Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
P

PIQUÉ.

Piqué d'un objectif, expression fam. pour désigner l'aptitude de l'objectif à fournir une image avec de fins détails bien perceptibles.

PIRÈS (Gérard)

cinéaste français (Paris 1942).

Il débute par de drôles de courts métrages pour la publicité, acides et burlesques. En 1968, Erotissimo, une comédie avec Annie Girardot, Jean Yanne et Francis Blanche, est un succès populaire. Pirès se risque alors à adapter très librement le roman de Charles Williams, Fantasia chez les ploucs (1971) ; mais le film manque, hélas ! de délire. Elle court, elle court la banlieue (1973), son meilleur film, est une comédie efficace au rythme très rapide, et la preuve qu'il peut être un auteur de qualité. Il ne retrouve malheureusement pas le ton alerte de cette œuvre, et les films qu'il signe ensuite n'auront qu'un intérêt très limité : l'Agression (1975), Attention les yeux (1976), l'Ordinateur des pompes funèbres (id.), l'Entourloupe (1980), Rends-moi la clé (1981). Il réalise Taxi en 1998.

PIRRO (Ugo)

scénariste italien (Salerne 1920).

Journaliste, écrivain, auteur dramatique, Pirro s'est surtout fait connaître comme scénariste. Très engagé idéologiquement, son nom est lié au cinéma politique italien auquel il a donné une importante contribution. Collaborateur de nombreux metteurs en scène (Hommes et Loups, G. De Santis, 1957 ; la Garçonnière, id., 1960 ; Sequestro di persona, G. Mingozzi, 1968 ; La maffia fait la loi, D. Damiani, id. ; Metello, M. Bolognini, 1970 ; le Jardin des Finzi Contini, V. De Sica, 1970 ; Imputazione di omicidio per uno studente, Bolognini, 1972 ; Un vrai crime d'amour, L. Comencini, 1974 ; Lucia et les Gouapes, P. Squitieri, id. ; Il prefetto di ferro, id., 1977), il a surtout travaillé avec Lizzani et Petri. C'est en 1951 que Carlo Lizzani l'a fait débuter avec Achtung ! Banditi ! Pirro collabore encore avec lui pour le Bossu de Rome (1960), le Procès de Vérone (1963), Lutring (1966), L'amante di Gramigna (1969), San Babila ore venti un delitto inutile (1976). Avec Elio Petri, il écrit le scénario de la tétralogie politique que constituent À chacun son dû (1967), Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970), La classe ouvrière va au paradis (1971), La propriété n'est plus un vol (1973).

PISCATOR (Erwin)

metteur en scène de théâtre et cinéaste allemand (Ulm, près de Wetzlar, 1893 - Starnberg 1966).

Rénovateur entre 1918 et 1931 de la scène allemande et, par influence, du théâtre européen. Revenu de la Première Guerre mondiale pacifiste et révolté, il rejoint le parti communiste, se consacre à l'agit-prop, crée le Théâtre prolétarien, se fait le théoricien et le promoteur du théâtre politique et, collaborant avec Brecht pour les Aventures du brave soldat Švejk (1928), définit et expérimente les principes du « théâtre épique ». Des premiers, sinon le premier, Piscator introduisit le cinéma dans ses spectacles : projections d'actualités, de documents, plus souvent de séquences tournées spécialement avec ses comédiens par ses propres opérateurs. Sa carrière — et l'Histoire — devaient le conduire en URSS, en France, aux États-Unis (il y fonde un atelier, le Dramatic Workshop, que fréquentent Arthur Miller, Tennessee Williams, Marlon Brando) et en Allemagne fédérale pour finir. En URSS, il a réalisé son unique film, la Révolte des pêcheurs de Santa Barbara (Vosstanié rybakov, 1934), d'après le roman homonyme d'Anna Seghers, remarquable synthèse des conquêtes du cinéma soviétique, des acquis du cinéma muet allemand et de la « distanciation épique ». Il bénéficia de la collaboration précieuse de Mikhaïl Doller (1889-1952), coréalisateur, entre 1926 et 1941, de six films avec Vsevolod Poudovkine.

PISIER (Marie-France)

actrice française (Dalat, Annam [auj. Viêt-nam], 1944).

