Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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HAKIM (Raymond) et HAKIM (Robert)

HAKIM (Raymond) [Alexandrie 1909 - Deauville 1980] et HAKIM (Robert) [Alexandrie 1907], producteurs français.

Ils apparaissent dans le cinéma dès 1927 puis créent Paris Film Production en 1934. Plusieurs des films qu'ils ont produits sont devenus des classiques : Samson (M. Tourneur, 1936), Pépé le Moko (J. Duvivier, 1937), Marthe Richard (R. Bernard, id.), Naples au baiser de feu (A. Genina, id.), la Bête humaine (J. Renoir, 1938). Durant la guerre, à Hollywood, on leur doit un remake de Battement de cœur d'Henri Decoin : Heartbeat (S. Wood, 1946) et du film de Marcel Carné, Le jour se lève : The Long Night (A. Litvak, 1947). Après la guerre, ils produisent encore Casque d'or (J. Becker, 1952), Thérèse Raquin (Carné, 1953), Notre-Dame de Paris (J. Delannoy, 1956), Pot-Bouille (Duvivier, 1957), À double tour (C. Chabrol, 1959), Plein Soleil (R. Clément, 1960), les Bonnes Femmes (Chabrol, id.), l'Éclipse (M. Antonioni, 1962), Eva (J. Losey, id.), Belle de Jour (L. Buñuel, 1967).

HALAS (John)

producteur et cinéaste d'animation britannique (Budapest, Hongrie, 1912 - Londres 1995).

Ancien collaborateur du cinéaste d'animation hongrois George Pal, Halas s'installe en Grande-Bretagne en 1936. Associé à Joy Batchelor, sa femme, il fonde en 1940 la Halas and Batchelor Cartoon Films et tous deux deviennent rapidement les figures emblématiques du cinéma d'animation anglais. Importants et prolifiques producteurs de films d'animation pour le cinéma puis la télévision, ils permettent la création de centaines de films de tout genre et de tout style, films de divertissement, d'information, de propagande, de publicité, séries télévisées (sur les dessins de G. Hoffnung par exemple) : Poubelle Parade (Dustbin Parade, 1942) ; Handling Ships (1945) ; Robinson Charley (1948) ; la Toile magique (Magic Canvas, 1951) ; le Chat et le Hibou (The Owl and the PussyCat, 1953) ; l'Histoire du cinéma (History of the Cinema, 1956) ; Automania 2000 (1963) ; Qu'est-ce qu'un ordinateur ? (What Is a Computer ?, 1970), etc. Leur œuvre la plus ambitieuse comme réalisateurs demeure le long métrage la Ferme des animaux (Animal Farm, 1954), d'après le roman de « politique-fiction » antistalinien de George Orwell, et dont l'animation fut dirigée par John Reed. John Halas fut aussi longtemps président de l'Association internationale du film d'animation (ASIFA). Halas and Batchelor Cartoon Films exerce une influence notable sur la génération de réalisateurs anglais d'animation de l'après-guerre.

HALE (Barbara)

actrice américaine (DeKalb, Ill., 1921).

Elle débuta en 1943, à la RKO qui essaya de faire d'elle une ingénue. Effectivement, ses attraits sereins et simples lui permirent de remplir cet emploi avec popularité. Même dans quelques films originaux comme le Garçon aux cheveux verts (J. Losey, 1948) ou Une incroyable histoire (T. Tetzlaff, 1949), elle est efficace, sans qu'on la remarque particulièrement. Elle resta active au cinéma jusqu'au milieu des années 50 : à ce moment-là, la télévision lui offrit le rôle de sa vie : Della Street, la secrétaire discrète de Perry Mason dans la série en 271 épisodes du même nom (1957-1966) qui lui permet de remporter un Emmy. Depuis, ses apparitions cinématographiques ont été sporadiques. Elle est la mère de l'acteur William Katt.

HALE (Patrick Fitzgerald, dit Creighton)

acteur américain d'origine irlandaise (Cork, Irlande, 1882 - Pasadena, Ca., 1965).

Débarqué aux États-Unis avec une tournée théâtrale, il débuta comme élégant et valeureux jeune premier dans des serials, dès 1914. Au cours des années 20, il fut un acteur de renom sinon de premier plan, et on le trouve dans des films comme Wine of Youth (K. Vidor, 1924). En 1927, son rôle de jeune premier comique dans la Volonté du mort (P. Leni) l'orienta vers les compositions qu'il tint jusqu'en 1949, dans la Garce (K. Vidor).

HALE (Georgia)

actrice américaine (Saint Joseph, Mont., 1906 - Hollywood 1985).

Cette jolie brune rêveuse aux grâces de danseuse eut une carrière trop brève. Elle fut inoubliable en fille des rues dans The Salvation Hunters (J. von Sternberg, 1925), en fille de saloon dans la Ruée vers l'or (Ch. Chaplin, id.) ou en fille facile et tragique dans The Great Gatsby (H. Brenon, 1926). En 1928, elle se retirait.

HALL (Alexander)

cinéaste américain (Boston, Mass., 1894 - San Francisco, Ca., 1968).

Acteur de serials dès 1914 (The Million Dollar Mystery), monteur et assistant, il devient réalisateur en 1932. Il a dirigé jusqu'en 1956 quelque cinquante films, surtout des comédies pour la plupart médiocres, à l'exception de : This Thing Called Love (1941) ; J'épouse ma femme (Bedtime Story, id.) ; Ma sœur est capricieuse (My Sister Eileen, 1942, première version à l'écran de la délicieuse comédie dont Richard Quine fera un chef-d'œuvre musical) ; Corps céleste (The Heavenly Body, 1944) ; l'Étoile des étoiles (Down to Earth, 1947) avec Rita Hayworth. Quant à son film le plus connu, le Défunt récalcitrant (Here Comes Mr. Jordan, 1941), sans doute ne tient-il pas le rythme nécessaire à une idée de départ très forte et totalement fantaisiste.

HALL (Conrad)

chef opérateur américain (Tahiti, Polynésie française, 1926).

Élève de Slavko Vorkapich, très actif à la télévision et dans le film publicitaire, Conrad Hall s'est affirmé depuis le milieu des années 60 comme l'opérateur fétiche d'un Hollywood qui changeait de visage. Si son noir et blanc, assez sec, est parfois sensible (Morituri, B. Wicki, 1965 ; De sang froid, R. Brooks, 1967), son maniement sensuel de la couleur, qui privilégie souvent le bleu et l'or, est sa marque de fabrique (Duel dans le Pacifique, J. Boorman, 1968 ; Butch Cassidy et le Kid, G. Roy Hill, 1969 ; Willie Boy, A. Polonsky, 1970 ; Fat City, J. Huston, 1972 ; Marathon Man, J. Schlesinger, 1976). Un homme de goût et de talent, aussi rare que sûr.

HALL (sir Peter)

cinéaste britannique (Bury St. Edmunds, Suffolk, 1930).

Directeur de la Royal Shakespeare Company, Peter Hall était un homme de théâtre révéré quand il débuta au cinéma en 1968. Paradoxalement, ses réalisations ne témoignent pas d'une grande envergure et sont plutôt anonymes. Ce sont des comédies dramatiques, comme Auto-Stop Girl (Three Into Two Won't Go, 1969), ou policières comme l'Arnaqueuse (Perfect Friday, 1970), oubliées aussitôt que consommées puis en 1989, il tourne She's Been Away. Peter Hall a été marié à l'actrice Leslie Caron.