Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
I

INFINI.

Terme conventionnel en optique pour désigner l'ensemble des distances du sujet pour lesquelles tout se passe, du point de vue de la mise au point, comme si le sujet était infiniment éloigné.

INFRASON.

Son de fréquence trop faible pour être audible mais qui peut être perçu par l'ensemble du corps s'il est suffisamment puissant. Le procédé Sensurround repose sur l'emploi d'infrasons.

INGE (William)

scénariste américain (Independence, Kans., 1913 - Los Angeles, Ca., 1973).

Dramaturge de la veine torturée et sudiste dont Tennessee Williams est la tête de file, William Inge est un scénariste délicat et sensible, et peut-être un jour découvrira-t-on que ses contributions cinématographiques sont supérieures à ses pièces. Celles-ci sont d'ailleurs passées avec bonheur à l'écran, comme Reviens, petite Sheba (Daniel Mann, 1952), Picnic (1956) et Arrêt d'autobus (id.), de Joshua Logan, ou le Loup et l'Agneau (F. Schaffner, 1963). Mais ses trois scénarios originaux sont très émouvants, d'une écriture fluide et simple, admirablement adaptée au cinéma : la Fièvre dans le sang (E. Kazan, 1961) ; l'Ange de la violence (J. Frankenheimer, 1962) ; Fureur sur la ville (H. Hart, 1965 ; SCÉ écrit sous le pseudonyme de Walter Gage).

INGÉNIEUR DU SON.

Ancienne dénomination, encore couramment employée, du chef opérateur du son. ( GÉNÉRIQUE, PRISE DE SON.)

INGRAM (Reginald Ingram Montgomery Hitchcock, dit Rex)

cinéaste américain (Dublin, Irlande, 1893 - Los Angeles, Ca., 1950).

Émigré aux États-Unis en 1911, il étudie la sculpture et entre en 1913 à l'Edison Company comme directeur artistique, scénariste et... acteur, le cas échéant. Metteur en scène pour diverses firmes à partir de 1916, il doit sa chance à son entrée à la Metro, où, grâce à l'influence de la scénariste June Mathis, il dirige en 1921 les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (The Four Horsemen of the Apocalypse) avec Rudolph Valentino. Le succès commercial et critique du film lui vaut l'admiration générale, et il réalise à son gré Eugénie Grandet (The Conquering Power, 1921) et le Chemin de l'honneur (Turn to the Right, 1922) notamment, le Prisonnier de Zenda (The Prisoner of Zenda, id.) et Scaramouche (id., 1923), films populaires qu'il emplit de ses inventions visuelles, fort audacieuses parfois pour l'époque. Dépité de n'avoir pu diriger Ben-Hur, il abandonne, après le tournage de The Arab (1924), Hollywood, en compagnie de son épouse — et vedette — Alice Terry et fonde la même année sur la Côte d'Azur, plus précisément là où s'édifiera la Victorine, son propre studio : il y dirige plusieurs films toujours coproduits et distribués par la Metro : Mare Nostrum (1926) ; le Magicien (The Magician, id.) ; le Jardin d'Allah (The Garden of Allah, 1927)... Mais l'avènement du parlant porte un coup fatal à ses ambitions d'auteur complet. En 1933, il dirige au Maroc un unique film parlant, Baroud / Love in Morocco, et ne tarde pas à se retirer en Amérique. Demeuré jusqu'au bout fidèle à ses conceptions plastiques (prédominance de l'« ambiance » sur l'intrigue), Rex Ingram, par ailleurs médiocre directeur d'interprètes redoutables, est peut-être à redécouvrir. Il ne doit pas être confondu avec son homonyme, l'acteur noir Rex Ingram (1895-1969), qui est surtout connu pour ses rôles dans les Verts Pâturages (W. Keighley et Marc Connelly, 1936), The Adventures of Huckleberry Finn (R. Thorpe, 1939), le Voleur de Bagdad (L. Berger, T. Whelan, M. Powell, 1940) et Un petit coin aux cieux (V. Minnelli, 1943).

ININFLAMMABLE.

Se dit des supports ou des films dont la combustion ne donne pas lieu à flamme. ( FILM.)

