Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
P

Pym (Barbara)

Romancière anglaise (Oswestry, Shropshire, 1913 – Oxford 1980).

Auteur intimiste, influencée par Jane Austen, elle décrit le quotidien de petits milieux provinciaux, souvent autour de la personnalité d'un pasteur. C'est seulement après la Seconde Guerre mondiale, en 1950, qu'elle publie son premier roman, Comme une gazelle apprivoisée. Viennent ensuite plusieurs succès, avec notamment Des femmes remarquables (1952), Jane et Prudence (1953), les Ingratitudes de l'amour (1961). Mais Barbara Pym ne trouve aucun éditeur pour son septième roman, Une demoiselle comme il faut. Elle continue à écrire, mais doit attendre 1977, l'année où Quatuor d'automne est accepté par un éditeur, pour être enfin « redécouverte », et, en 1978, La douce colombe est morte est un best-seller. Elle laisse également plusieurs recueils de nouvelles.

Pynchon (Thomas)

Écrivain américain (Long Island, New York, 1937).

Il donne avec sa nouvelle Entropie (1960) le texte paradigmatique de la postmodernité : si l'égalité du désordre définit le monde contemporain, l'écriture naît inévitablement du blanc d'un espace aléatoire, qui appelle non plus l'argument univoque, mais l'esquisse de réseaux, où tout fait signe sans que rien puisse être attesté. V (1963) inscrit cette fiction incertaine dans la quête double de l'identité et dans l'opposition de l'humain à l'inanimé. L'Arc-en-ciel de la gravité (1973) inverse la thématique américaine coloniale pour suggérer une vaste ruine, nouvelle version de l'entropie, et une migration vaine. Le roman se construit sur les résidus thématiques de la tradition américaine, sur le constat de la non-pertinence de son propre développement et sur une manière d'excès par lequel l'écrivain entend encore prêter un pouvoir, parodique, à l'écriture (Mortalité et pitié à Vienne, 1976 ; Un élève un peu lent, 1984 ; Vignobles, 1990 ; Mason & Dixon, 2001).

pyo

Genre poétique birman.

Du XVe au XVIe s., la nature de ces poèmes était uniquement religieuse ou didactique et seuls des moines en écrivaient, tels Shin Rahtathara (1458-1530), poète officiel de la cour d'Ava, et auteur en 1484 du premier pyo inspiré d'un jataka (épisode d'une des vies antérieures du Bouddha), ou Shin Thilawuntha (1453-1520), à qui l'on doit le Parami daw gan, épisode des « Dix Perfections » (1481). Les pyos ont constitué un moyen de propagation du bouddhisme fort efficace. Par la suite, ils portèrent sur des thèmes profanes, et présentèrent agréablement la vie urbaine ou rurale de la Birmanie de ce temps ; ce « glissement » dans l'inspiration est dû principalement à Letwethondara (1723-1799) et à Sein dakyaw thu U Aw (1736-1771). Du XVIIIe s. au début du XXe, de nombreux poètes continuèrent à illustrer le genre : le ministre Twinthintaikwun, considéré comme le spécialiste du pyo (1726-1806), ainsi que les poètes laïques Ushun (1782-1850), Shwe Chi (1798-1858) et Kinwun Mingyi (1821-1908). Écrit en vers de quatre syllabes, un pyo peut couvrir de vingt à deux cents pages.