Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

CHECCHI (Andrea)

acteur italien (Florence 1916 - Rome 1974).

Il débute avec un petit rôle dans 1860 (A. Blasetti, 1933) et joue dans douze films d'avant-guerre, dont le Siège de l'Alcazar (A. Genina, 1940) et Giacomo l'idealista (A. Lattuada, 1943). Il obtient le prix Nastro d'argento pour son interprétation dans le drame antifasciste Deux Lettres anonymes (M. Camerini, 1945). Après La nuit porte conseil (M. Pagliero, 1948), Chasse tragique (G. De Santis, 1948) et Au-delà des grilles (R. Clément, 1949), il se spécialise dans des personnages de « vilain » (bruto) ou d'homme rude, jouant dans presque cent films de tout genre, parmi lesquels : la Dame sans camélias (M. Antonioni, 1953), Parola di ladro (N. Loy et G. Puccini, 1957), le Masque du démon (M. Bava, 1960), le Procès de Vérone (C. Lizzani, 1963), Waterloo (S. Bondartchouk, 1970).

CHEF OP.

Abrév. fam. de chef opérateur.

CHEF OPÉRATEUR.

Syn. de directeur de la photographie.

CHEF OPÉRATEUR DU SON.

Technicien responsable de la prise de son. ( GÉNÉRIQUE.)

CHEIREL (Jeanne Augustine Baltazar-Leriche, dite Jeanne)

actrice française (Paris 1868 - id. 1934).

Actrice de théâtre au talent abondant, généreux et plein de verve, elle triomphe dans les Vignes du Seigneur, le Sexe faible (qu'elle reprend à l'écran avec Robert Siodmak, 1933) et l'opérette Ta bouche. Elle fait preuve à l'écran de la même autorité, et c'est pourquoi on l'a souvent comparée à l'actrice américaine Marie Dressler. Partenaire de Prince dans certains films de Rigadin, elle joue avec humour dans Crainquebille (J. Feyder, 1923) et le Secret de Polichinelle (René Hervil, 1923). Elle retrouve à l'écran ses succès théâtraux avec Miquette et sa mère (H. Diamant-Berger et D. B. Maurice [Maurice Diamant-Berger], 1933), le Voyage de M. Perrichon (Jean Tarride, 1934) et le Monde où l'on s'ennuie (Jean de Marguenat, 1935).

CHEIREL (Micheline Leriche, dite Micheline)

actrice française (Paris 1917).

Nièce de Jeanne Cheirel, sa carrière française est courte puisque interrompue par la guerre et le départ de l'actrice pour les États-Unis. De 1944 à 1947, elle y tient quelques rôles dans des films sans grand relief. Elle avait été auparavant la fille avenante de Françoise Rosay dans la Kermesse héroïque (J. Feyder, 1935), la Parisienne délurée de Ces dames aux chapeaux verts (M. Cloche, 1937) et surtout la petite amoureuse de la Belle Équipe (J. Duvivier, 1936), prouvant ainsi que son talent s'accommodait de simplicité et sensibilité.

CHENAL (Pierre Cohen, dit Pierre)

cinéaste français (Bruxelles, Belgique, 1904 - La Garenne-Colombes, 1991).

Il aborde l'écran par le biais du documentaire sensible (les Petits Métiers de Paris, 1930). Les dix années suivantes font de lui un réalisateur qui sait bâtir un film et diriger des acteurs. Adaptant la Rue sans nom (1933), roman de Marcel Aymé, il sait en faire ressortir le fantastique social. De même, c'est une émotion exempte de vulgarité qui se dégage du Martyre de l'obèse (id.). Crime et Châtiment (1935), avec son interprétation exemplaire, l'Homme de nulle part (1937), d'après Pirandello, ne pâlissent pas devant leurs modèles. Il n'a pas le souffle qu'il faudrait pour traduire la révolte des Mutinés de l'Elseneur (1936), mais sait ordonner les eaux-fortes de l'Affaire Lafarge (1938). L'Alibi (1937) reste un policier agréable, où s'amusent Jany Holt, Stroheim et Jouvet, la Maison du Maltais (1938) un mélo distingué, le Dernier Tournant (1939), un bel exercice de style à partir du roman de James Cain Le facteur sonne toujours deux fois, avec Corinne Luchaire, Michel Simon et Fernand Gravey. Replié en Argentine et au Chili pendant la guerre, il tourne à son retour en France une adaptation du roman de Gabriel Chevalier Clochemerle (1948) puis après une nouvelle parenthèse argentine (Sangre negra, 1949, d'après et avec le romancier noir américain Richard Wright) se voit contraint de signer plusieurs films à vocation commerciale, dont Rafles sur la ville (1958) et la Bête à l'affût (1959).

CHEN BAICHEN (Chen Zhenghong, dit)

écrivain et scénariste chinois (Huayin, Jiangsu, 1908-1994).

Il se forme aux côtés de Tian Han et commence à écrire des romans en 1928. Emprisonné pour ses activités anti-japonaises de 1932 à 1935, il se consacre entièrement à la littérature. Au Sichuan, pendant la guerre, il continue à écrire, surtout pour le théâtre. À partir de 1947, il écrit seul ou en collaboration des scénarios de films :  le Chant du bonheur impossible (Xinfu kuangxiangqu, Chen Liting, 1947) et surtout Corbeaux et Moineaux (Wuya yu maque, Zheng Junli, 1949), qui anticipe sur la prise de Shanghai par les communistes. En 1954, il signe Song Jingshi (id., Zheng Junli et Sun Yu). En dehors de ses activités officielles, il s'est spécialisé dans le théâtre historique. En 1961, il prépare le scénario de la Vie de Lu Xun (Luxun zhuan), mais ce film sur l'écrivain, que devait interpréter Zhao Dan, ne sera jamais réalisé. C'est également lui qui rédige le scénario de la Véritable histoire d'Ah-Q (Ah-Q zheng zhuan, Cen Fan, 1982) d'après le célèbre roman de Lu Xun. Chen Baichen a écrit une quarantaine de romans, quarante pièces de théâtre et sept scénarios.

CHEN BO'ER

actrice et scénariste chinoise (province du Guangdong 1910 - Pékin 1968).

Sortie de l'École des beaux-arts de Shanghai, elle joue au théâtre, mais doit se réfugier à Hongkong de 1931 à 1933 en raison de ses activités politiques. Revenue à Shanghai, elle débute au cinéma en 1934 dans ‘les Malheurs de la jeunesse’ (Tao li jie, Ying Yunwei). Elle apparaît ensuite dans ‘À la vie et à la mort’ (Shengsi Tongxin, id., 1936) et ‘Huit cents soldats héroïques’ (Babai zhuangshi, id., 1938). En 1938, elle gagne Yan'an, capitale de la région administrée par les communistes, où elle travaille avec son mari, le cinéaste Yuan Muzhi. De 1947 à 1951, elle participe à la direction du nouveau cinéma socialiste, d'abord dans les studios du nord-est, à Changchun, puis au ministère de la Culture à Pékin. Elle a écrit deux scénarios : ‘les Héros de la frontière’ (Bian qu lao dong ying xiong, 1946), film collectif de fiction du groupe de Yan'an et ‘le Rêve de l'empereur’ (Huang di meng, 1947), moyen métrage réalisé par le petit groupe du Nord-Est près de Kharbin, et qui est le premier film de marionnettes chinois.