Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
G

GONFLAGE (2).

Gonflage de la gélatine, traitement de rénovation des copies destiné à rendre les rayures moins visibles. ( COPIES.)

GONZAGA (Adhémar)

producteur et cinéaste brésilien (Rio de Janeiro 1901 - id. 1978).

Personnalité clé des années 30, il fonde la revue Cinearte et la compagnie Cinédia (1930), dont les installations dans la banlieue de Rio imitent les studios hollywoodiens. Il met en scène Barro Humano (1928), expression d'une certaine maturité du muet brésilien, typique de ses conceptions mimétiques vis-à-vis du modèle américain. Il essaye d'entraîner Humberto Mauro sur cette voie et produit ses films Lábios sem Beijos (1930) et Ganga Bruta (1933). Ensemble, ils signent A Voz do Carnaval (1933), un des premiers films musicaux carnavalesques, précurseurs de la chanchada*, où débute Carmen Miranda. Parmi la dizaine de mises en scène de Gonzaga, on compte encore Alô, Alô Carnaval ! (1936), classique du genre qui fera la gloire d'Oscarito et Grande Otelo. Son rôle comme pionnier d'une production continue (une cinquantaine de titres) est plus important, même si la Cinedia survit péniblement malgré quelques succès (le mélodrame O Ébrio, Gilda de Abreu, 1946). Parmi ses productions plus ambitieuses se détachent Mulher (Octávio Gabus Mendes, 1931), la comédie Bonequinha de Seda (Oduvaldo Vianna, 1935), les adaptations littéraires Pureza (Chianca de Garcia, 1940) et O Cortiço (Luiz de Barroz, 1946). Son mélange de nationalisme et de fascination envers Hollywood caractérise toute une étape du cinéma brésilien.

GONZÁLEZ (Cesáreo)

producteur espagnol (Vigo 1905 - Madrid 1968).

La maison de production Suevia, qu'il fonde peu après la fin de la guerre civile, occupe pendant les années 50 la place centrale jusqu'alors détenue par Cifesa. Cesáreo González met à profit ses liens avec l'Amérique latine et réussit à lancer ses films (plus d'une centaine) sur le marché hispanophone, alors que l'hégémonie précédemment acquise par les industries argentine et mexicaine se trouve largement entamée. Il exploite tous les genres typiques du cinéma espagnol sous le franquisme : le film « impérial » (Bambu, J. L. Sáenz de Heredia, 1945), le film religieux (Reina Santa, R. Gil, 1947), les espagnolades interprétées par Carmen Sevilla et Lola Flores, les mélodrames joués par les vedettes enfantines Joselito et Marisol, les musicaux chantés par Sarita Montiel.

GOODMAN (John)

acteur américain (Saint Louis, Mo., 1952).

Cet ancien footballeur est devenu la « rondeur » de sa génération. Tandis qu'il progressait des rôles obscurs aux rôles plus remarqués au cinéma, il atteignait une grande popularité à la télévision, à la fin des années 80, dans la série Roseanne. C'est presque au même moment qu'il a fait une belle création de flic fatigué aux côtés d'Al Pacino dans Sea of Love, Mélodie pour un meurtre (H. Becker, 1989) : son interprétation mi-hilarante mi-pathétique de la chanson-titre est un grand moment. Depuis, il a incarné avec un brio irrésistible le cinéaste William Castle dans Panique à Florida Beach (J. Dante, 1992) et il est devenu un atout immanquable dans les films des frères Coen (Arizona Junior, 1987 ; Barton Fink, 1992 ; The Big Lebowski, 1998 ; O Brother, 2000).

GOODRICH (Frances)

scénariste américaine (Belleville, N. J., 1891 - New York, N. Y., 1984).

