Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

CAREY (Henri Dewitt Carey II, dit Harry)

acteur américain (New York, N. Y., 1878 - Los Angeles, Ca., 1947).

Auteur de mélodrames, il entre à la Biograph en 1909 comme acteur et tient des rôles importants à partir de 1912 (The Musketeers of Pig Alley) pour devenir en 1917 l'un des interprètes fétiches de John Ford (26 films, en majorité des westerns). Son succès personnel dans Trader Horn (W. S. Van Dyke, 1931) lui vaut de jouer ensuite dans des films moins stéréotypés : Ville sans loi (H. Hawks, 1935), Je n'ai pas tué Lincoln (J. Ford, 1936), Âmes à la mer (H. Hathaway, 1937), Air Force (H. Hawks, 1943), Duel au soleil (K. Vidor, 1947), la Rivière Rouge (H. Hawks, 1948), auxquels il apportait la dignité d'une figure quasi légendaire. Ford lui a dédié le Fils du désert (1949).

CAREY (Harry, Jr.)

acteur américain (Saugus, Ca., 1921).

Fils du « grand » Harry Carey, il passe six ans dans la marine avant de débuter à l'écran en 1947 (la Vallée de la peur, de R. Walsh). Il joue aux côtés de son père dans la Rivière rouge (H. Hawks, 1948), où il montre d'évidentes qualités, mais, malgré la protection constante de John Ford, il met longtemps à s'évader d'un personnage de vilain (ou de victime du sort) quelque peu immature : le Fils du désert (J. Ford, 1949), le Convoi des braves (id., 1950), Rio Grande (id., id.), Les hommes préfèrent les blondes (H. Hawks, 1953), Ce n'est qu'un au-revoir (J. Ford, 1955), la Prisonnière du désert (id., 1956), Rio Bravo (H. Hawks, 1959), les Cheyennes (J. Ford, 1964). Après des films de moins en moins prestigieux, on le revoit dans Nickelodeon (P. Bogdanovich, 1976).

CARL (Renée)

actrice française (Paris 1875 - id. 1954).

Elle s'est fait un nom au théâtre lorsque, en 1907, elle se présente au studio Gaumont pour y être aussitôt engagée par Feuillade. Elle paraît dans les bandes de Romeo Bosetti et devient une vedette très demandée. Elle aborde tous les genres : mythologique, biblique, historique, drames mondains, comédies sentimentales ; elle participe à des séries (notamment Fantômas de Feuillade en 1913-14) ; elle assiste aux essais du chronophone, figure la mère de Bébé et de Bout de Zan, devient productrice, joue la Thénardier (les Misérables, H. Fescourt, 1925) et revient à l'écran après une longue interruption dans Pépé le Moko (J. Duvivier, 1937). Elle avait réalisé elle-même en 1923 Un cri dans l'abîme.

CARLE (Gilles)

cinéaste canadien (Maniwaki, Québec, 1929).

Étudiant à l'École des beaux-arts de Montréal, graphiste, poète et éditeur, il découvre le cinéma vers 1960 et réalise une série de courts métrages dans le cadre de l'ONF. C'est également l'ONF qui lui permet de mettre en scène son premier long métrage, la Vie heureuse de Léopold Z, en 1965.

Il devient ensuite son propre producteur (dans plusieurs sociétés successives, Onyx Films, puis Carle-Lamy Ltée, dont il assure le financement en réalisant un grand nombre de courts métrages et de films publicitaires) et dirige une série de longs métrages au réalisme truculent qui contribuent à populariser l'identité québécoise au pays et en Europe. Les Mâles, puis la Vraie Nature de Bernadette sont des fables libertaires enracinées dans une société alors en mutation, au temps de la montée du courant indépendantiste.

À partir de la Mort d'un bûcheron (1973) et de la rencontre de la comédienne Carole Laure, puis du musicien Lewis Furey, Gilles Carle évolue vers un cinéma inquiet, soucieux de recréer une structure familiale élémentaire (dans un contexte encore réaliste, puis au sein d'utopies où la musique prend une place croissante). Avec les Plouffe (1981), réalisé pour la télévision, il signe une chronique réaliste qui retrace l'histoire d'une famille québécoise et remporte dans son pays un grand succès populaire.

Films :

la Vie heureuse de Léopold Z (1965) ; le Viol d'une jeune fille douce (1968) ; Red (1969) ; les Mâles (1970) ; la Vraie Nature de Bernadette (1972) ; la Mort d'un bûcheron (1973) ; les Corps célestes (id.) ; la Tête de Normande St-Onge (1975) ; A Thousand Moons (MM, 1976) ; l'Ange et la Femme (1977) ; Fantastica (1980) ; les Plouffe (1981) ; Jouer sa vie (DOC, CORÉ C. Condari, 1982) ; Maria Chapdelaine (1983) ; Cinéma, cinéma (DOC, CORÉ W. Nold, 1985) ; Ô Picasso (DOC, id.) ; la Guêpe (1986) ; Vive Québec (DOC, 1988) ; la Postière (1992).

CARLETTI (Luisa Paola Armida Carboni, dite Louise)

actrice française (Marseille 1922).

Issue du music-hall, du cirque et du cabaret, elle est, si l'on veut, l'adolescente piquante, puis la vamp sage du cinéma français, par opposition à la femme fatale qu'incarne Viviane Romance, grâce à son charme, à sa fraîcheur de brune acidulée. De sa carrière, on peut notamment retenir les Gens du voyage (J. Feyder, 1938), Terre de feu (M. L'Herbier, id.), l'Enfer des anges (Christian-Jaque, 1939), Jeunes Filles en détresse (G. W. Pabst, id.), Macao, l'enfer du jeu (J. Delannoy, 1939 ; 1942), Nous les gosses (L. Daquin, 1941), L'assassin a peur la nuit (Delannoy, 1942). On la retrouve avec quelque surprise dans le Club des soupirants, fantaisie nonsensique de Maurice Gleize (1941). Sur le tard, elle n'apparaît plus que dans les films médiocres de son mari Raoul André. Il lui aura manqué l'abattage d'une Rosalind Russell, le glamour d'une Odette Joyeux pour dépasser un agréable mais assez mince registre.

CARLO RIM (Jean-Marius Richard, dit)

cinéaste français (Nîmes 1902 - Peypin 1989).

Journaliste et dessinateur humoristique, auteur de plusieurs romans, il devient scénariste pour le cinéma en 1934, écrivant des comédies (Justin de Marseille, Hercule, qu'il coréalise avec Alexandre Esway), suivies de titres divers : Tarass Boulba, Nostalgie, Simplet (coréalisé avec Fernandel), la Ferme aux loups... En 1948, il écrit et réalise son film le plus personnel, l'Armoire volante. Il tourne ensuite la Maison Bonnadieu (1951), Virgile (1953), Escalier de service (1955), les Truands (1956), le Petit Prof (1958), films dont il est le plus souvent le scénariste-dialoguiste. Dans les années 60, il travaille essentiellement pour la télévision. Il a publié de nombreux livres, dont, en 1981, des Mémoires.

CARLSEN (Henning)

cinéaste danois (Aalborg 1927).

Ayant renoncé à ses premières ambitions qui étaient de devenir médecin, Carlsen devient l'assistant de Theodor Christensen, le fondateur du mouvement documentariste danois de l'après-guerre. Pendant toutes les années 50, il participe à la production de films publicitaires et documentaires. En 1962, il réalise Dilemme (Dilemma), d'après un roman de Nadine Gordimer, qu'il tourne dans la clandestinité en Afrique du Sud.