Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BUCH (Fritz Peter)

cinéaste et scénariste allemand (Francfort-sur-l'Oder 1894 - Vienne, Autriche, 1964).

Docteur en philosophie, il devient metteur en scène et directeur de théâtre à Berlin. C'est en 1935 qu'il réalise son premier film, en collaboration avec H. B. Fredersdorf : Chanson d'amour (Liebeslied), un musical. Il met en scène une quinzaine de films en dix ans, œuvrant dans le mélodrame : Jakko (1941), la comédie : les Blagueurs (Spassvögel, 1938), le film policier : Der Fall Deruga (id.), le musical, le Heimatfilm, et le drame historique à contenu nationaliste : Der Katzensteg (1937, troisième version cinématographique du roman de Sudermann). Auteur de pièces de théâtre populaires, dont plusieurs ont été adaptées à l'écran, il a écrit des scénarios pour Karl Anton, Veit Harlan, Heinz Rühmann et lui-même. Après la guerre, il ne travaille plus qu'occasionnellement pour le cinéma (réalisation de Cuba Cabana, 1952).

BUCHANAN (Edgar)

acteur américain (Humansville, Mo., 1903 - Palm Desert, Ca., 1979).

Acteur de composition et spécialiste du western, ses personnages se caractérisent par leur malice ou leur bonhomie campagnarde. Son jeu coloré fait de lui le partenaire privilégié d'acteurs à la Glenn Ford (cf. leur série Sam Cade), Alan Ladd, Tyrone Power. Il débute en 1940 dans My Son is Guilty de Charles T. Barton et, parmi cent titres, tourne notamment : l'Aigle des mers (M. Curtiz, id.), Arizona (W. Ruggles, id.), la Chanson du passé (G. Stevens, 1941), Texas (G. Marshall, id.), la Justice des hommes (Stevens, 1942), Buffalo Bill (W. Wellman, 1944), la Flèche noire (The Black Arrow, G. Douglas, 1948), la Porte du diable (A. Mann, 1950), l'Attaque de la malle-poste (H. Hathaway, 1951), l'Homme des vallées perdues (Stevens, 1953), le Nettoyeur (Marshall, 1955), Désirs humains (F. Lang, id.), la Vallée de la poudre (Marshall, 1958), les Comancheros (Curtiz, 1961), Coups de feu dans la sierra (S. Peckinpah, 1962), le Mors aux dents (B. Kennedy, 1965) et Benji (Joe Camp, 1974).

BUCHANAN (Jack)

acteur, cinéaste et producteur britannique (Helensburgh 1891 - Londres 1957).

Il a joué de nombreuses comédies musicales lorsqu'il débute au cinéma en 1917. Star du cinéma anglais, on le réclame aux États-Unis, où il a la vedette dans Monte-Carlo (E. Lubitsch, 1930). Il revient en Angleterre pour se partager entre la scène et l'écran (Fausses Nouvelles, R. Clair, 1938). Il réalise en 1935 That's a Good Girl, mais c'est pourtant aux États-Unis qu'il trouve son rôle le plus fameux, celui du producteur mégalomane de Tous en scène (V. Minnelli, 1953). Il interprète aussi le rôle-titre dans les Carnets du Major Thompson (P. Sturges, 1955).

BUCHHOLZ (Horst)

acteur allemand (Berlin 1933).

Acteur de théâtre, il débute au cinéma grâce à Julien Duvivier (Marianne de ma jeunesse, 1955) et devient vite célèbre dans son pays avec Ciel sans étoiles (H. Käutner, 1955) et les Demi-Sel (Die Halbstarken, Georg Tressler, 1956). On le voit alors, adolescent devenu jeune homme ambigu, dans de nombreux films réalisés par Tressler (dont Das Totenschiff, 1959), Kurt Hoffmann (Die Bekenntnisse des Hochstaplers Felix Krull, 1957), Rolf Hansen (Résurrection, 1958), Josef von Baky (Un petit coin de paradis, 1957), Käutner (Monpti, id.), etc. Il tourne en Grande-Bretagne (les Yeux du témoin, J. Lee Thompson, 1959) puis à Hollywood, où il durcit son personnage : les Sept Mercenaires (J. Sturges, 1960), Un, deux, trois (B. Wilder, 1961), Fanny (J. Logan, id.), À neuf heures de Rama (M. Robson, 1963). Il tourne aux côtés de Bette Davis dans l'Ennui (D. Damiani, 1963). En Europe, il est la vedette de coproductions à grand budget comme la Fabuleuse Aventure de Marco Polo / l'Échiquier de Dieu (D. de La Patellière, 1965) et les Aventures extraordinaires de Cervantès (Cervantes, V. Sherman, 1968). Il se consacre de plus en plus au théâtre et, depuis l'Astragale (G. Casaril, 1968), n'apparaît plus à l'écran qu'épisodiquement, notamment sous la direction d'Andrew L. Stone (remake de Toute la ville danse, 1973), de K. Zanussi (The Catamount Killing, 1974) d'Irving Kerschner (Raid sur Entebbe, 1976), d'A. McLaglen (Sahara, 1984) et de W. Wenders (Si loin, si proche, 1993).

BUCHMAN (Sidney)

scénariste et producteur américain (Duluth, Minn., 1902 - Cannes, France, 1975).

Il débute comme régisseur à l'Old Vic de Londres et écrit deux pièces de théâtre avant d'être engagé par la Paramount en 1930. À la Columbia, où il est bientôt le scénariste favori de Harry Cohn, ce fervent admirateur de George Bernard Shaw contribue à l'avènement de la comédie loufoque en prêtant son talent à Gregory La Cava (J'ai épousé le patron, 1935), Richard Boleslawsky (Théodora devient folle, 1936), Leo McCarey (Cette sacrée vérité, 1937) ou George Cukor (Vacances, 1938). Ses œuvres les plus ambitieuses sont M. Smith au Sénat (F. Capra, 1939), une fable populiste qui brocarde la corruption des politiciens, et la Justice des hommes (G. Stevens, 1942), réflexion amère sur les institutions américaines, mais c'est une comédie fantastique (le Défunt récalcitrant d'A. Hall) qui lui vaut un Oscar en 1941. Porté en 1951 sur les « listes noires » pour avoir adhéré au parti communiste pendant la guerre, il s'exile en France. Il collabore à Cléopâtre (J. L. Mankiewicz, 1963) avant d'adapter et produire le Groupe (S. Lumet, 1966), qui traduit avec sensibilité l'univers féministe de Mary McCarthy.

BUCHOWETZKI (Dimitri)

cinéaste allemand d'origine polonaise (Russie 1895 - Hollywood, Ca., 1932).

Acteur et réalisateur travaillant d'abord en Russie, il arrive en 1919 à Berlin, où il écrit des scénarios et met en scène neuf films en quatre ans — le plus souvent, films à costumes où il dirige les vedettes de l'époque : Danton (1921), une lointaine adaptation du drame de Büchner, Othello (1922), Peter der Grosse (id.). C'est lui qui achève les Frères Karamazov (Die Brüder Karamazov, 1921) commencé par Carl Froelich. Appelé à Hollywood, il y dirige Pola Negri, Norma Talmadje, Mae Murray (1924-1928) et revient en Europe à la suite d'un conflit avec la production. Il fait deux films en France et, au début du parlant, devient un spécialiste de la version allemande des films américains et de la version anglaise des films allemands.