Cette ancienne comédienne travaille le plus souvent en collaboration avec son mari, Albert Hackett. Active de 1930 à 1962, elle est toujours restée fidèle à une écriture classique et sans surprise ; mais, dans ces limites acceptées, elle a su faire preuve d'invention et de vivacité. C'est particulièrement le cas dans des comédies musicales comme le Pirate (V. Minnelli, 1948), Belle Jeunesse (R. Mamoulian, id.), Parade de printemps (Ch. Walters, id.), Donnez-lui une chance (S. Donen, 1953) et les Sept Femmes de Barberousse (id., 1954), où la verve de Hackett et Goodrich n'est pas éloignée de celle de Betty Comden et Adolph Green.

GOPALAKRISHNAN (Adoor)

cinéaste indien (Adoor, Kerala, 1941).

Très jeune, il est acteur de théâtre amateur et poursuit des études d'économie politique, tout en écrivant pour la scène et dirigeant de nombreux spectacles. Il abandonne un poste de fonctionnaire pour l'Institut du film de Poona, dont il est diplômé (1962-1965). La création de la Coopérative Chitralekha, dont il est le président, permet l'installation d'un studio et d'un laboratoire de développement à Trivandrum. Ses deux premiers films, Swayamvaram (id., 1972) et ‘Ascension ’ (Kodiyettam, 1977), sont réalisés dans ce cadre. Le troisième, ‘le Piège à rats ’ (Elippathayam, 1981), est une production indépendante. Ces films, à petit budget, décrivent avec un réalisme — inédit dans ce cinéma régional — les conflits psychologiques souvent insurmontables provoqués chez certains jeunes par l'Inde changeante d'aujourd'hui. Il est un des représentants les plus talentueux du renouveau des cinémas régionaux de l'Inde à la fin des années 70, ici le cinéma du Kerala, en langue malayalam. En 1983, il écrit The World of Cinema puis réalise ‘Face à Face ’ (Mukha Mukham, 1983), ‘Monologue ’ (Anantaram, 1988) et ‘les Murs ’ (Mathilukal, 1990), ‘le Servile ’ (Vidheyan, 1993), Kathapurushan (1995).

GOPI (V. Gopinathan Nair, dit)

acteur et cinéaste indien (Chirayankil, près de Trivandrum, 1937).

Acteur de théâtre réputé, il débute au cinéma dans Swayamvaram (1972) et ‘Ascension ’ (1977), de A. Gopalakrishnan, et s'impose comme l'un des leaders malayalam de l'écran : ‘le Chapiteau ’ (G. Aravindan, 1978), ‘l'Homme au-delà de la surface ’ (M. Kaul, 1980), Yavanikha (K.G. George, 1982), Adaminte Variyellu (id., 1983), Kattathe Kilikoodu (Bharothan, id.), Chidambaram (Aravindan, 1985). Il abandonne la carrière d'acteur à la fin des années 80 pour se consacrer à la mise en scène (Yamanam, 1991), puis revient devant la caméra en 1994 (Swaham, de Shaji N. Karun).

GORA (Emilio Giordana, dit Claudio)

acteur et cinéaste italien (Gênes 1913 - près de Rome 1998).

Il débute comme interprète dans Trappola d'amore (R. Matarazzo, 1940) et joue ensuite dans de nombreux mélodrames et comédies. Son premier film comme metteur en scène, Il cielo è rosso (1950), est une intelligente adaptation du roman de Giuseppe Berto sur la jeunesse des lendemains de la guerre. Il revient au même thème dans sa deuxième réalisation, Febbre di vivere (1953). Il dirige encore sept films inégaux mais intéressants, dont La grande ombra (1958), Tre straniere a Roma (1959), La contessa azzurra (1960), L'odio è il mio Dio (1969). Dans sa riche carrière d'acteur, il perfectionne de film en film son personnage de malin viveur, souvent sadique ou très puissant : la Grande Pagaille (L. Comencini, 1960) ; Une vie difficile (D. Risi, 1961) ; Danger Diabolik (M. Bava, 1968) ; la Femme du dimanche (Comencini, 1975) ; La belva col mitra (Sergio Grieco, 1977).