Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

CARPENTER (John) (suite)

Autres films :

Dark Star (1974) ; les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (Big Trouble in Little China, 1986) ; Prince des ténèbres (Prince of Darkness, 1987) ; Invasion Los Angeles (They Live, 1989) ; le Village des damnés (Village of the Damned, id.) ; Ghost of Mars (2001).

CARPI (Fabio)

scénariste et cinéaste italien (Milan 1925).

Poète, romancier, essayiste cinématographique, Carpi a commencé d'écrire des scénarios au Brésil, à l'appel de Cavalcanti, qui venait de fonder, en 1949, la société de production Vera Cruz. Carpi en dirige le bureau des sujets de 1951 à 1954 et signe notamment le scénario de Uma Pulga na Balança de Luciano Salce (1953). Rentré en Italie, il se consacre de plus en plus au cinéma et collabore à divers sujets : Il vedovo (Dino Risi, 1959), Un homme à moitié (V. De Seta, 1966), le Dernier Train (Nello Risi, id.), Journal d'une schizophrène (id., 1969), Une poule, un train... et quelques monstres (Dino Risi, id.), Bronte cronaca di un massacro... (F. Vancini, 1972). En 1967, Carpi tourne pour la télévision Parliamo tanto di me, un portrait consacré à Zavattini. En 1971, après diverses tentatives avortées (il devait passer à la mise en scène dès 1954), Carpi réalise son premier long métrage, Corpo d'amore, film qui révèle d'emblée, dans l'analyse des difficiles rapports père-fils, un cinéaste d'une grande sensibilité et d'une veine très personnelle. L'età della pace (1974), méditation sur la vieillesse, la solitude et la mort, et Quartetto Basileus (1982) confirment le haut niveau d'exigence qui caractérise un homme non disposé à s'accommoder des contraintes du système. En 1987, il réalise Barbablu, Barbablu, en 1991 l'Amour nécessaire (L'amore necessario), en 1993 la Prochaine fois, le feu (La prossima volta, il fuoco). Il signe encore deux road movies, Homère, la dernière odyssée (Nel profondo paese straniero, 1997), l'histoire d'un triangle amoureux à travers le monde, puis IG Nobel (2000), sur les relations entre un écrivain et un journaliste.

CARPITA (Paul)

cinéaste français (Marseille 1922).

Fils d'un docker, instituteur, il crée à la Libération une petite société de production et réalise avec des camarades, communistes comme lui, des actualités de « contre-information ». En 1953, il entreprend, sur le thème de la prise de conscience prolétarienne, un long métrage militant, le Rendez-vous des quais, évocation des manifestations et des grèves de 1950 contre la guerre d'Indochine qui se déroulent dans le port de Marseille ; le film est interdit en tant que « menace pour l'ordre public » et la copie, saisie et séquestrée, ne sera retrouvée qu'en 1988 et distribuée en 1990, tardive mais marquante révélation de ce chaleureux témoignage social et politique traité dans un style néoréaliste. Dans la même veine d'inspiration populaire, Carpita a également réalisé deux autres longs métrages, qu'il considère comme perdus (Je suis née à Berlin, 1951, et Rencontre à Varsovie, 1955), puis de nombreux courts sujets de commande ou de fiction (la Récréation, 1959 ; Marseille sans soleil, 1960 ; Des lapins dans la tête, 1964). En 1995, il a enfin pu réaliser un projet mûri de longue date, Sables mouvants, sur un conflit social en Camargue dans les années 50.

CARRADINE (David)

acteur et chanteur américain (Los Angeles, Ca., 1936).

Fils de John Carradine. Il a eu un immense succès à la TV dans la série Kung Fu, ce qui a considérablement obscurci son talent, réel, d'acteur. Il alterne des silhouettes schématiques dans des films inspirés de la bande dessinée (la Course à la mort de l'an 2000, de Paul Bartel, en 1975) et les compositions plus complexes où il excelle : Bertha Boxcar (M. Scorsese, 1972), En route pour la gloire (H. Ashby, 1976), l'Œuf du serpent (I. Bergman, 1977), le Gang des frères James (W. Hill, 1980), Rio Abajo (Jose Luis Borau, 1984), Comme un oiseau sur la branche (Bird on a Wire, John Badham, 1990). Il est aussi l'auteur complet d'une œuvre attachante, You and Me ( 1972 ; 1975), qui prouve d'indéniables qualités de cinéaste.

CARRADINE (Richmond Reed Carradine, dit John)

acteur américain (New York, N. Y., 1906 - Milan, Italie, 1988).

Issu d'une famille bourgeoise et lettrée, ancien acteur de théâtre, il joue d'abord sous le nom de John Peter Richmond, par exemple dans Cléopâtre (C. B. De Mille, 1934). La suite de sa carrière est surtout associée à John Ford : Je n'ai pas tué Lincoln (1936), Marie Stuart (id.), la Chevauchée fantastique (1939), Sur la piste des Mohawks (id.), les Raisins de la colère (1940), la Dernière Fanfare (1958), l'Homme qui tua Liberty Valance (1962) et les Cheyennes (1964), mais on le retrouve, talentueux et divers, dans plus de 170 films. Il incarne volontiers des personnages terrifiants : le dialogue de Chasse à l'homme (F. Lang, 1941) ne le qualifie-t-il pas de « cadavre ambulant » ? On le retrouvera vieilli mais toujours aussi inquiétant dans un film néo-zélandais : The Scarecrow, de Sam Pillsbury, en 1982.

CARRADINE (Keith)

acteur et chanteur américain (San Mateo, Ca., 1949).

Né dans une famille d'artistes (fils de John Carradine, demi-frère de David Carradine), Keith Carradine réussit à la fois comme auteur-compositeur-interprète, aux chansons tendres et élégantes, et comme acteur aux allures juvéniles et névrosées. Il fut excellent en gangster aux petits pieds dans Nous sommes tous des voleurs (R. Altman, 1974) ou en superstar insaisissable dans Nashville (id., 1975). En France, on l'a vu dans Antoine et Sébastien (Jean-Marie Périer, 1973) et dans Lumière (J. Moreau, 1976), puis dans la Petite (L. Malle, 1978), dans une composition rigide et froide. On peut préférer à bon droit sa présence énigmatique et intense dans Welcome to Los Angeles (Alan Rudolph, 1977) et sa composition de soldat en manœuvre prisonnier des bayous cauchemardesques de Louisiane dans Sans retour (W. Hill, 1983). En 1984, il est le personnage sans attaches de Choose Me (Alan Rudolph) et le chanteur itinérant de Maria's Lovers (A. Mikhalkov-Kontchalovski). En 1985, il partage avec Kris Kristofferson le vedettariat dans Wanda's café (A. Rudolph). Toujours avec Rudolph, il tourne en 1987 les Modernes, en 1989 Sans espoir de retour, de Samuel Fuller, en 1991 The Ballad of the Sad Cafe, de Simon Callow, en 1992 Criss Cross, de Chris Menges, en 1994 André, mon meilleur copain, de G. Miller et en 1998, le Secret (A Thousand Aires) de Jocelyn Moorehouse.