.

WILCOX (Herbert)

cinéaste et producteur britannique (Cork, Irlande, 1892 - Brighton, Angleterre, 1977).

En 1922 et 1923, il produit trois films de Graham Cutts (The Wonderful Story, Flames of Passion et Paddy the Next Best Thing). À partir de 1923, il réalise : Chu-Chin-Chow (1923), Southern Love (1924), Decameron Nights (id.), The Only Way (1925), Nell Gwyn (1926), London/Limehouse (id.), Tiptoes (1927), Dawn (1928), The Bondman (id.), The Woman in White (1929). Après avoir signé son premier film sonore (The Loves of Robert Burns, 1930), il devient l'un des trois grands, avec Alfred Hitchcock et Anthony Asquith, d'une industrie cinématographique britannique en pleine crise : Carnival (1931), The Blue Danube (1932), Goodnight Vienna/Magic Night (id.), Nell Gwyn (1934), London Melody/Girl in the Street (1937). Son goût des décors somptueux et des ambiances aristocratiques en font le chantre de la grandeur victorienne dans la Reine Victoria (Victoria the Great, id., avec son épouse Anna Neagle qui joue dans presque tous ses films) et Soixante Années glorieuses (Sixty Glorious Years, 1938). Le même académisme dessert maintenant des films comme Mésalliance (The Courtneys of Curzon Street/The Courtney Affair/Kathy's Love Affair, 1947), Odette agent secret S 23 (Odette, 1950), l'Affaire Manderson (Trent's Last Case, 1953), Révolte dans la vallée (Trouble in the Glen, 1954), Idylle royale à Monte-Carlo (King's Rhapsody, 1955), les Années dangereuses (These Dangerous Years, 1957), The Heart of a Man (1959), sa dernière réalisation.

WILD (Harry J.)

chef opérateur américain (1900 - 1961).

Petit maître de la RKO, Wild travaille beaucoup dans la série B et en noir et blanc. Dans ces limites, il obtient un résultat à la fois sobre et velouté, comme on le voit dans ça commence à Vera Cruz (D. Siegel, 1949). Il est aussi le photographe attitré de Jane Russell, grande vedette du studio, ce qui l'amène à se surpasser dans les contrastes du noir et blanc (Fini de rire [His Kind of Woman], J. Farrow, 1951), dans des entreprises ambitieuses (le Paradis des mauvais garçons, J. von Sternberg, 1952) ou même, hors du studio, en couleurs (Les hommes préfèrent les blondes, H. Hawks, 1953).

WILDE (Cornel)

acteur et cinéaste américain (New York, N. Y., 1915 - Los Angeles, Ca., 1989).

Ce comédien d'origine hongroise fut apprécié surtout dans les années 40, où, grâce à sa formation d'escrimeur, il excelle dans les films de cape et d'épée. On le retrouve aussi dans des romances, des mélodrames où sa gentillesse, son talent un peu fade lui font rencontrer des rôles qui, selon un critique, ressemblaient à ceux interprétés chez les femmes par une Maureen O'Hara. Mais il avait moins de charme. Il est Chopin dans la Chanson du souvenir (C. Vidor, 1945), Aladdin dans Aladdin et la lampe merveilleuse (Alfred E. Green, id.) et le Fils de Robin des Bois (The Bandit of the Sherwood Forest, G. Sherman, 1946). On le retrouve dans certains « classiques » du cinéma romanesque dont il n'est jamais le centre d'intérêt, comme Péché mortel (J. Stahl, 1945), Ambre (O. Preminger, 1947) et la Femme aux cigarettes (J. Negulesco, 1948). Les années 50 représentent pour lui une période difficile. Il joue dans plusieurs films, en compagnie de son épouse Jean Wallace, qui ne recontrent guère de succès et, parmi ses autres prestations, on retiendra celle d'un trapéziste dans Sous le plus grand chapiteau du monde (C. B. De Mille, 1952) et celle d'un policier honnête dans Association criminelle (The Big Combo, Joseph H. Lewis, 1955). Sentant son étoile pâlir, il se convertit à la mise en scène et produit et dirige, pour les Artistes associés, Storm Fear (1956). Ni le Virage du diable (The Devil's Hairpin, 1957) ni Lancelot, chevalier de la Reine (Lancelot and Guinevere / Sword of Lancelot, 1963), ne convainquent de son talent de cinéaste. En revanche, la Proie nue (The Naked Prey, 1965) est un film d'aventures bien mené autour d'une chasse à l'homme en Afrique du Sud. Le sable était rouge (Beach Red, 1968), film de guerre, violent et pacifiste, confirme certaines qualités de réalisateur à la fois dur et naïf. Il s'essaie ensuite à la science-fiction avec Terre brûlée (No Blade of Grass, 1971). Après quoi, Requins (Sharks Treasure, 1975) et The 5th Musketeer (1979) ne rencontrent guère d'écho et mettent, semble-t-il, un terme à la deuxième carrière de Cornel Wilde.

WILDENHAHN (Klaus)

documentariste allemand (Bonn 1930).

Après des études de sociologie, de journalisme et de sciences politiques à Berlin et aux États-Unis, il devient en 1959 collaborateur de la télévision de Hambourg (NDR). De 1968 à 1972, il est professeur à l'Académie du film et de la télévision de Berlin (DFFB), puis travaille avec Gisela Tuchtenhagen comme cocinéaste. Il a tourné depuis 1961 une trentaine de films, selon une méthode d'approche conjuguant l'objectivité et l'analyse, parmi lesquels : Répétitions à Bayreuth (Bayreuther Proben, 1965) ; John Cage (1966) ; 498, Third Avenue (1967, sur Merce Cunningham) ; Harlem Theater (1968) ; l'Insurrection de Hambourg d'octobre 1923 (Der Hamburger Aufstand Oktober 1923, 1971) ; Bandonéon (Bandonion, 1981, sur l'histoire de cet instrument) ; Que font Pina Bausch et ses danseurs à Wuppertal ? (Was tun Pina Bausch und ihre Tänzer in Wuppertal ?, 1983) ; Un film pour Bossak et Leacock (Ein Film für Bossak und Leacock, 1984, sur les deux documentaristes qu'il considère comme ses maîtres) ; Voyage à Ostende (Reise nach Ostende, 1989) sur les souvenirs de la Première Guerre mondiale en Belgique. Ses films sont généralement produits par la chaîne de télévision de Hambourg, pour laquelle il a réalisé une série de courts métrages.