Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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ZISCHLER (Hanns) (suite)

C'est dans les travaux de Wim Wenders à l'école de cinéma de Munich qu'il fait ses premières expériences cinématographiques, principalement dans Summer in the City. Il est véritablement découvert dans Au fil du temps (1977), du même réalisateur – qu'il retrouvera en 1992 dans Si loin, si proche. Il est de plus en plus sollicité à partir de 1980 et tourne avec R. Thomé (Berlin Chamissoplatz, Tarot – puis plus tard, en 1999 Paradiso, avec Thomas Brasch (Domino, 1982), van Ackeren (la Femme flambée, 1983, le Piège de Vénus, 1988), Godard (Allemagne année 90, neuf zéro, 1991) et obtient de nombreux rôles secondaires au cinéma et à la télévision. Il apparaît dans plusieurs films français, Malevil (C. de Chalonge, 1981), Douce France (François Chardeaux, 1986), Docteur M (C. Chabrol, 1990), Du fond du cœur (J. Doillon, 1994). Il est d'autre part l'auteur de plusieurs essais littéraires.

ŽIVOJINOVIĆ (Velimir, dit Bata)

acteur yougoslave (Koraćić, près de Kosmaj, 1933).

Après des études théâtrales à Novi Sad, il s'inscrit à l'Académie du théâtre, du film et de la télévision à Belgrade. Membre du Théâtre dramatique de Belgrade jusqu'en 1960, il s'est essentiellement imposé à l'écran, où, depuis ses débuts en 1955, il a interprété une centaine de films (drames de guerre, comédies, études psychologiques), parmi lesquels Train sans horaire (V. Bulajić, 1959), ‘ la Guerre ’ (id., 1960), ‘ Une ville en effervescence ’ (id., 1961), les Diables rouges face aux S. S. (id., 1963), Trois (A. Petrović, 1965), l'Ennemi (Z. Pavlović, id.), ‘ Regard vers la prunelle du soleil ’ (Bulajić, 1966), le Retour (Pavlović, 1966), le Rêve (P. Djordjević, id.), J'ai même rencontré des Tziganes heureux (Petrović, 1967), la Bataille de la Neretva (Bulajić, 1969), le Maître et Marguerite (Petrović, 1972), ‘ le Derviche et la Mort ’ (Derviš i smrt, Zdravko Velimirović, 1974), ‘ la Meute ’ (Pavlović, 1977), les Rêves, la vie, la mort de Filip Filipovitch (M. Radivojević, 1980), la Vie est belle (Boro Drašković, 1985), les Amoureux (Die Verliebten, Jeanine Meerapfel, 1987), ‘ les Malfaiteurs ’ (Hudodelci, Franci Slak, id.).

ZOLNAY (Pál)

cinéaste hongrois (Budapest 1928 - id. 1995).

Il étudie les sciences économiques puis se dirige vers l'École de navigation avant de se laisser tenter par celle de la diplomatie. Curieux itinéraire qui ne le prédisposait sans doute pas à opter finalement pour l'École supérieure d'art dramatique de Budapest en 1951. Il en sort diplômé en 1955, doit attendre quatre ans pour réaliser son premier court métrage, ‘ Fiançailles ’ (Eljegyzés, 1960). Ses débuts dans le long métrage ‘ Alarme d'avril ’ (Áprilisi riadó, 1961) et ‘ Quatre Jeunes Filles dans une cour ’ (Négy lány egy udvarban, 1964) ne sont guère concluants, mais son troisième essai, le Sac (Hogy szaladnak a fák, 1966), lui permet de rejoindre la génération de ses cadets qui bouleverse, au cours des années 60, la physionomie traditionnelle du cinéma hongrois. Après ‘ Tu étais prophète, mon chéri ’ (Próféta voltál, szivem, 1968), il signe sa meilleure œuvre, le Visage (Arc, 1970). Son travail régulier à la télévision lui laisse peu de temps pour poursuivre sa carrière au cinéma. Il dirige cependant en 1971 un court métrage original, Photographie (Fotográfia), qu'il étoffe l'année suivante pour en faire une œuvre de plus longue durée. En 1977, il réalise Shaman (Sáman), en 1986 Embryons (Embriók) et, en 1989, Sans défense/SIDA 89 (Védtelenek/AIDS 89, DOC).

