Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LOLLOBRIGIDA (Luigina, dite Gina) (suite)

Autres films :

La sposa non può attendere (G. Franciolini, 1949) ; la Fille de la nuit (Alina, Giorgio Pastina, 1950) ; l'Inconnue des cinq cités (A Tale of Five Cities, M. Tully, R. Marcellini et G. von Cziffra, 1951) ; Miss Italia (Duilio Coletti, id.) ; Caruso, la légende d'une voix [Enrico Caruso leggenda di una voce] (Giacomo Gentilomo, id.) ; Amor non ho... però però (Giorgio Bianchi, 1952) ; Une femme pour une nuit (Moglie per una notte, M. Camerini, 1952) ; le Maître de Don Juan (Crossed Swords, M. Krims, 1954) ; Io io io... e gli altri, Blasetti, 1966 ; Le piacevoli notti (A. Crispino, id.) ; les Quatre Mercenaires d'El Paso (E continuavano a fregarsi in milione di dollari, G. Martin, 1971) ; Roses rouges et piments verts (No encontré rosas para mi madre, Rovira Beleta, 1973) ; les Cent et Une Nuits (A. Varda, 1995) ; XXL (A. Zeitoun, 1997). ▲

LOM (Herbert Charles Angelo Kuchacevich ze Schluderpacheru, dit Herbert)

acteur britannique d'origine autrichienne (Prague 1917).

Il travaille de 1936 à 1939 en Tchécoslovaquie puis s'exile en Grande-Bretagne. Celui qui incarna deux fois Napoléon à l'écran (le Jeune Mr. Pitt [C. Reed], 1942, et Guerre et Paix [K. Vidor], 1956) se fit une solide réputation de « méchant » cinématographique. Au sein d'une abondante et inégale filmographie, on retient surtout le psychiatre du Septième Voile (C. Bennett, 1945), le gangster à mine patibulaire de Tueurs de dames (A. Mackendrick, 1955), le pianiste défiguré du Fantôme de l'Opéra (T. Fisher, 1962), le collectionneur d'Un hold-up extraordinaire (R. Neame, 1966), le président Madero de Pancho Villa (B. Kulik, 1968), ou Dreyfus, le supérieur de l'inspecteur Clouseau rendu fou par ce dernier dans la série des Panthère rose (1964-1993) de Blake Edwards.

LOMBARD (Jane Alice Peters, dite Carole)

actrice américaine (Fort Wayne, Ind., 1909 - Las Vegas, Nev., 1942).

Carole Lombard n'a que treize ans quand Alan Dwan la remarque dans la rue et la choisit pour un rôle important de A Perfect Crime (1921). Après avoir manqué d'être la vedette de la Ruée vers l'or de Chaplin, elle obtient un contrat à la Fox. Mais on ne sait qu'en faire la partenaire sans personnalité de diverses vedettes de western. Après un engagement pour des courts métrages chez Mack Sennett, où probablement elle apprend cette parfaite maîtrise de la comédie qui allait être la sienne, elle passe d'un studio à l'autre, imposant son nom, parfois calligraphié Carol, mais sans vraiment s'affirmer au regard des spectateurs. Après son succès dans Safety in Numbers (Victor Schertzinger, 1930), la Paramount la prend sous son aile. Elle a droit au traitement de star, mais les producteurs ne manifestent guère d'invention dans leur manière de la distribuer en vamp sensuelle ou fatale. Il en sera ainsi jusqu'en 1934. Quelques films viennent occasionnellement annoncer ce qu'elle avait d'unique : son tempo de comédie dans Un mauvais garçon (Wesley Ruggles, 1932), où elle avait comme partenaire son futur mari Clark Gable, ou son mystère dans sa brève apparition dans l'Aigle et le Vautour (Stuart Walker, Mitchell Leisen CO Stuart Walker, 1933).

Mais Carole Lombard valait beaucoup mieux que cela. Elle était très belle, d'une beauté régulière et harmonieuse ; elle portait la toilette à merveille ; et surtout, dans la comédie, elle était incandescente. Elle offrait un contraste décapant entre sa beauté de grande dame et son naturel irrésistible et volontiers familier. Howard Hawks avait perçu cela et il le mit exactement en valeur en la choisissant pour être Lily Garland, tempêtueuse comédienne, dans le trépidant Train de luxe (1934), où elle éclipse un John Barrymore pourtant survolté. Dès lors, sa carrière se développe harmonieusement et n'offre que fort peu de scories. Elle est la seule actrice de comédie qui ait approché du mythe. La manucure ambitieuse de Jeux de mains (Leisen, 1935), l'héritière toquée amoureuse d'un clochard de My Man Godfrey (G. La Cava, 1936, avec William Powell qui avait été son mari), la mythomane compulsive de la Folle Confession (W. Ruggles, 1937), la victime de la publicité de la Joyeuse Suicidée (W. A. Wellman, id.), la bourgeoise capricieuse de Joies matrimoniales (A. Hitchcock, 1941) ou l'actrice volage de l'excellent To Be or Not To Be (E. Lubitsch, 1942) sont autant de personnages touchés par sa grâce. Le verbe rapide, la malice jusqu'au bout des ongles, un mélange unique de classe et de naturel... À chacune de ses créations comiques, elle donnait la technique sans faille du professionnel et la part d'imprévu de la poésie. Parallèlement, elle aborde aussi des rôles légèrement dramatiques qu'elle maîtrise avec une parfaite science des nuances. Dans Swing High, Swing Low (Leisen, 1937), elle se révèle une très grande actrice de mélodrame. Elle le confirme dans deux classiques du genre : le Lien sacré (1939) et l'Autre (id.), sous la direction de John Cromwell. Elle apportait au mélodrame un refus de la mièvrerie et une vitalité qu'il faut lier à la philosophie rooseveltienne dont elle fut la contemporaine. Dans Drôle de mariage (G. Kanin, 1940), elle réussit même à surmonter la difficulté d'un rôle qui lui demandait une certaine vulgarité, pour y trouver un de ses personnages les plus réussis.

Quand elle meurt en 1942, dans un accident d'avion près de Las Vegas, elle laisse vacante la place d'une grande actrice de comédie. Un film de Sidney J. Furie interprété en 1976 par Jill Clayburgh et James Brolin, Gable and Lombard, évoque son idylle avec le célèbre séducteur.

LOMBARDI (Francisco José)

cinéaste péruvien (Tacna 1949).

Après avoir étudié le cinéma à l'école de Santa Fé en Argentine sous la direction de Fernando Birri, il est critique de cinéma et réalisateur d'une dizaine de courts métrages à partir de 1974. Il devient président de l'Association des Cinéastes du Pérou et signe plusieurs longs métrages qui l'imposent comme le plus doué parmi les auteurs de son pays : Muerte al almanecer (1977), Muerte de un magnate (1980), Maruja en el infierno (1983), la Ville et les Chiens (La ciudad y los perros, 1985), d'après le roman de Vargas Llosa, la Gueule du loup (La boca del lobo, 1988), Tombés du ciel (Caídos del cielo, 1990) et Sin compasión (1994), d'après Dostoïevski. Il tourne ensuite Bajo la piel (1996) et Pantaleón y las visitadoras (1999), une pochade d'après Vargas Llosa.