INKIJINOFF (Valéry) [Valerian Ivanovič Inkižinov]

acteur d'origine russe établi en France (Irkoutsk, Sibérie, 1895 - Brunoy 1973).

Après ses études à l'École polytechnique de Saint-Pétersbourg, il débute au théâtre dans la troupe de Meyerhold, en 1919. Le cinéma l'attire (il est engagé comme doublure pour des scènes de cascade), mais il entend perfectionner son jeu et entre à l'atelier Koulechov. Après quelques rôles assez obscurs, c'est l'inoubliable interprétation du descendant de Gengis Khan dans Tempête sur l'Asie (1929), de Vsevolod Poudovkine, qui assure sa renommée. Il est nommé directeur de l'École de théâtre et de cinéma de Kiev. Il réalise et produit lui-même un film, Kometa (1930), qui ne semble pas avoir eu grande audience (il s'était déjà essayé à la mise en scène avec Rasplata, 1926, et Vor, 1928). En 1931, à la suite du décès tragique de sa fille, âgée de sept ans, il quitte la Russie pour n'y plus revenir. Il tourne un film en Allemagne (le Typhon), puis se fixe en France, où son faciès de Mongol, sa carrure athlétique, ses yeux perçants le désignent pour des emplois de traître ou de rebelle, dans des films d'ambiance slave ou orientale : la Bataille (N. Farkas, 1934) ; Amok (F. Ozep, id.) ; Volga en flammes (V. Tourjansky, id.) ; les Bateliers de la Volga (Vladimir Strijevsky, 1936) ; les Pirates du rail (Christian-Jaque, 1938) ; le Drame de Shanghai (G. W. Pabst, 1938). Après une longue éclipse, il reparaît après guerre dans des rôles non moins conventionnels : Maya (R. Bernard, 1949) ; la Fille de Mata-Hari (C. Gallone et R. Merusi, en Italie, 1955) ; Michel Strogoff (C. Gallone, 1956). Son chant du cygne, il le devra à Fritz Lang, qui lui confie le rôle du grand prêtre au crâne rasé de son diptyque le Tigre du Bengale / le Tombeau hindou (1959). Deux ultimes apparitions dans la Blonde de Pékin (Nicolas Gessner, 1968) et les Pétroleuses (Christian-Jaque, 1971).

INSERT.

Gros plan ou très gros plan, généralement bref, inséré au montage pour mettre en valeur un élément ou un détail nécessaire à la compréhension de l'action : titre de journal, lettre, gros plan d'un objet, etc. ( SYNTAXE.)

Élément inséré dans un montage image ou son.

INT.

Abrév. de intérieur.

INTER.

Abrév. fam. de intermédiaire.

INTÉRIEUR.

Sur les documents de préparation du film ou sur les rapports destinés à l'étalonneur (et parfois sur la claquette), indication spécifiant que l'atmosphère visuelle recherchée est celle d'une scène d'intérieur.

INTERLENGHI (Franco)

acteur italien (Rome 1930).

Vittorio De Sica le lance dans le rôle d'un des pauvres cireurs de chaussures de Sciuscià (1946). Il crée un personnage de garçon sympathique et fainéant dans plusieurs films populaires, dont Un dimanche d'août (L. Emmer, 1950), Parigi è sempre Parigi (L. Emmer, 1951), le Petit Monde de Don Camillo (J. Duvivier, 1952), Gli eroi della domenica (M. Camerini, 1953), la Marchande d'amour (M. Soldati, 1953), Canzoni canzoni canzoni (D. Paolella, id.). Dans les Vitelloni (F. Fellini, id.), il crée le personnage du naïf Moraldo. Ses rôles sont des variations sur le même personnage dans les films suivants, au nombre desquels il faut compter : la Comtesse aux pieds nus (J. L. Mankiewicz, 1954) ; I giorni più belli (M. Mattoli, 1956) ; Pères et Fils (M. Monicelli, 1957) ; Jeunes Maris (M. Bolognini, 1958) ; En cas de malheur (C. Autant-Lara, id.) ; le Général Della Rovere (R. Rossellini, 1959) ; Viva l'Italia ! (R. Rossellini, 1961). Il est marié à l'actrice Antonella Lualdi.