Après une licence de droit, elle s'oriente vers le cinéma, où, dès 1962, on la remarque dans le sketch de François Truffaut de l'Amour à vingt ans. Interprète subtile, elle est révélée par la télévision dans des séries célèbres (les Gens de Mogador). Elle présente au cinéma des personnages aux facettes multiples. Après avoir été l'interprète de trois films de Robert Hossein (la Mort d'un tueur, 1964 ; les Yeux cernés, id., et le Vampire de Düsseldorf, id.), elle joue dans de nombreux films d'auteurs de qualité, de Truffaut (Baisers volés, 1968 ; l'Amour en fuite, id., œuvre pour laquelle elle a collaboré au scénario), à André Téchiné (Pauline s'en va, 1969 ; Souvenirs d'en France, 1975 ; Barocco, 1976 ; les Sœurs Brontë, 1979). Elle a tourné également : Céline et Julie vont en bateau (J. Rivette, 1974, œuvre dont elle est aussi coscénariste) ; Cousin, cousine (J. Ch. Tachella, 1975, pour lequel elle obtint un César) ; l'As des as (G. Oury, 1982) ; l'Ami de Vincent (P. Granier-Deferre, 1983). Elle a joué dans quelques films à Hollywood, en Grande-Bretagne et, en Allemagne, dans Chanel solitaire (Coco Chanel, George Kaczender, 1981) et la Montagne magique (H. Geissendorffer, 1982). Puis elle tourne avec Jacques Demy (Parking, 1985) et André Delvaux (l'Œuvre au noir, 1988), avant de signer la mise en scène de son propre roman le Bal du gouverneur (1990). Les années 1990 semblent lui être moins favorable, mais on lui doit d'excellentes interprétations dans la Note bleue (A. Zulawski, 1991), Marion (M. Poirier, 1997), la Patinoire (J.-Ph. Toussaint, 1997), le Temps retrouvé (R. Ruiz, 1999).

PISTE.

Piste sonore, emplacement d'un film ou d'une bande magnétique portant un enregistrement sonore. ( BANDE MAGNÉTIQUE, BANDE SONORE, MIXAGE.)

PISTER.

Déposer sur un film les pistes magnétiques sur lesquelles seront ensuite enregistrés les sons.

PIŢA (Dan)

cinéaste roumain (Dorohoi 1938).

Après des études médicales, il suit des cours de mise en scène à Bucarest sous la direction de Victor Iliu, dirige quelques courts métrages (notamment : ‘ la Vie en rose ’ [Viata în roz], 1969), et participe à la réalisation collective d'un documentaire sur les inondations (‘ l'Eau telle un buffle noir ’ [Apa ca un bivol negru], 1971). Il fait ses débuts dans le film de fiction en compagnie de Mircea Veroiu en adaptant des récits de Ion Agîrbiceanu. Il signe l'un des deux épisodes (le Mariage) des Noces de pierre [Nunta de piatřa, 1973] et le Coffre du ‘ Maléfice de l'or ’ (Duhul aurului, 1974), puis travaille à la télévision avec Alexandru Tatos. Après un retour au grand écran avec ‘ Filip le bon ’ (Filip cel bun, 1975) et ‘ Un conte estival ’ (Ťanase scatiu, 1977) et le documentaire ‘ Au-dessus de tout ’ (Mai presus de orice, CO Nicolae Mǎrgineanu, 1978), sur les effets du tremblement de terre de Bucarest, il dirige le premier et le troisième volet d'un western « à la roumaine » : ‘ le Prophète, l'Or et les Transy-lvaniens ’ (Profetul, aurul şi ardelenii, 1978) et ‘ le Pétrole, le Nourrisson et les Transylvaniens ’ (Petrolul, pruncul şi ardelenii, 1979), puis Souvenirs d'une vieille commode (Bietul ioanide, 1980), ‘ les Falaises de sable ’ (Faleze de nisip, 1982 ; film non distribué jusqu'en 1990), ‘ le Concours ’ (Concursul, 1983), ‘ Justice entravée ’ (Dreptate în lanţuri, 1984), Paso Doble (Pas in Doi, 1986), ‘ Novembre, le dernier bal ’ (Noiembrie, ultimul bal, 1988), ‘ la Robe blanche de dentelle ’ (Rochia alba de dantela, 1989), ‘ Hôtel de luxe ’ (Hotel de lux, 1992), Pepe et Fifi (Pepe şi Fifi, 1994).