cinéaste argentin (Santa Fé 1925).
Formé au Centro sperimentale de Rome, il subit l'influence du néoréalisme italien. Il fonde et dirige l'Institut de cinéma de l'université du Litoral, à Santa Fé (1956), dont le rôle pionnier se fait sentir aussi bien en Argentine qu'au Brésil (dans les documentaires aux origines du Cinema Novo). Avec ses élèves, il tourne des dizaines de courts métrages et le moyen métrage Tire dié (1959) date dans l'éclosion du nuevo cine, précurseur du courant de témoignage social qui mène aux films militants de Solanas et Getino. Il dépasse le constat avec Los inundados (1962), long métrage de fiction fortement sous-tendu par une enquête documentée, et le drame d'une famille paysanne frappée par l'inondation n'exclut pas un humour bien tempéré. Birri contribue à la critique du cinéma argentin traditionnel, alors sur le déclin : « Un cinéma qui se fait le complice du sous-développement, dit-il, est un sous-cinéma. » Solanas et Getino prolongent cette mise en cause à travers leur Manifeste pour un tiers cinéma. Parmi les courts métrages de Birri, on peut citer La Primera fundación de Buenos Aires (1959), Buenos días Buenos Aires (1960), La Pampa gringa (1963), Castagnino, Diario Romano (1966). En Italie, il tourne le long métrage d'avant-garde Org (1978), assez éloigné de ses choix esthétiques antérieurs, et le documentaire Rafael Alberti, un retrato del poeta por Fernando Birri (1983). De retour en Amérique latine, il signe Remitente : Nicaragua (1984), Mi hijo el Che (DOC, 1985), Un señor muy viejo con unas alas enormes (à Cuba, d'après García Márquez, 1988) et Diario de Macondo (DOC, 1989). Il a dirigé l'École internationale de cinéma et télévision de San Antonio de los Baños (Cuba, 1987-1990). Depuis, devenu une sorte de patriarche itinérant du nouveau cinéma latino-américain, Birri a tourné notamment Che ¿ muerte de la utopía ? (1997) et El siglo del viento (1999), ce dernier en collaboration avec l'écrivain uruguayen Eduardo Galeano.