Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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CAME.

Sur les caméras et sur certains projecteurs, pièce mobile, généralement de forme triangulaire à angles arrondis, tournant à vitesse constante à l'intérieur d'un évidement pratique dans le porte-griffes, dont elle provoque la descente, puis le retrait, puis le retour en position initiale. ( CAMÉRA.)

CAMÉO.

Rôle très bref, parfois non crédité, généralement tenu par un acteur connu. On dit aussi guest appearance. Souvent les acteurs ainsi « invités » le sont pour renforcer le box-office potentiel du film.

CAMÉRA.

En cinéma et en vidéo, appareil de prise de vues. (En anglais, ce terme désigne également les appareils de prise de vues photographiques.) ‖Appareil servant à enregistrer le négatif son.

Les appareils de prise de vues sont les descendants de l'ancienne chambre noire, en italien camera oscura. En français, caméra est aujourd'hui réservé à l'enregistrement du mouvement (cinéma ou télévision) ; en anglais, camera désigne également les appareils photographiques.

Les éléments essentiels d'une caméra sont : l'objectif, l'obturateur, le couloir et le mécanisme d'entraînement intermittent du film.

Ce mécanisme est l'organe le plus délicat, il diffère d'une caméra à l'autre. Son mouvement n'intéresse que la petite portion du film comprise dans le couloir.

Le couloir exige une grande précision d'usinage et d'entretien, c'est la pièce qui sert de guide et de positionnement du film par rapport à l'objectif. Durant son parcours dans la caméra, c'est le seul moment où l'émulsion du film est en contact avec une surface métallique. Il comporte une fenêtre, dite de prise de vues, au format image normalisé, parfaitement centrée sur l'axe de l'objectif.

Dès que le film est immobilisé, l'obturateur s'ouvre, les rayons lumineux issus de l'objectif impressionnent le film. Après cette phase d'exposition, l'obturateur s'interpose entre objectif et film. Ce dernier, désormais à l'abri de la lumière, avance de la longueur requise pour que les images enregistrées ne se chevauchent pas (c'est la phase d'escamotage), puis il s'immobilise à nouveau, etc.

Mécanisme de mouvement intermittent.

Cette avance intermittente est assurée grâce au mécanisme de la griffe, qui constitua un des apports majeurs des frères Lumière à l'invention du cinéma. Une came, triangulaire courbe, dite de Trezel, tourne à vitesse constante à l'intérieur d'un évidement pratiqué dans le porte-griffe, susceptible de se mouvoir dans son propre plan et qui porte à son extrémité une ou plusieurs griffes en acier, usinées avec précision afin de pouvoir pénétrer dans les perforations sans les détériorer.

La figure montre le déroulement d'un cycle, en partant du moment où la griffe vient de s'engager dans une perforation. La came provoque d'abord la descente de la griffe, ce qui entraîne l'avance du film. La griffe se retire ensuite de la perforation, le film restant immobilisé grâce au presseur dorsal qui le plaque contre la fenêtre et lui assure une bonne planéité. La griffe remonte ensuite, dégagée du film, au niveau où elle se trouvait initialement. Elle s'engage alors à nouveau dans une perforation, etc.

La fraction de la durée d'un cycle consacrée à la descente de la griffe dépend de la conception et du dessin de la came. Sur la plupart des caméras, le temps d'exposition représente à peu près la moitié de la durée d'un cycle.

Sur les caméras d'amateur et sur certaines caméras professionnelles légères, l'immobilisation du film pendant la phase d'exposition est assurée uniquement grâce à la pression exercée par le presseur. (Cette pression doit être réglée avec soin : assez forte pour immobiliser le film pendant cette phase, assez faible pour le laisser avancer quand la griffe l'entraîne.)

Si l'on veut obtenir une très grande fixité de l'image, ce qui est nécessaire en particulier pour la réalisation de certains trucages, on a recours à une contre-griffe, au mouvement comparable à celui de la griffe, à ceci près qu'il se limite à un va-et-vient. La contre-griffe pénètre dans une perforation dès que le film s'immobilise et la maintient donc parfaitement en place, puis se retire dès que la griffe va entamer sa descente.

Le film vierge provient de la bobine débitrice ; après avoir été impressionné, il va s'enrouler sur la bobine réceptrice. En Super 8, la bobine débitrice n'excède pas quelques dizaines de grammes : la griffe suffit alors à tirer le film. En 16 mm ou en 35 mm, les bobines sont trop lourdes pour que l'on puisse agir ainsi. Le film est entraîné, avant et après le couloir, par des débiteurs dentés tournant à vitesse constante. La traction exercée sur le film est ainsi à la fois continue et répartie sur plusieurs perforations, et la griffe n'a plus à entraîner que la faible longueur de film comprise entre les débiteurs. (Les caméras modernes emploient un seul débiteur de grand diamètre, utilisé dans sa partie supérieure pour tirer le film et dans sa partie inférieure pour l'entraîner vers la bobine réceptrice.) Cela implique de ménager deux boucles entre les débiteurs et le couloir : à chaque cycle, la boucle supérieure s'allonge un peu quand le film est immobilisé dans le couloir puis se résorbe quand la griffe entraîne le film, et vice versa pour la boucle inférieure.

Un système de friction réglable retient en permanence la bobine débitrice, afin d'éviter le déroulement intempestif du film. La bobine réceptrice, elle, doit être entraînée afin d'assurer le rembobinage du film, et ce à vitesse variable puisque le diamètre des spires croît à mesure que la bobine se remplit : on fait pour cela patiner sur son axe la courroie d'entraînement qui vient du moteur. (L'engorgement accidentel du circuit du film dans la caméra provoque l'arrêt de la caméra par bourrage.)

Les caméras professionnelles sont équipées d'un obturateur à disque, souvent composé de deux demi-disques susceptibles de pivoter l'un par rapport à l'autre de façon à présenter une ouverture angulaire réglable, l'ensemble effectuant un tour par image. Le temps d'exposition est directement proportionnel à l'ouverture angulaire : pour la cadence normale de 24 images/seconde, il vaut 1/48 de seconde pour une ouverture de 180o, 1/50 de seconde pour une ouverture de 170o, etc. L'ouverture maximale est généralement de 180o, mais elle atteint 230o sur certaines caméras, ce qui augmente sensiblement le temps d'exposition (près d'un tiers en plus par rapport à une ouverture de 180o). Le réglage de l'ouverture ne peut généralement s'effectuer qu'à l'arrêt, sauf sur certaines caméras où il permet alors d'obtenir directement à la prise de vues des effets tels que : ouverture au noir, fermeture au noir, voire fondu enchaîné par combinaison des deux effets précédents. (L'obturateur est parfois à pales symétriques : il comporte deux ouvertures symétriques et il effectue un tour pour deux images. La symétrie du dispositif facilite l'amortissement des vibrations.)