Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
C

Cao Yu (Wan Jiabao, dit)

Dramaturge chinois (1910 – 1996).

Influencé par Ibsen et Tchekhov, il est l'un des pionniers du théâtre à l'occidentale (huaju). L'Orage (1934), grand succès, est une tragédie dénonçant l'hypocrisie d'une société confucéenne et traitant du thème de l'inceste. Ses pièces Lever de soleil (1936), Plaine sauvage (1937), l'Homme de Pékin (1940) décrivent la « bonne société » décadente. Après 1949, il se contente de répondre à la commande officielle : le Ciel radieux (1956) ou Wang Zhaojun (1976).

Capdevila (Arturo)

Écrivain argentin (Córdoba 1889 – Buenos Aires 1967).

Auteur d'ouvrages historiques, de pièces de théâtre et de contes, il a exprimé dans Babel et la langue espagnole (1928) ses inquiétudes sur l'avenir de sa langue maternelle. Son recueil de poèmes Melpomène (1912) est empreint de la douleur que lui causa la mort de sa mère. Les suivants (le Livre de la nuit, 1917 ; la Fête du monde, 1922 ; Musique civique, 1951) évoquent son enfance, ses voyages, ses enthousiasmes « modernistes » puis « ultraïstes », dans une langue riche et colorée.

Čapek (Josef)

Peintre et écrivain tchèque (Hronov 1887 – camp de Buchenwald 1945).

Parallèlement à ses activités de peintre, d'illustrateur, de créateur de décors de théâtre, il écrit des récits (Lelio, 1917 ; l'Ombre de la fougère, 1930), des essais sur l'art et des méditations en proses (le Pèlerin boiteux, 1936), et coécrit avec son frère Karel des pièces de théâtre. Après sa mort sont publiés ses Poèmes du camp de concentration (1946), pathétiques témoignages du monde concentrationnaire.

Čapek (Karel)

Écrivain tchèque (Malé-Svatonovice 1890 – Prague 1938).

Figure emblématique de l'intellectuel de la première République tchécoslovaque, chroniqueur dans le quotidien libéral Lidové Noviny, il écrivit pour le théâtre R.U.R. (Rossum's Universal Robots, 1920), où apparaît pour la première fois le mot « robot », et des pièces antifascistes, la Peste blanche (1937) et la Mère (1938). Outre des intrigues policières, Contes d'une poche et Contes de l'autre poche (1939), des carnets de voyage (Lettres italiennes, 1923 ; Lettres anglaises, 1924 ; Une excursion en Espagne, 1930 ; Voyage au nord, 1936), il écrivit des romans de science-fiction (la Fabrique d'absolu, 1922 ; la Guerre des salamandres, 1936) et psychologiques (Hordubal, 1933 ; le Météore, 1934 ; Une vie ordinaire, 1934). Son Anthologie de la poésie française moderne (1920) influence profondément l'évolution du vers tchèque entre les deux guerres, et ses Entretiens avec T. G. Masaryk (1928-1935) divulguent et éclairent la pensée du créateur de la République tchécoslovaque.

Capmany (Maria Aurèlia)

Femme de lettres espagnole de langue catalane (Barcelone 1918 – id. 1991).

Elle est l'auteur de romans psychologiques ou historiques qui font souvent de la bourgeoisie catalane une analyse précise mais non dépourvue d'humour (le Goût de la poussière, 1963 ; Une place parmi les morts, 1968 ; Heureusement que je suis une femme, 1969). On lui doit aussi des essais (la Femme en Catalogne, 1966) et des pièces de théâtre (l'Ombre du scorpion, 1972).

Capote (Truman)

Écrivain américain (La Nouvelle-Orléans 1924 – Los Angeles 1984).

Inaugurée par un roman, Domaines hantés (1948), son œuvre est d'abord marquée par l'esthétisme et un onirisme narcissique (la Harpe d'herbe, 1951). Petit Déjeuner chez Tiffany (1958) confirme cette voie par le jeu de l'angoisse et de l'émerveillement. Après Un souvenir de Noël (1966), De sang froid (1966) impose cependant une nouvelle manière ; le roman-vérité, narration quasi journalistique d'un meurtre, analyse la violence absurde de l'Amérique et de sa jeunesse. Si l'Invité d'un jour (1970) retrouve les thèmes premiers, et si Les chiens aboient, personnes publiques et lieux privés (1973) mêle récits et essais, particulièrement des évocations de Cocteau et de Marylin Monroe, Puis tout arriva ; la criminalité d'aujourd'hui vue par la police, les criminels et les instances judiciaires, accompagné de commentaires de Truman Capote (1976) revient au reportage, tandis que De la musique pour les caméléons (1979) fait, dans sa préface, le point sur l'évolution de l'œuvre et présente des récits où la fantaisie s'allie à la nostalgie et à l'humour.

Capriolo (Paola)

Écrivain italien (Milan 1962).

Parmi les écrivains contemporains, elle se distingue par la recherche formelle et le contenu fortement spéculatif de son œuvre (la Grande Eulalie, 1988 ; le Nautonier, 1989 ; un Homme de caractère, 1996 ; Avec mille yeux, 1997 ; Une d'entre eux, 2001).

Caproni (Giorgio)

Écrivain italien (Livourne 1912 – Rome 1990).

La poésie de cet autodidacte s'est imposée dans la littérature italienne grâce à sa simplicité et à ses tours populaires et quotidiens, éloignée des opérations des avant-gardes (le Mur de la terre, 1975 ; Herbe française, 1978 ; le Franc-tireur, 1982 ; le Comte de Kevenhüller, 1986 ; Allégretto avec brio, 1988 ; Res amissa, 1991).

Capuana (Luigi)

Écrivain italien (Mineo 1839 – Catane 1915).

Critique, il a laissé un des plus lucides plaidoyers en faveur de Verga et du vérisme. Son roman le Marquis de Roccaverdina (1901) et ses recueils de nouvelles (les Passionnées, 1893) comptent parmi les chefs-d'œuvre véristes. Il est aussi l'auteur de pièces de théâtre en dialecte sicilien et de contes pour enfants (Scurpiddu, 1898).

Caradec (François)

Écrivain français (Quimper 1924).

Sa vaste curiosité, son goût de toutes les formes d'expression, a trouvé sa liberté dans sa participation à l'Oulipo et à la Bibliothèque Oulipienne (Fromage ou dessert ?, 1987 ; 105 Proverbes liftés, suivis de quelques proverbes soldés, 1993). Amateur de toutes les étrangetés du langage, il s'est penché sur Raymond Roussel, Alphonse Allais ou Alfred Jarry, et est également l'auteur d'un Dictionnaire du français argotique et populaire (1988). Son intérêt pour les formes comiques (Trésor du rire, 1970 ; Trésor du pastiche, 1971 ; un essai sur la farce en 1977) s'étend jusqu'à l'expression graphique (Christophe, le génial auteur d'immmortels chefs-d'œuvre..., 1981).