Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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LAMARR (Hedwig Eva Maria Kiesler, dite Hedy)

actrice américaine d'origine autrichienne (Vienne 1914 - Orlando, Fla., 2000).

Née dans une famille de banquiers, elle fréquente pendant son adolescence l'École d'art dramatique de Max Reinhardt à Berlin et joue ses premiers rôles sur la scène du Theater in der Josefstadt. Après deux brèves apparitions à l'écran, elle tient la vedette des Malles de Monsieur O. F. (A. Granowsky, 1931), puis d'Extase (G. Machaty, 1933), dont les scènes « érotiques » font scandale. (Son mari, Fritz Mandl, un des quatre plus grands marchands d'armes du monde, tentera, vainement, de racheter et détruire toutes les copies de ce film.) Devant la menace nazie, elle gagne l'Angleterre, puis les États-Unis, où Louis B. Mayer la prend sous contrat et lui fait adopter le nom de Lamarr, en souvenir d'une illustre vedette du muet : Barbara La Marr.

Après avoir commencé une première version, avortée, de I Take This Woman sous la direction de Sternberg, elle tourne, pour Walter Wanger, Casbah (1938), remake fidèle de Pépé le Moko (J. Duvivier, 1937), où elle reprend avec succès le personnage de Mireille Balin. Promue vedette, elle reste pendant sept ans sous contrat Metro, avec des avantages variables (sa prodigieuse photogénie aura parfaitement servi les opérateurs maison, mais l'esthétique mondaine et aseptisée de ce studio accentuera fâcheusement la froideur naturelle de son jeu). Durant cette période, Hedy Lamarr se voit confier, sans grande discrimination, des rôles alternativement exotiques ( Lady of the Tropics, J. Conway, 1939) et populaires (Tortilla Flat, V. Fleming, 1942). La flambée féministe des années de guerre lui vaut aussi d'incarner des femmes d'affaires dans la Fièvre du pétrole et dans le nostalgique H. M. Pulham, Esq., mais c'est hors de la MGM qu'elle trouvera, avec le Démon de la chair, un personnage et un réalisateur à sa mesure. Ce mélodrame inspiré marquera aussi ses débuts dans la production indépendante, expérience qui se conclura brutalement avec l'échec de Dishonored Lady (R. Stevenson, 1947).

En 1949, Hedy Lamarr connaît son plus grand succès avec Samson et Dalila, qui représente l'apogée de son image de « femme fatale ». Sa carrière décline ensuite très vite, marquant une évidente absence d'orientation et une nette tendance au contre-emploi.

Films ▲

— Sous le nom de Hedy Kiesler : Geld auf der Strasse (G. Jacoby, 1930) ; Sturm im Wasserglas / Die Blumenfrau von Lindenau (id., 1931) ; Wir brauchen kein Geld / Man braucht kein Geld (K. Boese, id.) ; les Malles de Monsieur O. F. (Die Koffer des Herrn O. F., A. Granowsky, 1931) ; Extase (G. Machaty, 1933) ; — sous le nom de Hedy Lamarr : Casbah (J. Cromwell, 1938) ; Lady of the Tropics (J. Conway, 1939) ; I Take This Woman (W. S. Van Dyke, commencé en 1938 par Josef von Sternberg et repris par Frank Borzage) ; la Fièvre du pétrole (Conway, 1940) ; Comrade X (K. Vidor, id.) ; Viens avec moi (C. Brown, 1941) ; la Danseuse des Folies Ziegfeld (R. Z. Leonard, id.) ; H. M. Pulham, Esq. (Vidor, id.) ; Tortilla Flat (V. Fleming, 1942) ; Crossroads (Conway, id.) ; Tondelayo (White Cargo, R. Thorpe, id.) ; le Corps céleste (A. Hall, 1944), les Conspirateurs (The Conspirators, J. Negulesco, id.) ; Angoisse (J. Tourneur, id.) ; Her Highness and the Bellboy (Thorpe, 1945) ; le Démon de la chair (E. G. Ulmer, 1946) ; Dishonored Lady (R. Stevenson, 1947) ; Vivons un peu (Let's Live a Little, R. Wallace, 1948) ; Samson et Dalila (C. B. De Mille, 1949) ; la Dame sans passeport (A Lady Without Passport, J. H. Lewis, 1950) ; Terre damnée (Copper Canyon, J. Farrow, id.) ; Espionne de mon cœur (My Favorite Spy, N. Z. McLeod, 1951) ; Eterna Femmina (M. Allégret, 1954 ; L'amante di Paride, 1955, et I cavalieri dell'illusione, 1956) ; The Story of Mankind (Irwin Allen, 1957) ; Femmes devant le désir (The Female Animal, H. Keller, 1958).

LAMAS (Fernando)

acteur américain d'origine argentine (Buenos Aires 1915 - Los Angeles, Ca., 1982).

En 1950, après quelques films tournés dans son pays d'origine (où il a débuté en 1942), Fernando Lamas part pour Hollywood avec un contrat de la MGM à l'époque friande de latin lovers, particulièrement appréciés par le public. Sa prestance, son physique sombre et exotique et sa voix forte et juste lui valent de jouer les jeunes premiers à accent dans quelques musicals (Riche, jeune et jolie, N. Taurog, 1951 ; la Veuve joyeuse, C. Bernhardt, 1952). Marié à Arlene Dahl, puis à Esther Williams, il apporte aux films de la première (Sangaree, E. Ludwig, 1953 ; Jivaro, id. 1954) et de la seconde (Traversons la Manche, C. Walters, 1953) son charme kitsch et décoratif. Quand sa petite popularité décline, il reste très actif à la télévision, à la fois comme acteur, réalisateur et producteur, et, occasionnellement, au cinéma, dans des rôles de composition, comme le dictateur raide et cruel des Cent fusils, (T. Gries, 1969). Le fils, Lorenzo Lamas, qui est né de son mariage avec Esther Williams, est une vedette de séries télévisées à succès (Falcon Crest, le Rebelle).

LAMBERT (Christophe)

acteur français (New York, É.-U., 1957).

Devenu star en deux ans, cet ancien élève du Conservatoire, à la fois doux, simple et tourmenté, n'a pourtant que peu de films derrière lui : une apparition dans le Bar du téléphone (Claude Barrois, 1980), et un rôle dans Légitime Violence (Serge Leroy, 1982). C'est grâce à son interprétation étonnante dans Greystoke, la légende de Tarzan (Hugh Hudson, 1984), où il campe une sorte de « lord-singe », qu'il est propulsé sur le devant de la scène. Depuis, il enchaîne film sur film, dont Paroles et musique (Élie Chouraqui, 1984), Subway (Luc Besson, 1985), qui lui vaut un César, et Highlander (Russell Mulcahy, 1986), énormes succès publics. I love you (M. Ferreri, 1986) marque peut-être pour lui le début des années d'incertitude. En effet, ni le Sicilien (M. Cimino, 1987), ni même le Complot (A. Holland, 1988 ; rôle du Père Popieluszko assassiné par la milice polonaise à l'époque de la lutte entre le pouvoir central et Solidarnosc) ne parviennent à l'imposer comme star internationale. On le retrouve en 1990 dans la suite d'Highlander : Highlander 2 (id. - The Quickening, Mulcahy), puis dans Max et Jérémie (Claire Devers, 1992), Gunmen (Deran Sarafian, 1994), Highlander 3 (Andy Morahan, id.), la Proie (The Hunted, J. F. Lawton, 1995), Mortal Kombat (Paul Anderson, id.), Grand Nord (Nils Gaup, id.) et Nirvana (G. Salvatores, 1997).