ZOOM.

Désignation usuelle pour objectifs à focale variable. ( OBJECTIFS) Par extension, effet visuel obtenu en faisant varier la distance focale en cours de prise de vues. ( TRAVELLING OPTIQUE.)

ZOOMITE (argot).

Abus des effets de zoom.

ZSIGMOND (Vilmos)

chef opérateur américain d'origine hongroise (1930).

Après des études de cinéma à Budapest, il gagne les États-Unis en 1956 avec Laszlo Kovacs, et tous deux coréalisent plusieurs courts métrages. Zsigmond devient chef opérateur sur plusieurs films mineurs dès 1963 avant de signer les images de John McCabe (R. Altman, 1971) que suivent l'Homme sans frontières (P. Fonda, id.), Images (Altman, 1972), Délivrance (J. Boorman, 1973), le Privé (Altman, id.), l'Épouvantail (J. Schatzberg, id.), Permission d'aimer (M. Rydell, id.), Sugarland Express (S. Spielberg, 1974), Vol à la tire (Schatzberg, 1976), Obsession (B. De Palma, id.), Rencontres du 3e type (Spielberg, 1977), The Last Waltz (M. Scorcese, 1978), The Rose (Rydell, id.), Voyage au bout de l'enfer (M. Cimino, id.), la Porte du paradis (id., 1980), No Small Affair (J. Schatzberg, 1984), la Rivière (M. Rydell, 1985), les Sorcières d'Eastwick (The Witches of Eastwick, George Miller, 1987), le Bûcher des vanités (B. De Palma, 1990), The Two Jakes (J. Nicholson, id.). Il a aussi signé William ou Willy Zsigmond. On lui a reproché les éclairages enfumés dans John McCabe, western assez étonnant, mais qui étaient fidèles au propos d'Altman ; en fait, il va se plier avec intelligence, et un sens plastique remarquable, aux ambiances et aux « paysages » de la netteté onirique de Délivrance aux lyrismes de Spielberg et de Cimino, sans jamais abandonner le rapport au réel le plus physique ou le plus brutal.

ZUBEIDA

actrice indienne (Surat 1911 - Bombay 1990).

Fille de Fatma Begum (qui sera la première femme réalisatrice indienne), elle débute à 12 ans dans les studios de la Kohinoor avec sa sœur Sultana, également actrice de renom dans les années 20, et se retire en pleine gloire à la fin des années 30. Parmi ses meilleurs films, citons : Kala Naag (Kanjibhai Rathod, 1924), Prithvi Vallabh (Manilal Joshi, id.), Sati Sardarba (Nanubhai Desai, id.), Neera (R. S. Choudhury, 1926), Balidan (Naval Gandhi, 1927), Alam Ara (Ardeshir Irani, 1931), Gul Sanobar (Homi Master, 1934), Rashk-E-Laila (Nanubhai Vakil, id.).

ZUCKMAYER (Carl)

poète, dramaturge et scénariste suisse d'origine allemande (Nackenheim 1896 - Visp 1977).

Il devient scénariste en 1926. Sa collaboration la plus prestigieuse demeure son scénario de l'Ange bleu (J. von Sternberg, 1930). Mais son script pour Rembrandt (A. Korda, 1936) est brillant et adroit. Beaucoup de ses pièces deviennent des films à succès, comme le Général du diable (H. Kautner, 1955). Il avait quitté l'Allemagne nazie en 1933 et, après un séjour en Grande-Bretagne, s'était établi aux États-Unis, puis en Suisse après la guerre.