Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
Y

Yoshimasu Gozo

Poète japonais (Tokyo 1939).

Depuis son premier recueil, le Départ (1964), suivi de Recueil d'or (prix Takami Jun, 1971), – rapide et puissant, avec d'incessantes mutations du style –, il est perçu comme un des créateurs les plus représentatifs de la poésie contemporaine japonaise, ouvrant un espace poétique nouveau, au-delà de la modernité. La fin des années 1970 marqua un développement original chez ce poète, constamment à l'écoute du cosmos, de la terre, du monde et de soi : le Fleuve, – à l'écriture cursive (1977) ; Fleuves du soleil (1978) ; Osiris, dieu de pierre (1984) ; Chants en spirale (1990). Il a également promu l'art de la déclamation en faisant de nombreuses lectures publiques à travers le monde.

Yoshimoto Banana (Yoshimoto Mahoko, dit)

Écrivain japonaise (Tokyo 1964).

Fille du poète et critique Yoshimoto Takaaki, elle fait des études d'art et de littérature à l'Université Nihon. En 1987, elle écrit la nouvelle qui la rend mondialement célèbre : Kitchen, récompensée immédiatement par le prix Kairen pour une première œuvre, et bientôt traduit en anglais, en français, en allemand et en italien. Rééditée avec sa première nouvelle Moonlight Shadow, qui avait déjà été couronnée par son université, elle reçoit également le prix Izumi Kyoka. Traitant de la mort et de la solitude, du sens de la vie et de l'amour dans un langage naturel pour les jeunes contemporains, elle a connu un grand succès, en particulier chez les jeunes femmes. La plus remarquable parmi les jeunes écrivains, elle continue à produire de nombreuses œuvres fort bien accueillies : Un pressentiment triste (1988) ; Tsugumi (1989) ; N. P. (1990) ; Lézard (1993) ; Amrita (1994) ; Honeymoon (1997) ; Dur, dur (1999) ; le Dernier Jour (2000).

Yoshimoto Takaaki

Poète et critique japonais (Tokyo 1924).

Un des intellectuels de gauche les plus importants de l'après-guerre, il marqua toute une génération de militants des années 1960 par ses critiques de la société japonaise moderne : la Responsabilité des écrivains face à la guerre (1956) ; Du fantasme collectif (1968). Poète et critique littéraire d'une grande perspicacité, il continue des activités couvrant des domaines intellectuels très vastes : Dialogue avec le temps singulier, son premier recueil de poèmes (1952) ; Pour le langage, que veut dire le beau ? (critique, 1965).

Yoshino Hiroshi

Poète japonais (Yamagata 1926).

Guéri de la tuberculose après la guerre, il se fit remarquer par son poème « I was born », et participa à la revue Kai. En 1957, il publia son premier recueil, Nouvelles, suivi, deux ans après, de Chimère-Méthode. Le ton lyrique est associé, dans ses œuvres, à son regard pénétrant sur la vie et la mort dans la quotidienneté.

Yoshioka Minoru

Poète japonais (Tokyo 1919 – id. 1990).

Adolescent, il commence son œuvre par le tanka, sous l'influence de Kitahara et Sato ; puis la rencontre, vers l'âge de 20 ans, avec les poésies expérimentales modernistes l'oriente vers la poésie surréaliste. Après cinq de guerre comme soldat en Mandchourie (1941-1945), il publie son recueil de notes, Liquide, qu'il avait écrit comme testament. Il a fait ses véritables débuts poétiques avec Nature morte, et établit, dans Moines (1958), sa propre poétique où les images surréalistes rendent compte du réel (Cueillette de Safrans, 1976 ; Grains de médicaments, 1983). Il a fondé également la revue Wani, avec Ooka et Kiyooka ; il est considéré comme un des plus grands poètes de l'après-guerre.

Yoshiyuki Junnosuke

Écrivain japonais (Okayama 1924 – Tokyo 1994).

Fils d'un écrivain, il commence des études à l'Université de Tokyo, puis une carrière journalistique. En 1955, il obtient le prix Akutagawa pour son roman l'Averse. Avec Yasukoka et Endo, il fait partie de la génération d'écrivains appelés « nouveaux écrivains du troisième type », qui se distingue de celle d'après-guerre. Sa quête des relations humaines à travers la sexualité se poursuit dans la Ville aux couleurs fondamentales (1957) ; la Chambre des prostituées (1958) ; la Chambre noire (prix Tanizaki, 1970) ; Jusqu'au soir (prix Noma, 1978).

Yougoslavie

Unis au sein d'un État commun en 1918, les peuples de Yougoslavie n'ont pas formé une nation yougoslave. Dans la Première Yougoslavie (1918-1945), seuls trois peuples de cet État étaient reconnus en tant que nationalités : les Serbes, les Croates et les Slovènes. Les langues officielles étaient le serbo-croate et le slovène, et deux alphabets, le cyrillique et le latin, étaient autorisés. La deuxième Yougoslavie (de 1945 à 1990) a été une fédération de six républiques : la Slovénie (où l'on parle le slovène), la Macédoine (où l'on parle le macédonien), la Serbie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro (où l'on parle le serbo-croate). Cet État reconnaissait plusieurs nationalités : les Serbes, les Croates, les Slovènes, les Monténégrins, les Macédoniens et les Musulmans (les musulmans de Bosnie-Herzégovine). Après la dissolution de la Yougoslavie en 1992, les Nations unies reconnaissent les États indépendants de Slovénie, de Bosnie-Herzégovine, de Croatie et de Macédoine. La Serbie et le Monténégro deviennent la République fédérale de Yougoslavie, qui est reconnue par les Nations unies comme État indépendant en 2000. Les peuples de Yougoslavie (de 1918 à 1992) ont conservé leurs traditions culturelles et, malgré la langue littéraire commune (serbo-croate), on peut parler des plusieurs littératures yougoslaves : les littératures serbe, croate, monténégrine, bosniaque, slovène, macédonienne. À côté de ces littératures des « nations » de la Yougoslavie, il convient de signaler l'épanouissement des littératures des minorités nationales, notamment hongroise dans une partie de la Vojvodine, albanaise dans le Kosovo.

Young (Albert James Young, dit Al)

Poète américain (Ocean Springs, Mississippi, 1939).

Les titres des recueils de Young donnent des indications sur sa poétique : Danses (1969), Géographie du passé proche (1976), le Blues change pas (1982), Whiskey sec (1994). Autobiographique, lyrique, mystique, inspirée par la culture afro-américaine, sa poésie est tout sauf une arme politique. Intéressé par le flux des idées et des événements, par la mutabilité du monde, Young procède par association d'objets quotidiens pour créer un espace d'où le poème s'élève comme un chant ou une danse de célébration tout en explorant la puissance de suggestion et de découverte de la réminiscence.