Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
W

WIEMAN (Mathias)

acteur allemand (Osnabrück 1902 - Hambourg 1969).

Présent sur les scènes des plus grands théâtres berlinois, il débute au cinéma en 1925, participant à l'occasion à des réalisations nettement engagées à gauche. On le voit dans quelques-unes des œuvres les plus célèbres de l'époque, dont les films de Karl Grüne sur la reine Louise, dans lesquels il joue le rôle de Frédéric-Guillaume III (1927-28).

Il joue dans Tempête sur le Mont-Blanc (A. Fanck, 1930), la Lumière bleue (L. Riefenstahl, 1932), l'Atlantide (G. W. Pabst, id.), le Cavalier blanc (Hans Deppe et Curt Oertel, 1933), dans un certain nombre de films patriotiques et militaristes des années 1937-1944. On le voit aussi dans le fameux Suis-je un criminel ? de Liebeneiner (1941) et le Paracelse de Pabst (1943). Après la guerre, il se consacre surtout au théâtre et à la radio, mais il participe encore à 16 films entre 1950 et 1964 dont Si tous les gars du monde (Christian-Jaque, 1956).

WIENE (Robert)

acteur et cinéaste allemand (en Saxe 1881 - Paris, France, 1938).

Acteur et metteur en scène de théâtre, Wiene apporte à l'écran le goût du baroque, des films en costumes, mais aussi du mélo et du film noir. Un seul titre lui vaut la célébrité, mais très tôt : le Cabinet du docteur Caligari (Das Kabinett des Dr. Caligari, 1919). L'expressionnisme y trouve son apothéose, à telle enseigne qu'on désignera la tendance qu'il amorce (et son impasse) du nom de « caligarisme » : exacerbation du jeu grinçant des acteurs, abstraction et distorsion des décors (dus pour ce film à trois artistes du groupe Sturm). Si l'œuvre ne manque pas d'étonner sur le moment et demeure un repère dans l'histoire du cinéma allemand, elle est vite rejetée comme exemplaire de tout ce que le cinéma doit éviter (Wegener, Cocteau condamneront cette épouvante burlesque). Wiene sera le premier à tourner la page : n'avait-il été que l'excellent régisseur d'une entreprise encombrée par des personnalités comme le scénariste Carl Mayer, les acteurs Conrad Veidt et Werner Krauss ? Si Mayer est encore l'auteur du scénario de Genuine (1920), le film n'ajoute rien à la gloire de Wiene. En revanche, les éclairages et les décors, les surimpressions oniriques de Raskol-nikoff (1923) sont intéressants. Des films qu'il signe ensuite, notons surtout TragiKomödie / Der Puppenmacher von Kiang-Ning (1923), encore sur un scénario de Mayer, Bouddhas vivants (Lebende Buddhas, 1924), les Mains d'Orlac (Orlacs Hände, 1925, avec Conrad Veidt), d'après Maurice Renard, et le Chevalier à la rose (Der Rosenkavalier, id.), où il renoue avec une tradition viennoise, le ravissant Jaque-Catelain en détenant la vedette... L'arrivée des nazis au pouvoir contraint Robert Wiene à l'exil. Il meurt avant d'avoir terminé Ultimatum, qui est repris alors par Robert Siodmak.

WIENER (Jean)

musicien français (Paris 1896 - id. 1982).

S'il a composé beaucoup pour le théâtre et le music-hall, on lui doit surtout la musique de plus de 300 films de court et de long métrage. Il a collaboré avec : Jean Epstein (l'Homme à l'Hispano, 1933), Julien Duvivier (la Bandera, 1935 ; l'Homme du jour, 1936 ; Untel père et fils, 1945 ; Sous le ciel de Paris, 1951 ; Pot-Bouille, 1957 ; la Femme et le Pantin, 1959), Jean Renoir (le Crime de M. Lange, 1936 ; les Bas-Fonds, 1937), Louis Daquin (Patrie, 1946 ; les Frères Bouquinquant, 1947 ; le Point du jour, 1949 ; Maître après Dieu, 1951), Jacques Becker (Rendez-vous de juillet, 1949 ; Touchez pas au grisbi, 1954), Robert Bresson (les Affaires publiques, 1934 ; Au hasard Balthazar, 1966 ; Mouchette, 1967 ; Une femme douce, 1969), Michel Deville (Benjamin, 1968), Georges Franju (la Faute de l'abbé Mouret, 1970). Sa fille, Élisabeth Wiener (Paris 1946), est actrice de cinéma.

WIEST (Dianne)

actrice américaine (Kansas City, Mo., 1948).

Actrice admirable au tempérament comique ravageur, Dianne Wiest est avant tout une créature de Woody Allen, qui, mieux que tous, a su déceler son considérable talent. Ancienne danseuse, forte d'une riche expérience de la scène, elle débute au cinéma en 1980 et entre dans l'univers de Woody Allen dans la Rose pourpre du Caire (1985), où elle n'a qu'un petit rôle. Mais, l'année suivante, elle est très en évidence dans Hannah et ses sœurs, où elle conquiert même le cœur d'un Woody hypocondriaque qui se croit atteint de cancer. En 1987, elle se fait discrète en amie de Mia Farrow (September), mais elle scintille dans le rôle de la tante « au cœur d'artichaut » (Radio Days). Dans Coups de feu sur Broadway (1994), actrice vieillissante et volcanique, elle met sur le dos de sa pédicure la responsabilité de ses retards et ferme comme personne la bouche de son jeune amant dramaturge en lui susurrant un inimitable « Don't talk ! ». Loin de Woody Allen (mais pas trop...), elle se montre toujours excellente en ménagère étiolée et stressée, représentante en produits de beauté, dans Edward aux mains d'argent (T. Burton, 1990), ou en pédagogue acharnée et peu humaine dans Petit Homme (J. Foster, 1991).

WILBUR (Erwin Crane Wilbur, dit Crane)

acteur, scénariste et cinéaste américain (Athens, N. Y., 1886 - Toluca Lake, Ca., 1973).

Il est un acteur de théâtre connu quand il débute au cinéma, en 1910. Il a pour partenaire privilégiée Pearl White, auprès de laquelle il apparaît dans de nombreux films des années 10, et plus particulièrement dans The Perils of Pauline (1914), de Louis Gasnier. Considéré comme un des acteurs les plus racés de l'époque, il joue notamment dans The Painted Lie (1917), où il se dirige lui-même, The Eye of Envy (Harrish Ingraham, id.), The Blood of His Fathers (id., id.), The Finger of Justice (W. Chaudet, 1918), Breezy Jim (Lorimer Johnson, 1919), Unto the End (H. Ingraham, id.), The Heart of Maryland (Tom Terriss, 1921). À partir de 1925, il écrit de très nombreux scénarios, seul ou en collaboration (notamment Il marchait la nuit, d'Alfred Werker, en 1948, et l'Homme au masque de cire, d'André De Toth, en 1953). Comme réalisateur, on lui doit une quinzaine de films, tournés entre 1934 et 1962.

WILCOX (Fred McLeod)

cinéaste américain (Tazewell, Va., 1905 - Beverly Hills, Ca., 1964).