Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

COOPER (Merian C.)

producteur et cinéaste américain (Jacksonville, Fla., 1893 - Coronado, Ca., 1973).

Au lendemain de la Grande Guerre, il se lie en Europe avec le reporter Ernest B. Schoedsack et participe à tous les niveaux à ses entreprises documentaires exotiques ( E.B. Schoedsack). De retour aux États-Unis, son ami David O. Selznick l'invite à prendre en charge la production de la RKO. Cooper fait donc appel à Schoedsack. Il dirige les Quatre Plumes blanches, en collaboration avec ce dernier et Lothar Mendes (The Four Feathers, 1929), puis il persuade Selznick d'engager le studio dans la réalisation de King Kong (1933) et charge Willis O'Brien des maquettes et de leur animation, écrivant le scénario avec Schoedsack et dirigeant avec lui ce film étonnant demeuré « le » classique du genre. Cooper succède à Selznick à la vice-présidence de la RKO, puis le rejoint, au même poste, à la Selznick International Pictures en 1936. Chef d'état-major, en Chine, du général d'aviation Claire Chenault, le « patron » des Tigres volants, pendant la Seconde Guerre mondiale, Cooper retrouve Hollywood et fonde, en 1947, sa propre compagnie, avec John Ford : Argosy Pictures. Il faut alors citer, de Ford, Dieu est mort (1947), le Massacre de Fort Apache (1948), le Fils du désert (1949), la Charge héroïque (id.), le Convoi des braves (1950), Rio Grande (id.), l'Homme tranquille (1952), la Prisonnière du désert (1956)... Le rôle de Cooper a été décisif dans l'incitation à innover, la recherche d'une qualité plastique et d'une originalité thématique dont la Chasse du comte Zaroff (Schoedsack et I. Pichel, 1932) est un des plus beaux produits, avant sa collaboration à la carrière de John Ford, moment de plénitude et période classique du western. Cooper qui avait souvent pris des risques financiers, ne se laissa jamais ligoter par la routine ; il coproduisit aussi le premier film en Cinérama, This Is Cinerama, en 1952.

COOPER (Miriam)

actrice américaine (Baltimore, Md., 1892 - Charlottesville, Va., 1976).

Elle fut l'interprète de D. W. Griffith, notamment dans Naissance d'une nation (1915) et Intolérance (1916). On l'a également vue dans plusieurs films de son mari Raoul Walsh : The Silent Lie (1917) ; The Innocent Sinner (1917) ; The Woman and the Law (1918) ; The Prussian Cur (1918) ; Evangeline (1919) ; Should a Husband Forgive ? (1919) ; The Deep Purple (1920) ; The Oath (1921) ; Kindred of the Dust (1922). Elle abandonne le cinéma en 1924. Ses Mémoires, Dark Lady of the Silents, ont été publiés en 1974.

COPANS (Richard)

cinéaste français (Neuilly 1947).

Après une formation à l'IDHEC dans la section prise de vues, sa carrière cinématographique adopte trois directions différentes. Il exerce tout d'abord en tant que directeur de la photographie, collaborant à nombre de longs métrages documentaires et de fiction, dont plusieurs films de Robert Kramer. Parallèlement, il développe une activité de producteur, en tant que fondateur et président de la maison de production Films d'Ici depuis 1984. Enfin, il réalise lui-même un certain nombre de films documentaires. Dans le cadre de cette activité, l'architecture constitue un de ses sujets de prédilection. Il signe ainsi successivement l'Irrésistible Construction du musée de Picardie (1993), Pierrefonds, le château de l'architecte (1994), l'Arbre, le livre et l'architecte (1996), le Centre Georges-Pompidou (1998), Maison à Bordeaux (1998), sur Rem Koolhass, ou encore Dominique Perrault (1998). Parmi ses autres films les plus remarqués, mentionnons Au Louvre avec les maîtres (1993), sur les rapports entretenus par cinq peintres des xixe et xxe siècles avec le musée parisien, Festival d'Édimbourg : mille et un théâtres (1997), à propos du 50e anniversaire du Festival écossais, Paroles ouvrières, paroles de Wonder (1997) ? sur les événements de 1968 dans les usines Wonder à Saint-Ouen, ou encore Norman Mailer : histoires d'Amérique (1999), dans lequel le grand écrivain développe sa vision de l'évolution politique, sociale et culturelle des États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

COPEAU (Jacques)

acteur et metteur en scène français (Paris 1879 - Pernand-Vergelesses 1949).

La carrière cinématographique de ce maître du théâtre est brève et sans éclat particulier : Sous les yeux d'Occident (M. Allégret, 1936), l'Affaire du courrier de Lyon (M. Lehmann et C. Autant-Lara, 1937), Conflit (L. Moguy, 1938), la Vénus de l'or (Ch. Méré et J. Delannoy, id.), ne lui offrent que des rôles de second plan dans des films de second ordre. On lui doit en revanche, ainsi qu'à ses disciples Louis Jouvet et Charles Dullin, la formation de générations d'acteurs.

COPIE.

Action de copier un film. Film positif destiné à la projection. Copie de travail, film sur lequel travaille le monteur. Copie zéro, première copie portant à la fois l'image et le son. Copie standard, ou d'exploitation, copie destinée à la projection dans les salles. ( COPIES, LABORATOIRE, MONTAGE, TIRAGE.)

COPIES.

Le spectateur des salles de cinéma assiste à la projection d'une copie, établie en laboratoire par tirage à partir d'un élément négatif. Cet élément peut être le négatif original, mais on procède rarement ainsi car cet original constitue le seul « souvenir » matériel du tournage, et sa détérioration serait un dommage inestimable. Le plus souvent, l'élément de tirage est un négatif intermédiaire (appelé également « internégatif » ou « contretype ») obtenu en laboratoire par tirage à partir du négatif original.

Les copies projetées dans les salles sont appelées copies d'exploitation ou copies standard. Préalablement, le monteur a d'abord fourni la copie de travail, aboutissement du travail du montage. Cette copie, réalisée par collage des positifs fournis par les rushes ( montage), ne comporte que l'image. Puisque, à ce stade, l'image et le son sont encore portés par des bandes distinctes, si l'on veut juger l'ensemble, on procède à une projection en copie double bande, grâce à un système de projection assurant le défilement synchronisé des deux bandes. Le laboratoire monte ensuite le négatif image en conformité avec la copie de travail puis, après étalonnage, tire, à partir de ce négatif et du négatif son établi par ailleurs, la copie zéro, première copie susceptible d'être projetée. Il ne reste plus qu'à rectifier éventuellement l'étalonnage pour tirer ensuite les copies standards. L'établissement de la copie zéro marque donc la fin de la fabrication proprement dite du film : les avances financières consenties au producteur s'accompagnent souvent d'une date limite pour la remise de cette copie.