Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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FARMER (Frances)

actrice américaine (Seattle, Wash., 1913 - Indianapolis, Ind., 1970).

Elle débute à l'écran en même temps qu'à Broadway en 1936 et rencontre le succès dès le Vandale (H. Hawks et W. Wyler, 1936), où elle interprète la chanson du titre Come and Get It. Très belle et pleine de talent, d'une surprenante modernité, elle joue dans quelques films — entre autres : l'Or et la Chair (Rowland V. Lee, 1937) ; le Voilier maudit (Ebb Tide, James Hogan, id.), qui est une remarquable adaptation de Reflux de Stevenson ; le Chevalier de la vengeance (Son of Fury, J. Cromwell, 1942), où elle n'a déjà plus le premier rôle. Sa carrière est en effet détruite par l'alcoolisme. D'un hôpital psychiatrique à l'autre, elle parvient néanmoins à en guérir et reparaît fugitivement à l'écran avant de faire une émission régulière de TV dans les années 60. En 1972, on publie son autobiographie : Will There Really Be a Morning ? Sa vie a inspiré le film où elle est incarnée par Jessica Lange.

FARNUM (Dustin)

acteur américain (Hampton Beach, N. H., 1874 - New York, N. Y., 1929).

C'est l'une des premières vedettes du western, et son nom reste lié au Mari de l'indienne (Cecil B. De Mille et Oscar Apfel, 1914), qui donna de l'élan à sa carrière. Après ce film, il tourna dans de nombreux westerns et dans des films d'aventures et de cape et d'épée. Dans les années 20, il était déjà sur le déclin et sa carrière se termina définitivement en 1926.

Son frère William (Boston, Mass., 1876 - Hollywood, Ca., 1953), acteur également, débute avec un film à succès, The Spoilers (C. Campbell, 1914), et se montre moins prisonnier de son expérience théâtrale que Dustin. L'un de ses films les plus connus demeure A Tale of Two Cities (F. Lloyd, 1917), mais il interprète également Jean Valjean (les Misérables, id., id.), François Villon (If I Were King, J.G. Edwards, 1920), l'acteur Kean (A Stage Romance, H. Brenon, 1922), Louis XV (Du Barry, Woman of Passion, S. Taylor, 1930). Blessé pendant le tournage du film A Man Who Fights Alone (W. Worsley, 1924), il sera contraint à des rôles de second plan, mais il poursuivra sa carrière jusqu'à sa mort.

FAROCKI (Harun)

cinéaste allemand (Neutitschein, auj. en République tchèque, 1944).

Ses premiers essais sont réalisés à l'Académie du cinéma de Berlin (-Ouest), puis il réalise des documentaires en collaboration avec Hartmut Bitomsky (1970-1973). Parallèlement à son travail critique dans le cadre de la revue Filmkritik, il réalise de nombreux films qui se proposent d'analyser le cinéma, la photographie, les médias – et la manière dont ceux-ci rendent compte des faits (par exemple, la relation de la guerre du Vietnam). Sa démarche est très politique et très historique. Ainsi, dans Zwischen zwei Kriegen (1978) réalisé avec des acteurs, il étudie les rapports entre le nazisme et les structures de la grande industrie. Un des films les plus importants et les plus significatifs de Farocki est la Guerre, inscrite sur les images du monde (Bilder der Welt und Inschrift des Krieges, 1988), investigation sur la technique à partir d'images photographiques d'Auschwitz. La Vie – RFA (Leben – BRD, 1990) est une suite de séquences sans commentaires sur l'inculcation des règles de la société aux enfants et aux adultes. Il est l'auteur d'une des plus profondes analyses des bouleversements politiques en Roumanie : Vidéogrammes d'une révolution (Videogramme einer Revolution, 1992), coréalisé par Andrej Ujica.

FARRAR (Geraldine)

actrice américaine (Melrose, Mass., 1882 - Ridgefield, Conn., 1967).

Très célèbre cantatrice du Metropolitan Opera, dotée d'une silhouette gracile (peu commune à l'époque dans ce métier), Geraldine Farrar se laissa séduire par Cecil B. De Mille, qui en fit une ravageuse Carmen (1915) et une vibrante Jeanne d'Arc (1917). Ce furent ses plus grands succès. Comédienne assez adroite, elle ne pouvait rien contre les limites que son physique altier et élégant lui imposait. Sa carrière cinématographique continua jusqu'en 1921, mais avec moins d'éclat.

FARRELL (Charles)

acteur américain (East Walpole, Mass., 1901 - Palm Springs, Ca., 1990).

Ce grand gaillard souriant, un peu bêta d'allure, était en fait un des acteurs les plus fins et les plus charmants du muet. Sa naïveté et sa jeunesse, jamais feintes, et sa sincérité lui permirent de faire naître avec une certaine candeur des émotions que d'autres s'acharnaient en vain à provoquer à force de technique. Il forma avec Janet Gaynor un couple de mélodrame inoubliable, qui eut l'immence chance d'avoir souvent Frank Borzage comme maître d'œuvre : ils tournèrent douze films ensemble, dont, surtout, l'Heure suprême (1927), l'Ange de la rue (1928) et l'Idole (1929). Seul, il fut un Liliom (F. Borzage, 1930) parfait et l'excellent partenaire de Mary Duncan dans la Femme au corbeau (id., 1929) et la Bru / City Girl (F. W. Murnau, 1930). Mais son talent était lié à sa jeunesse. Les premiers cheveux blancs firent de lui un séducteur comme les autres. Il s'éloigna du cinéma et fit de la radio, de la TV et du théâtre.

FARRELL (Glenda)

actrice américaine (Enid, Okla., 1904 - Manhattan, N.Y., 1971).

Son rôle de girlfriend blonde d'un gangster dans le Petit César de Mervyn LeRoy en 1931 l'entraîne vers une carrière trop « typée » à son goût, même si Je suis un évadé (id., 1932), avec Paul Muni, lui donne un supplément de notoriété. Elle s'oriente donc vers des films plus légers où elle campe pour la Warner des héroïnes plus ou moins cyniques, dévoreuses d'hommes et déterminées dans leurs desseins. Dans la série des Torchy Blane, elle est un reporter plausible et original. Elle apparaît souvent aux côtés de Joan Blondell, mais leur partenariat est trop souvent mal exploité par des réalisateurs de routine. Parmi ses films les plus notables, il faut citer Masques de cire (M. Curtiz, 1933), le Trou de serrure (id., id.), Grande Dame d'un jour (F. Capra, id.), Ceux de la zone (F. Borzage, id.), Hi Nellie ! (M. LeRoy, 1934), Chercheuses d'or 1935 (B. Berkeley, 1935), Chercheuses d'or, 1937 (L. Bacon, 1936), Johnny Eager (LeRoy, 1942), Suzanne découche (F. Tashlin, 1954), la Fille sur la balançoire (R. Fleischer, 1955).